Mercredi 30 octobre 2019. J122. Portugal. Comme à chaque fois que nous quittons des amis, l’ambiance est morose à l’intérieur de L’Emile-Pat. Et le mauvais temps dehors en rajoute une couche. Nous allons à Nazaré, le spot de surf le plus réputé pour ses énormes vagues. Cela nous met du baume au cœur, nous sommes heureux de nous y rendre.
En chemin nous faisons étape au bord de l’océan pour déjeuner. Le ciel est lourd et gris mais les vagues bleues presque turquoise sont belles. La pluie ne cessera presque pas, et il n’y aura que Solène et moi qui mettrons un peu le nez dehors.
Nazaré
À Nazaré, les nuages sont si bas qu’il est impossible de distinguer le fort. Allez, faisons un tour en ville tout de même. Les filles sont contentes de courir un peu. La ville doit être jolie, sous le soleil. Petite ville de pêcheurs tournée vers les vacanciers. Même un soir d’octobre, elle est animée. La nuit tombe vite. La sortie aura été courte. Peut-être demain arriverons-nous à voir une de ses vagues mythiques ?
À l’Émile-Pat, je cuisine avec Solène. Capucine travaille. Pierre et Lison sont ressortis essayer de pêcher. Nous sommes stationnés au port mais on n’y voit pas plus loin que la guitoune de plage. Nos pêcheurs reviennent sans poisson, et sans hameçon, parti en mer avec la mitraillette à maquereaux. Mauvais matériel. Et décidément, mauvaise journée.
Jeudi 31 octobre 2019. J123. Capucine se réveille bouillonnante de joie. C’est Halloween aujourd’hui. Elle a demandé à avoir des bonbons pour l’occasion et nous avons accepté. Des bonbons dans nos placards, c’est plus qu’exceptionnel. Ça n’arrive jamais chez nous. Alors au programme : petit-déjeuner, école, puis préparation de la décoration du camping car et bonbons. Tout paraissait parfait.
C’est tendu
Sauf que. Sauf qu’il fait toujours aussi moche.
Sauf que. Sauf que qui dit pas de soleil, dit pas d’électricité, pas de chauffe-eau, et quand les batteries sont vraiment au plus bas, pas de pompe à eau. Et là, ça devient compliqué de faire la vaisselle et de se laver. Sauf que. Sauf que adultes et enfants n’ont jamais le même rythme et que rester à l’intérieur devient difficile. Surtout pour Pierre qui attend que ces princesses veuillent bien finir leur petit-déjeuner pour pouvoir faire la vaisselle et sortir. Sauf que. Sauf que il y a de nouveaux exercices de mathématiques et que Capucine se remet à paniquer. Je garde mon calme, je comprends maintenant son fonctionnement et sais comment réagir. Je lui avais fait une petite fiche “les dix commandements des mathématiques” où les règles sont écrites, dont entre autre : “on ne peut pas travailler en étant énervée. Pause obligatoire” et “Tu n’es pas nulle en maths, tu dois suivre les méthodes”. Je m’en tiens à ces deux règles et reste ferme. Pause obligatoire. D’abord, ça rend Capucine folle, elle veut travailler coûte que coûte parce que “Les copains, je les aime, moi !”. Mais elle s’y plie, et ça fonctionne. Lison termine sagement ses conjugaisons.
Décoration d’halloween
Et nous laissons les filles bricoler leurs décorations de fantôme et d’araignée toutes seules. Avec Pierre, nous avons besoin de prendre l’air. Nous prenons beaucoup sur nous pour gérer ces situations difficiles et avons besoin de respirer. Et de dialoguer tranquillement tous les deux. Nous l’expliquons aux filles, elles comprennent, et sont finalement contentes de pouvoir jouer sans les parents.
Pouce, nous faisons une pause
Café et bulle d’oxygène au bistro d’à côté. Il pleut depuis deux jours et nous avons l’impression que ça fait 5 jours que nous sommes enfermés. Nous écoutons nos ressentis et nos besoins. Plusieurs solutions sont imaginées. Nous les testerons. La première : aller à la piscine aujourd’hui pour s’amuser ensemble, et accessoirement prendre une douche et se laver les cheveux. La seconde : abandonner la côte portugaise et ses belles plages pour rejoindre directement Lisbonne plus au sud, et se promener un peu en ville au soir d’halloween.
À l’annonce du programme, les filles sont folles de joie. Capucine ressort ses maths pour les terminer rapidement et correctement. Me voilà satisfaite, il ne fallait pas s’acharner ! Elles enfilent directement leur maillot et font les sacs. En route ! Sauf que.
Pas de piscine pour les touristes fin octobre
Sauf que la première piscine sur notre route est apparemment interdite aux moins de 15 ans… Deuxième piscine, 20 minutes plus loin : “il est midi et l’on ferme à 13h, ce n’est plus l’heure d’aller à la piscine !” Merci pour l’accueil… “Vous pouvez revenir à 16h”. Bof. La prochaine piscine sur notre route est à Lisbonne, à 1h30 de route. Les filles sont surmotivées. Je prépare un graillou et nous mangeons en roulant. Nous la voulons coûte que coûte cette sortie piscine ! “Désolés, la piscine est réservée aux abonnés”… “Et où pourrions-nous trouver à Lisbonne une piscine accueillante ?” On me donne une adresse. Les filles sont prévenues, c’est notre dernière chance. “La piscine est fermée pour l’hiver”. Quand ça veut pas, ça veut pas. Abandon. Les filles s’effondrent de désespoir. “Allez, c’est Halloween, on va manger des bonbons et sortir en ville !” Les sourires sont finalement vite retrouvés. Direction notre spot de ce soir, un parking entre deux parcs urbains très bien situé. Lisboa, nous voilà !
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