Le temps s’étire à Budapest

Mercredi 11 août 2021. Gyöngyös, Hongrie. L’escale fraîcheur dans les montagnes est terminée. Aujourd’hui nous redescendons à Budapest. Szentendre plus exactement. Pour visiter un de ces musées ethnographiques que l’on aime, où il faut naviguer de maisonnette en maisonnette pour en découvrir les intérieurs anciens.

Au moment du départ, les filles s’installent pour jouer au dernier jeu inventé maison, une histoire de civilisation à développer. Nous ne sommes pas partis, qu’un drame éclate. Le roi du pays de Lison vient de mourir pour une obscure raison. C’est le drame. “Tricheuse !” “Menteuse !” Ça hurle tellement qu’il est évidemment impossible de prendre la route. Je mettrai un temps fou à calmer les joueuses et c’est embourbé dans une soupe à la grimace que nous roulerons l’heure et demi qui nous sépare de notre destination.

Nous retraversons le Danube. Sur le parking du site, nous nous serrons au maximum contre la haie pour laisser à Basile le plus d’ombre possible pour cette journée qui s’annonce bien chaude. Lui a crapahuté tout le petit matin dans la forêt, il semble être d’accord pour un peu de tranquillité.

Le musée des villages de Szentendre

Ce parc est immense. Il est composé de villages anciens reconstitués. Partout dans le pays, des maisons ont été achetées puis démantelées et reconstruites ici. Des puzzles géants. Une rétrospective vidéo montre ce travail de fourmis. Dans l’une, une dame nous offre un verre de soupe fumante, tout juste cuisinée sur le poêle à bois.

Dans une autre, une petite vieille moule des biscuits merveilleusement décorés. Dans une autre, une dame nous montre ses travaux de tissage. Dans une autre encore, l’on peut faire de grosses bulles de savon. Dans une autre, un sirop de menthe bien frais, fait maison également. La dame nous resservira maintes fois tant que sa carafe n’est pas vide. Capucine n’aime pas ce sirop, mais elle boit par politesse et désespère devant l’insistance de cette femme à la resservir. Aucune de ces hôtesses d’animation ne parle anglais. Les scènes sont parfois cocasses.

La bonne surprise de cette journée sera la pause déjeuner dans le self du musée. Une honnête cuisine traditionnelle, simple et délicieuse. Soupe à l’œuf en filaments, goulash, poivron farci, poulet au paprika, sauté de choux rouge, et sirop de sureau… Même les filles se régalent.

Ville de Szentendre

La journée a été longue et chaude, nous sommes contents de retrouver Basile, il n’est pas cuit. La capacité de se camping car à rester relativement frais est incroyable. Puisque le village de Szentendre est tout proche, nous irons y terminer notre journée. Village serbe, village d’artistes. Il est inscrits dans tout bon itinéraire touristique. Nous y arrivons pour 18h, à l’heure où les commerces ferment dans la jolie rue principale qui est restée pavée. Trop touristique. Beaucoup de babioles de nulle part.

L’endroit serait intéressant si on prenait le temps de visiter son petit musée d’art. Mais ce n’est pas au programme. Une belle ambiance estivale y règne tout de même. Après les mignonnes terrasses, la promenade nous amène sur les quais. Au bord du Danube, le temps s’étire. Le fleuve est majestueux sous le soleil doré de la fin du jour. L’autre rive est boisée, difficile de croire que nous sommes à quelques pas de la capitale.

D’ailleurs, nous allons y retourner maintenant, à Budapest. Nous devons trouver un spot plus tranquille pour la nuit, et on nous avait recommandé une rue résidentielle sur la colline Gellert, avec une vue remarquable. Nous empruntons le boulevard qui longe le Danube, entre Buda et Pest. Le Parlement est toujours aussi beau au soleil couchant.

Et nous nous spotons là, sur notre colline, vue sur la ville qui s’éclaire. Une marche au parc pour une vue plus large. Les couleurs sont douce. Le temps s’étire encore. Interminable.

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