Prendre le large

Vendredi 6 septembre 2019. J67. Dublin, Irlande. Pas de visite ce matin. École. Même si le cadre n’est pas idyllique, nous sommes bien à l’intérieur de L’Emile-Pat. Lison s’installe tranquillement et Capucine en face. Et comme d’habitude, elles se regardent, se disent « arrrêêête » et se chamaillent. Lison exige une séparation. Je mets un grand livre entre les deux, Capucine n’aime pas, s’énerve, ça ne va pas. 

Pierre a une autre idée. Il sort la grande nappe de pique-nique et l’étend entre les deux. Lison est comme sous une cabane, elle est enchantée. Et cela convient aussi à Capucine qui s’amuse de l’idée farfelue. Ça marche. Tout le monde retrouve son calme et travaille en silence jusqu’en fin de matinée.

Depuis hier, les filles ont très envie de visiter le beau navire mexicain. C’est une bonne idée, et puis elles ont bien travaillé ce matin, c’est d’accord. Elles sautent de joie. Mais avant, nous avons une course un peu particulière à faire à Dublin. Depuis plusieurs semaines, Solène a besoin d’un produit pour soigner deux petits moluscums. En Écosse comme en Irlande, impossible de se le procurer avec l’ordonnance. Nous avons fini par appeler notre pharmacien à Rodez qui nous l’a envoyé à Dublin, chez une amie de Stéphane (le papa de la famille avec qui nous avons passé quelques jours sur l’île de Lewis et Harris, vous suivez ?).

Bref, ça fait deux jours que notre colis aurait dû arriver et nous venons d’avoir la bonne nouvelle ce matin. Nous l’attendions pour pouvoir planifier la suite du voyage et réserver le ferry pour le Pays de Galles. Cet après-midi, nous retrouverons Murielle au centre ville de Dublin pour qu’elle nous remette le colis et un autre pli contenant nos cartes de mutuelle.

The church

Nous choisissons d’abord de manger dans notre quartier, au bord d’un port urbain où des cygnes nous font le spectacle. Chacun choisit ce qu’il veut manger dans un bar à salade et nous nous installons sur un banc, presque au soleil.

Il nous faudra bien crapahuter pour rejoindre Murielle mais personne ne se plaint. Une fois Murielle trouvée et nos courriers récupérés, nous l’invitons à boire un verre par là.

Par là, ce sera à « The Church », une ancienne église réaménagée en pub, restaurant et boîte de nuit. L’ensemble est  beau et l’ambiance très agréable. La reconversion est vraiment réussie. Nous discutons un bon moment autour d’un irish coffee puis nous reprenons nos occupations chacun de notre côté.

C’est bon, nous avons récupéré nos courriers, la suite maintenant. Je regarde les horaires et tarifs des traversées en ferry. Soit demain 8h, soit ce soir 9h et c’est moins cher. Ce soir, c’est jouable et moins stressant que le matin quand les filles sont longues à se préparer. Et puis je m’imagine coucher les filles dans L’Emile-Pat pendant la traversée, c’est parfait. Nous vérifions si nous pourrons nous stationner facilement à l’arrivée à Holyhead à minuit, dans la Marina, c’est possible. Va pour 9h ! Nous réservons. Il est 16h. Nous filons voir les matelots mexicains sur leur navire en faisant un dernier passage par le quartier de Temple Bar. Nous sommes vendredi, le quartier est déjà très animé, nous croisons des filles habillées en lapines, un gars en mariée, et la police (la vraie, pas déguisée) en train d’arrêter un homme… Ambiance.

Nous croisons également le pape (un faux je suppose) attablé à la terrasse d’un café. Il y avait le café dans l’église juste avant, il est donc normal de croiser un prélat au café. C’est un peu bizarre ici, mais la logique se tient.

Le navire mexicain

Le voilà, notre beau navire, ouvert à la visite. Beaucoup de monde parcourt ses ponts. Un capitaine nous accueille en prenant Solène puis Lison dans ses bras pour les aider à descendre la rampe d’accès. Le bateau étincelle, les sols sont lustrés, les cordages sont magnifiquement pliés. Les filles l’explorent et se rêvent à prendre le large avec pour poursuivre le voyage. « Maiiiis pourquoi il faut partir maman ? » me dit Solène, « Tu m’as dit qu’on prenait le bateau pour partir de Dublin »« Oui, on prend le bateau, mais pas celui là… C’est dommage mais il nous faut prendre l’Émile-Pat avec nous quand même ». Elle est habituée aux bateaux-ferries, il est anormal d’en trouver un qui ne puisse pas transporter de camping-car.

Good bye Dublin, Good bye Ireland

Voilà, nous avons bien profité de notre dernière après-midi à Dublin, nous sommes passés dire au revoir à nos cygnes, nous avons mangé rapidement dans L’Emile-Pat et nous voilà au port, prêts à embarquer. Sauf que… Interdiction de rester dans les véhicules pendant la traversée, évidemment. Hé bien, nous allons passer un mauvais début de nuit… Les filles sont prévenues, elles prennent avec elles livres et doudous. Lison prend carrément son pyjama.

Avant de s’installer dans le Ferry, nous faisons un tour sur le toit. Le bateau quitte le port de Dublin installé à l’embouchure de la rivière Liffey. La ville brille de mille feux.

Adieu Dublin, adieu l’Irlande ! Merci pour tes paysages ! Merci pour ces incroyables vacances ! « On n’y reviendra jamais ? » me demande Capucine. « Si, c’est à toi de le décider. Si tu as envie d’y revenir, tu y reviendras. Tu as ta vie devant toi, tu feras ce que tu décideras de faire. » « On finit le tour d’Europe et après on décide où on a envie de retourner. Mais si tout est aussi beau qu’en Irlande, ça va être difficile de choisir ! »

De retour à l’intérieur, nous nous installons dans un salon mais partout il y a beaucoup de lumière.

Progressivement, les personnes assises proches de nous s’en vont. Ce n’est pas que nos enfants soient affreux, mais forcément, trois enfants ça prend de la place et ça fait un peu de bazar. Capucine grogne qu’il y a trop de lumière, Lison met un temps fou à s’installer une couchette, et Solène danse sur les moquettes… Capucine sera la première à tomber, position de la constellation « Hercule ». Lison finira par se faire un lit en assemblant deux fauteuils et s’endormira avec un sac posé sur la tête pour se faire de l’ombre. Et Solène aura besoin du câlin de sa maman pour arriver à se calmer et à s’endormir.

Minuit, il faut réveiller et transférer tout le monde dans L’Emile-Pat. La marina de Holyhead au Pays de Galles tient ses promesses, nous sommes tranquilles, nous pouvons dormir.

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Une réponse à “Prendre le large”

  1. Avatar de Maman claudine
    Maman claudine

    Fantastique le pliage des cordages !!! Je pense que papilain, ton grand-père, ancien navigateur va savourer la photo! Et j’adore celle de Capucine en étoile de mer sur le bateau …À se demander à quoi rêvent les jeunes filles…

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