Les déchets, le pélican et les puits de pétrole

Mardi 4 février 2020. J219. Hum, la vue n’est finalement pas fameuse sur notre plage. C’est pas que nous faisons la fine bouche, mais la mer est très loin nous avons vue sur des espèces de flaques d’eau et quelques détritus. Quand nous arrivons de nuit sur un spot, c’est le matin que nous découvrons l’endroit. Et celui-ci ne m’inspire pas vraiment. Mais ça, c’est un regard d’adulte.

Les filles, elles, ont tout de suite repéré les atouts de l’endroit : du sable, de l’eau, de la gadoue. Et elles seront vite dehors, les mains cracra. Et l’école ? « On la fera ce soir Maman, t’inquiète ! » moi, je ne préfère pas voir ça. Je reste à l’intérieur, je finis mon article de la veille. Ils sont difficiles à écrire les articles en ce moment, ils faut faire des recherches sur l’histoire du pays, vérifier tout ce que l’on écrit.

Nous prenons le temps et un café. Dehors, ça patouille passionnément. Elles nous construisent un pont, pour que l’on puisse enjamber cette flaque et aller se promener sur la plage. Allons-y.

Les déchets

Qu’elle est sale cette plage. Les rivières-égout du pays dégueulent leurs déchets. Et la mer le re-vomit. Tout se retrouve sur la plage. Une plage de déchets. Et savez-vous où l’on est ? En plein parc « naturel », la réserve de Divjake… Nous comprendrons plus tard qu’il y a des zones plus protégées que d’autres. Ici, nous sommes sur la plage publique. Nous n’y traînons pas. Un peu plus loin, il y a quelques installations de pêche traditionnelle. Mais le pont pour s’y rendre est cassé. Encore demi-tour. Allons à la maison du parc naturel, nos amis de Dubrovnik nous ont dit que l’on pouvait y voir un pélican. Juste un détail avant de partir, laver les monstres pleins de sable avant qu’ils n’entrent dans l’Emile-Pat. Douche obligatoire.

Le pélican

À la maison du parc, il est bien là, Xhoni, prononcez « Johnny ». Un pélican de Dalmatie à l’aile cassée qui a été recueilli et soigné ici. Il ne peut plus voler, alors il reste là, à accueillir les visiteurs. Il est rigolo avec son allure dandinante et son œil méfiant. Les filles se tiennent à distance, impressionnées. Avec son Papa, Capucine traduit toute la petite exposition sur le pélican et note les informations qu’il lui faut pour faire une vidéo. L’occasion est trop belle.

Les puits de pétrôle

Berat. Le village albanais classé au patrimoine de l’humanité sera notre prochaine étape. Nous reprenons la route, toujours en zigzaguant entre les paysans et leur unique vache, les vendeurs de rues, ou de route plutôt.

Nous traversons une zone maraîchère où chacun a un petit carré de terre, récolte ses poireaux et les vend sur le bord de la route. Plus loin, une zone avec des puits de pétrole. Oui. Des puits de pétrole abandonnés qui restent là debout, les pieds dans leur flaques de mazout. Ça sent fort, même à l’intérieur de l’Emile-Pat. Les puits sont partout, peut-être une centaine en quelques dizaines de kilomètres, parsemés entre les petites parcelles de légumes, d’oliviers, d’orangers,… C’est particulier. Est-ce sain ? Nous sommes dans le district de Kuçovë, au centre de l’ancienne industrie pétrolière albanaise, une zone aujourd’hui plus pauvre que les villes alentours. Ces infrastructures ont été construites avec l’aide soviétique dans les années 1950.

Aujourd’hui très peu des puits fonctionnent, et dans plusieurs endroits, le pétrole s’infiltre à la surface. Encore un héritage des années d’autarcie.

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