Buda et Esterházy, les deux palais

Vendredi 30 juillet 2021. Parc national Fertő-Hanság, Hongrie. Réveil enchanteur sous le vol des oies qui n’ont pas fini de s’enguirlander pour savoir qui prendra la tête du cortège. Soleil rose et air frais. Basile, heureux, explore les environs puis se place face à un faisan qu’il entend mais ne voit pas derrière les herbes hautes. Scène cocasse du faisan qui appelle et du chat qui ne comprend pas. Plus tard, c’est un moineau mort que je trouve et lui ramène. Bonheur de chaton. Doudou d’un jour. Il le trimballe partout, le fait sauter en l’air, lui ouvre les entrailles. À côté, les bœufs gris broutent toujours, museaux habités par de petits oiseaux qui se régalent des mouches.

Palais d’Esterházy, à Fertőd

Au programme aujourd’hui, un palais et Budapest. Nous sommes à côté du Palais d’Esterhàzy, véritable Versailles hongrois nous dit-on. Construction d’un aristocrate local, Nicolas 1er Esterházy, qui ne voulait pas moins qu’égaler l’empereur d’Autriche. Architecture tape à l’œil et décorations exubérantes. Portail de fer forgé incroyable de complexité. Salons rénovés et rayonnants. Fontaines à jets d’eau. Jardin à la française. On nous avait promis un petit air de Roi Soleil, effectivement. Capucine renoue avec la joie des reportages et les sœurs des crayons.

Elles ont progressé. Lison croque des détails aussi vite que la guide avance. Solène remplit sa page de fleurs tellement il y en a autour d’elle.

Puis il est temps d’avaler les deux heures de route qui nous séparent de la capitale, à l’heure où le soleil est au zénith et les estomacs dans les talons. La pose au bord du lac de Tata, quel drôle de nom, est compromise par un jolie mais trop bas porche pour accéder au parking ombragé et enherbé… Et on se rabat sur le parking de l’église, sous des arbres mais sur du béton chaud. Heureusement notre frigidaire nous offre un repas bien frais.

C’est vers 16h que nous arrivons à Budapest, dans un parc excentré mais sous une épaisse toison d’arbres. Nous laisserons le chat dans le véhicule, il faut tout faire pour éviter sa peine. Lanterneaux ouverts, réserves d’eau, linge humide et… Bain. C’est un Basile tout mouillé que nous quittons, sûrs qu’il passera une heure à se lécher et s’hydrater. Nous attrapons le premier bus qui passe, à nous le second palais de la journée, Buda !

Le château de Buda

Oui, mais pour l’atteindre, encore faut-il gravir sa colline. Dernier effort sous la canicule, avant la fraîcheur. Car le château de Buda ne se visite pas, mais l’on peut visiter un réseau de sous-terrains qui parcourent l’intérieur de la colline.

ou les cavités souterraines du château

La description nous a vendu son intérêt culturel. Cavités initialement creusées par l’action de l’eau chaude de la source sur la roche calcaire de la colline du château, elles ont servi de refuge à l’homme préhistorique il y a un demi-million d’années, mais aussi de cave à vin, de chambre de torture, de prison, de « coffre-fort » au Moyen-Âge, ainsi que de bunker, d’hôpital militaire et d’installation secrète au XXe siècle. De cet intéressant panorama historique, rien n’est exposé. L’endroit est transformé en une attraction où l’on doit jouer à se faire peur. Dommage. Mais l’énorme avantage du lieu en se jour de canicule, c’est évidemment sa température. En quelques marches, nous passons de 35 degrés à 20 ou 15. Effet frigidaire. Évidemment, nous n’avons pas de pull et les filles… se plaignent. MArrrgh ces filles. En plus, elles ont peur les bougres. Solène est accrochée à moi pour ne pas me perdre dans ce labyrinthe mal éclairé. Pierre joue à rajouter du suspense, Capucine adore. Et Lison grogne, elle a trop froid.

Dehors, la chaleur écrase toujours. Mais avantage de l’époque, le Bastion des pêcheurs n’est pas envahi de touristes et son accès, habituellement payant, et même totalement libre. Flânerie délectable sous le soleil déclinant. En dessous le Danube, énorme. En face le Parlement, énorme. Nous validons, il a bien un air de Westminster et de palais vénitien à la fois.

Pour terminer cette chaude journée, nous finirons dans la salle d’un restaurant sans air, à reprendre des forces grâce à une cuisine hongroise mieux adaptée aux froides journées d’hiver. Le bus, plus brusque encore que les tram de Lisbonne, nous ramène à bon port et Basile, tout sec, peut sortir explorer le parc, en laisse et avec Pierre, pendant que j’assure les douches de la marmaille. La nuit va être chaude mais la pluie est annoncée au matin.

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3 réponses à “Buda et Esterházy, les deux palais”

  1. Avatar de creusoise
    creusoise

    Contente de vous retrouver le temps de vos vacances et de revoir la bonne bouille des filles !
    Alors que préfèrent-elles ? Une année de carapate ou une année à la maison ?

    1. Avatar de Pierre
      Pierre

      Lison préfère une année de carapate, m’a t-elle dit.

  2. Avatar de creusoise
    creusoise

    merci Pierre pour la réponse .
    Je la comprends !
    bonnes vacances !

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