Vendredi 9 août 2019. J40. Ce matin, je me lève enthousiaste et avec l’envie de bouger tout mon petit monde pour aller regarder le train Poudlard Express sur le viaduc de Glenfinnan à 10h45 précises. Mais tout ne se passe pas comme je l’avais prévu. D’abord Lison veut allumer le feu sous la casserole toute seule, ne le fait pas correctement, j’assure le coup alors elle se vexe de ne pas l’avoir fait toute seule.
Ensuite, Solène et Lison se bagarreront la place “à côté de maman”. Impossible de trouver une issue qui leur permette de manger, je me fâche noir, prend ma tasse et ma tartine et vais déjeuner toute seule dehors. Résultat : On partira en retard et en faisant tous la tête.
Le train d’Harry Potter
Mais heureusement, le train de Harry Potter passe aussi à 15h, alors nous ne changeons pas d’objectif. D’autant plus que le site est aussi un lieu historique intéressant qui a vu le soulèvement des jacobites en 1745 et que c’est une carte postale de l’Ecosse que j’avais peinte et que j’ai envie de voir en vrai. Arrivés sur place, et comme ailleurs en Ecosse, les infrastructures touristiques sont insuffisantes, il n’y a pas assez de places de stationnement, des voitures, des campings car, des bus et des camions partout, c’est un gros bazar que nous fuyons. Nous trouvons une place bien plus haut sur la route, il est 11h, il pleut à verse. Hé bien, nous trouvons à nous occuper à l’intérieur, pour ça, c’est facile, nous sommes bien équipés en jeux et les filles adorent se cacher dans leurs lits pour jouer. Quand vient l’heure de partir vers le viaduc, je ne vous cache pas que je suis contente de sortir de notre boîte ! Il pleut toujours fort, nous avons quasi 1 km à faire sur le bord d’une route passante et relativement dangereuse, puis un autre kilomètre en montagne. Nous emballons directement Solène dans le sac à bébé et Go ! Quand je félicite Capucine de ne pas chipoter pour ce trajet qui s’annonce compliqué, elle me répond : Ho, ça va, on en a vu d’autres ! C’est vrai, mais quand même, elle pourrait en avoir marre de ses parents qui la traînent randonner sous la pluie trois fois par semaine. Arrivés au point de vue, il nous reste plus de trente minutes à attendre. La pluie s’est calmée mais un vent à décorner des boeufs a pris le relais. Nous nous blottissons les uns contre les autres et patientons joyeusement.
À l’heure dite, il arrive de l’autre côté de la vallée. Nous sommes très bien placés pour le voir, c’est une vraie locomotive à vapeur pluie avance à son petit rythme laissant s’envoler un beau panache de fumée. Elle est noire et rouge, parfaitement comme dans le film et termine son passage juste en dessous de nous. Les filles sont ravies ! Nous poursuivons le chemin qui nous ramène au centre touristique.
Glenfinnan et les jacobites
Le soleil réapparaît juste pour nous permettre de prendre de belles photos du loch Shiel et du monument des Jacobites. Ici, Charles Edward Stuart, descendant de la famille royale d’Ecosse, a rassemblé les écossais pour se soulever contre la domination anglaise suite à l’acte d’Union de 1707 entre Angleterre et Ecosse. Le jeune Charles Edward, petit-fils de Jacques II d’Angleterre (ou Jacques VII d’Ecosse) qui a perdu son trône en 1688, connu sous le nom de Bonnie Prince Charlie, fut nommé régent ici avant de partir avec ses hommes, appelés Highlanders, pour combattre les anglais. Il n’eurent pas de mal à reprendre Edimbourg mais battirent en retraite à 150 kilomètres de Londres. L’Ecosse est restée sous le giron du Royaume-Uni.
En visitant le pays, on ressent que cette mémoire est vive chez les écossais, beaucoup de lieux touristiques font écho à cette période de l’histoire où les écossais se battaient pour leur indépendance. Nous avons aussi souvent croisé des affiches politiques rêvant d’indépendance de l’Ecosse. Au vu de l’actualité, c’est prégnant. Est-ce possible que les écossais fassent aboutir ce rêve ? Pourraient-ils échapper au Brexit et rester en Europe ? Du point de vue de Bruxelles, cela paraît improbable. Comment l’UE pourrait-elle justifier d’intégrer une région européenne, l’Ecosse, comme un nouveau pays, alors qu’elle a récemment refusé cela à la Catalogne ? La construction européenne est incertaine et passionnante.
En fin de journée, nous prenons la route en direction de l’île de Mull mais impossible de l’atteindre : la route est tellement belle que nous avons envie de nous arrêter à chaque virage. Et sur une partie côtière de cette route, nous craquons : ce sera notre chambre avec vue. Nous surplombons la mer et un chapelet d’îles montagneuses attrapent les nuages pour tenter de les retenir. Au loin, un rayon de soleil se déplace. Nous pourrons observer ce paysage toute la soirée.
Histoire de l’Ecosse
Glenfinnan est un haut lieu de l’histoire de l’Ecosse. Les jacobites se sont opposés à l’acte d’union. Toute l’histoire écossaise est à retrouver au musée national d’Ecosse à Edimbourg.
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