Mardi 8 octobre 2019. J99. Après Bruxelles, Amsterdam, Dublin et Londres, nous voilà foulant le pavé de la ville de Madrid, notre cinquième capitale en 99 jours !
Comme prévu hier, nous commencerons par le musée de la marine, intéressés surtout par l’histoire de l’exploration du nouveau monde, Colomb et les autres. Mais d’abord, il faut y arriver… Nous avons dormi ce matin à Ségovie, entre un parc arboré et une église qui a sonné tous les quarts d’heure d’un bruit de casserole mouillée. École ? Si on commence par l’école dans le camping car, qui habituellement prend ses aises et s’éternise, nous n’aurons pas le temps de faire les 1h30 de route jusqu’à Madrid, de se stationner, de prendre le métro… Nous tentons une autre formule : les cahiers dans le sac à dos, nous ferons l’école au parc du Retiro avant de visiter le musée. En route !
Accéder à Madrid et se garer
Nous avons bien fait de partir tôt. L’accès à Madrid est compliqué surtout quand les routes se superposent, souterraines et sur-terre, le GPS nous paume complètement. Park4night nous recommande un parking à la Puerta del Angel, près d’un parc, sécurisé, calme la nuit et à deux pas du métro. C’est incroyable de trouver si facilement un tel emplacement gratuit et pratique dans une ville si grande ! Au métro, un agent nous renseigne avec bienveillance. Les transports en commun ne sont pas très chers. Mais nous nous y emmêlons encore… Nous voilà au parc à midi, en terrasse au bord du bassin, avec un joueur de jazz qui de loin, nous enrobe de ses airs de musique. Les filles commencent l’école avec entrain. Nous observons le ballet des vendeurs à la sauvette amusés. Une diseuse de bonne aventure installe son stand dans l’allée. Ambiance.
Les filles ont bien travaillé. Nous avons un peu mangé. À nous le nouveau monde ! A deux pas de là, le musée naval ressemble à un ministère des armées, tellement austère que nous ne sommes pas sûrs que ce soit ici. Nous contournons. Devant une autre entrée, une affichette explique que le musée est fermé pour travaux et invite à visiter son exposition temporaire sur l’expédition de Magellan. Décidément, entre avant-hier et aujourd’hui, nous n’avons pas de chance ! Un peu déçus, nous nous résignons à visiter cette exposition. Mon petit doigt me dit que l’on sera amené à reparler des autres navigateurs pendant notre périple autour de la péninsule ibérique.
Magellan l’explorateur au musée de la marine
L’exposition s’intitule “Nous avons été les premiers à le faire !” Le tour du monde, rien que ça. Magellan n’était pas espagnol mais portugais. Pourtant Madrid s’attribue fièrement cet exploit. Nous apprenons que Magellan, lors d’une précédente expédition en Afrique, seul continent à moitié connu avec l’Inde à l’époque, avait désobéi à son commandant et avait fait rentrer son navire au Portugal. Lorsqu’il a proposé au roi de trouver une route maritime vers les Indes par l’ouest, cela lui a été refusé. Il proposa alors son projet au roi d’Espagne, Charles Quint, qui accepta de financer l’expédition. 5 navires, 247 hommes au départ de Séville le 10 août 1519. 1 navire, 16 hommes et plusieurs aborigènes à l’arrivée, 3 ans plus tard. 1 est rentré en Espagne, 3 ont été abandonnés en chemin. Certains hommes ont déserté. Beaucoup ont péri des mauvaises conditions d’hygiène dans les navires, des températures extrêmes, froid polaire au passage de la Terre de Feu, et chaleur des îles pacifiques. Magellan s’est fait tuer dans les Philippines par des populations qu’il tentait de soumettre au roi d’Espagne, et c’est El Cano qui pris le commandement de la Victoria pour rentrer à Séville, pleine de 533 quintaux de clous de girofle dans ses cales ; ce fut assez pour rembourser les 9 millions de maravédis qu’avait coûté l’expédition. En outre, la sphéricité de la terre est prouvée et le retard d’une journée sur le calendrier démontre l’évidence du mouvement de rotation de la planète. La géographie ptoléméenne – l’unique qui faisait autorité pendant tout le Moyen-Age – est abandonnée.
Tapas
La visite fut courte et instructive. Nous profitons de notre fin d’après-midi pour flâner dans la ville. Plaza de Sol, Plaza Mayor. Au Mercado San Miguel, nous bavons devant les vitrines de tapas. Extrêmement cher, bondé, et plein d’ingrédients que les filles n’aiment pas mais qui nous font tellement envie… De toute évidence, nous ne pouvons pas manger ici. Mais nous pouvons nous en inspirer ! Ce soir, notre food-truck à nous servira des tapas ! Trois courses, un bus et nous rentrons rapidement. Tout le monde s’affaire entre les douches et les préparations. Le bar à tapas de la Carapate est ouvert ! Les filles sont au service. L’avantage, c’est que chacun y met ce qu’il aime. À nous l’avocat, les oignons, le poivron, le poisson,… ces “trucs de ouf” que ces princesses n’aiment pas. Une excellente soirée !
Les musées de la marine des anciennes puissances coloniales
Les navigateurs-explorateurs ont repoussé les limites du monde connu, ils ont permis d’ouvrir des voies commerciales et ont accédé à de nouvelles ressources. Les royaumes d’alors qui ont financé ces explorations et investi le monde maritime sont devenus de grands empires coloniaux. Ces pays ont aujourd’hui leur musée maritime et affichent leur gloire passé. Comme l’Espagne, les britanniques ont leur musée national maritime à Londres et le Portugal ont leur musée de la marine à Lisbonne.
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