Dimanche 14 juin 2020. Sibiu, Roumanie. Pour visiter le musée d’art, tout le monde est enthousiaste ! Ça fait tellement longtemps que nous n’avons pas traîné nos savates dans un de ces endroits !
Le palais Brukenthal
Le Palais Brukenthal est la demeure de Samuel Von Brukenthal, gouverneur des Habsbourg de Transylvanie, entre 1778 et 1787. Collectionneur d’art, il ordonna par testament l’ouverture du Palais en tant que musée public, un geste novateur pour l’époque, l’inscrivant parmi les grandes Lumières du siècle. Le palais est devenu un musée public en 1817, l’une des premières institutions de ce type en Europe. On y retrouve donc un tour d’horizon d’œuvres de la Renaissance autrichienne, flamande, mais aussi italienne, espagnole et française, ainsi que des sections consacrées à l’art roumain, rural et religieux. Le tout dans une habitation aménagée dans un style baroque. Le voyage vaut le détour. Les filles retrouvent leurs marques et Capucine se transforme vite en guide, expliquant à ses soeurs ce qu’elle sait sur certaines pièces. Ce bouddha, une main en signe de don, l’autre en signe d’explication. Ces représentations murales des douze travaux d’Hercule, ici terrassant l’hydre de l’Erm, là immobilisant le cerf aux bois d’or… Nous trouvons un Bruegel, un Van Eyck, un Rubens… Et puis ces bébés, toujours aussi mal dessinés. Les carnets de dessins sont posés sur un banc, cette princesse espagnole avec son beau costume, il faut le reproduire. Nous sommes presque seuls dans ce musée, avec ses gardes masque sur la bouche et nez au dessus. Heureusement, les enfants ne sont pas tenus d’être masqués.
Quand nous quittons le musée, nous arrivons à résister à l’appel des terrasses, sirènes de la grande place. C’est que nous avons un autre musée à visiter, très différent. A l’extérieur de la ville, le musée ethnographique Astra rassemble, dans un immense parc arboré, les maisons rurales roumaines de tous les styles et de toutes les régions du pays. Une longue balade nous y attend.
Le musée ASTRA
Que ces maisons sont belles ! Partout, le bois est travaillé, sculpté, taillé. Nous pouvons entrer dans chaque cour intérieure, passer un œil par la porte, découvrir les aménagements intérieurs, tissus, tapis, poteries,… Les jardins sont joliment fleuris. Nous découvrons une multitude de techniques de moulins à eau, à vent,… Des scieries à eau, à cheval… L’ingéniosité du monde rural. Je me régale de prendre les photos que je n’avais pas osé prendre jusqu’à maintenant. Parce qu’il faut l’avouer, ces architectures traditionnelles, nous en avons déjà vu un paquet. Ici, c’est un musée, personne n’y vit. Mais ce qui est fascinant en Roumanie, c’est que ces maisons anciennes sont la norme dans les campagnes. Plus ou moins coquettes, plus ou moins bien entretenues, plus ou moins pauvres. Mais bien habitées, vivantes.
Parcourir ce musée en plein air sous un chaud soleil aura fini de nous épuiser. Il est temps de trouver notre spot de ce soir, après une petite heure de route. Le premier est inaccessible, le chemin est inondé. Le second sera le bon, à côté d’une rivière qui coule plus fortement que d’habitude, emportant avec elle tous les déchets habituellement accrochés à ses rives. Lison mange en les regardant passer. 58 en une minute, a-t-elle compté.
Ce soir, toujours pas de nouvelles des ouvertures des frontières hongroises et slovaques pour demain lundi. Ni sur les sites des ambassades, ni dans les médias francophones d’Europe Centrale. Disons que les ambassades sont en week-end. Seuls les médias français parlent de « stratégie de l’oignon », c’est à dire d’ouverture aux pays voisins seulement. Pas la peine de faire des plans sur la comète, il faut encore attendre pour savoir comment nous pourrons rejoindre la Pologne. Heureusement, nous n’avons pas prévu de quitter la Roumanie au 15 juin comme nous devions le faire théoriquement. Nous avons encore des lieux à visiter, demain nous partirons à la recherche de la capitale Dace.
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