Mercredi 3 août 2022. Firtușu, Roumanie. Bong ding pong. 6h30. Capucine déjeune. Elle a rendez-vous avec Chila et Lenka à 7h pour s’occuper des chevaux. Les monter pour aller les faire boire à l’abreuvoir qui se trouve dans la montagne. Lison se réveille plus doucement et se prépare en cinquième vitesse pour partir avec elle. Solène est la dernière à sortir de son lit, pas le temps de déjeuner, Capucine lui fourre une tartine dans les mains et elles partent. Voilà. Plus d’enfant dans les parages. Ce sera comme ça toute la journée.
Par conséquent, nous avons demandé à Capucine de raconter sa journée : “Ce matin, avec les filles, nous nous préparons rapidement pour aller faire boire les chevaux dans la montagne. Lenka me propose de monter Tinoch, tandis que Lison grimpe sur Moko. C’est parti ! Aller-retour, nous en avons pour 20 min à peu près. Derrière nous, Basile nous suit sagement, puis commence à râler car il fait déjà chaud. Arrivés à l’abreuvoir, je prends donc le chat et je le plonge rapidement dans l’abreuvoir pour le rafraîchir. Il râle encore plus mais finalement, il est content de ne plus avoir chaud.”
Pierre et moi avons prévu de ne pas faire grand chose aujourd’hui. Dormir. Cuisiner. Lire. Se reposer. Et déplacer notre maison pour la monter dans l’enclos des chevaux. Voilà. Ce seront nos seules activités pour aujourd’hui.
Capucine : “De retour à la ferme, c’est parti pour la traite des chèvres. J’essaie, Lison aussi mais ce n’est pas si simple ! Je laisse le relais à Chilla et Lenka, qui sont des habituées de la traite.”
Frog !
À 10h Solène revient à la maison. Elle a glissé dans la mare aux grenouilles. Ça me fait plaisir de la voir et de m’occuper d’elle. Un gâteau au chocolat pour nos hôtes, cuisiné à quatre mains. Elle repart à la pêche aux frogs. Je la suis, je découvre que tout le monde est en culotte dans la mare en train de torturer ces pauvres grenouilles. Trente-trois au total, elles ont été comptées et libérées.
Capucine : “Puis nous retournons dehors pour attraper les grenouilles dans la mare. Puis Solène tombe à l’eau, et je cours la repêcher comme une grosse grenouille. Plus de peur que de mal, et Solène rentre au camping car se changer. Chilla me sort des échasses et me propose d’essayer. C’est compliqué mais au final j’arrive à faire vingt-cinq pas. Puis les parents, enfins réveillés, viennent nous rejoindre dans le jardin. Chilla me fait un tatouage au henné puis tout le monde passe à table.”
Capucine est plus intéressée par les chatons, elle n’arrête pas de les câliner et me les présente immédiatement, au cas où je craque et décide de repartir avec un. Évidemment je craque, mais je ne décide rien. Bertha me dit qu’ils ont l’âge d’être sevrés, que nous pouvons en prendre un si nous le voulons. Si tout le monde se ligue…
Capucine : “Après avoir câliné les chatons de la ferme et après avoir fait quelques parties de loup glacé, nous retournons dans leur maison pour faire des jeux plus calmes. Avec Lison, on essaie de leur apprendre le jeu du loup-garou, en anglais bien sûr ! Ce n’est pas simple, mais tout le monde a à peu près compris les règles. Après 3 parties, Berta nous appelle pour prendre notre petit déjeuner : riz au lait avec de la confiture de prunes pour moi, tandis que Chilla, Lenka et Silla tartinent leur pain de gras.”
Feu de joie
À 14h, nous déjeunons ensemble, soupe patates-tomates. Les filles se jettent dessus. Je ne l’aurais pas parié.
Un atelier peinture, les filles redisparaissent dans leurs activités de l’après-midi. Je les retrouverai le soir, en train de ramasser par terre du crin de cheval pour en faire des bracelets. Improbable.
Capucine : “À la fin du repas, Chilla nous propose un atelier peinture. Lison essaye de recopier le portrait accroché au mur et Solène une fleur, comme moi.
À présent, c’est l’heure de la ceuillette des prunes. Chilla secoue l’arbre et nous ramassons tout les fruits qui tombent. Au final, il nous faudra deux seaux et deux paniers pour tout ramasser. Berta va en faire de la confiture, m’explique Lenka. Miam !”
Puis les filles redisparaissent encore pour aller chercher du bois. Nos hôtes ont prévu un feu de joie ce soir, ont cuisiné du pain et un gâteau à la cannelle. Une énorme marmite de confiture de prune mijote sur le poêle à bois. Bertha fait les prunes sans sucre, car c’est un produit qu’elle achète et qui lui coûte cher.
Cuites très longuement, le taux de sucre déjà présent dans les fruits est suffisant pour assurer la conservation de la confiture. Et c’est très bon. Sur les braises du feu, les filles ont prévu de faire griller du gras de porc comme on fait griller des chamalow. Improbable.
La soirée se termine sous les étoiles et au son de l’accordéon et du hautbois. Les filles ont décidé qu’elles dormiraient toutes ensembles dans la yourte. Les couettes sont déjà déménagées. Je n’ai plus qu’à les embrasser.
Capucine : “Lison, Lanka et Solène s’endorment aussitôt, tandis que Chilla et moi papotons encore une bonne heure avant de nous endormir. Bref, ce fut une journée bien remplie, et j’ai hâte d’être demain !”
Jeudi 4 août. Ma troupe redescend à la maison pour le petit déjeuner. Ça me fait plaisir de les voir. Elles me racontent leur nuit. Basile a miaulé toute la soirée autour de la yourte, lui aussi voulait dormir dedans avec les enfants. Il est même monté sur son toit pour chercher un passage. Solène avait peur sans sa maman, Capucine a fait la maman. Et Lison n’a pas assez dormi, Bertha a réveillé la troupe pour aller s’occuper des chevaux à la fraîche. Le petit déjeuner englouti, elles repartent aussi vite. Il faut aller faire boire les chevaux.
Elle descend de la montagne à cheval
Avec Pierre, nous prenons le temps, déjeunons en saluant les bergers qui font pâturer leurs vaches dans la prairie d’à côté. Ils ont de longs fouets qu’ils font claquer pour faire avancer leurs animaux. Nous cuisinons aussi. Bertha nous a donné un grand panier de prunes. Nous confiturons. Tout d’un coup, un hurlement de Lison. Elle est tombée de son cheval. Je monte la rejoindre dans le champ d’à côté. Elle a mal au dos. Elle est embarquée par son Papa-ambulance, repos, massage et arnica. Les filles nous racontent qu’elle avait tenté d’enlever son pull alors qu’elle était sur ce cheval, l’animal a pris peur et s’est emballé.
Atelier laine
Cet après-midi sera consacré à un atelier laine, Lison rêvait de revenir ici rien que pour ça. Avec du savon, nous façonnons des fleurs de toutes les couleurs. Puis il faut coudre pour les assembler et les décorer avec des perles.
En fin d’après midi, nous retrouvons Basile dans un fourré en train de manger de l’herbe… Nous ne l’avions pas vu depuis hier soir. En le prenant dans mes bras pour le ramener au camping car, je comprends à son comportement qu’il a peur. De la clôture électrique d’abord, il a dû se prendre une châtaigne avec la queue. Des chevaux aussi. Le pauvre, nous sommes stationnés chez les chevaux et ils nous tournent autour régulièrement. Basile est affamé. Maintenant qu’il est chez lui, il n’en sortira plus d’un moment.
Ce soir, après un dîner chacun chez soi, nous nous retrouvons autour du feu de joie pour faire griller des légumes sur la braise. Patates, mais aussi poivrons, oignons, courgettes, pommes. Nous faisons des essais. Et mangeons des patates trappeur en guise de cinquième.
Cosmétique
Vendredi 5 août. Activité salon de beauté cet après-midi. Salon de beauté à la mode Carapate évidemment. Nous montons à l’abreuvoir pour réhumidifier mon argile bleue d’Estonie, et nous nous en tartinons les mains, les pieds et le visage. Elle est toujours aussi douce. Et c’est surtout un moment de rires ensemble. “J’ai l’impression d’être dans un squelette” me dit Solène quand l’argile se met à sécher sur sa peau.
Dans sa cuisine d’été, Bertha a préparé un genre de risotto aux légumes du jardin et des beignets. Mais avant le souper, nous sommes appelés pour la grande corvée de foin. Depuis plusieurs jours, Feri fauche la prairie d’à côté à la faux. Il est temps de rassembler le foin en de petits tas, demain nous en ferons un gros, qui sera recouvert d’une bâche pour être conservé tout l’hiver. Pour les chevaux. À l’ancienne. Malgré que la tâche soit fastidieuse, nous passons un très bon moment. Le soleil de fin du jour est doux. Le paysage est magnifique. Nous sommes ensemble. “Après un tel travail, je prendrai bien une bière !” s’exclame Bertha. De bière, elle n’en a pas, puisque qu’elle n’a pas de frigidaire. Mais nous oui !
Banquet “Balkan style”
“Balkan style” nous dit Bertha. Une grande table est dressée. Au riz s’ajoute mes légumes grillés de la veille, des épis de maïs à croquer, quelques tomates, oignons, poivrons, basilic frais du jardin. Un fromage frais de Bertha. C’est l’abondance l’été à Firtos !
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