Mercredi 27 novembre 2019. J150. Sardaigne. Aujourd’hui, nous avions prévu initialement de retraverser la Sardaigne pour aller explorer cette fameuse plage de grains de riz. Mais un grain de sable autrement moins poétique s’est glissé hier dans notre programme. Ce matin, nous quittons rapidement notre joli stationnement de Cala Gonone sans même prendre le temps d’une photo de la côte. Direction Dorgali pour déposer plainte (voir article précédent) et étudier l’option rapatriement des vélos.
Résolution vélo
Pendant que nous affairons, les filles font l’école toutes seules. Lison lit même sa dictée à Capucine qui se corrige seule. Ce matin, nous les avons un peu abandonnées.
La poste d’abord. Les agents sont très avenants et serviables. Il se démènent pour nous trouver la meilleure solution au meilleur prix. C’est cher, mais moins cher que le prix de nos vélos. Mais la donne change quand Pierre les décroche du porte-vélo. Capucine à une roue voilée. Pierre un dérailleur tordu. Et le mien a pris tout le choc : cadre plié. Il n’y a plus qu’à le jeter… Pendant ce temps, l’assurance nous a recontacté et nous nous accordons pour une expertise des dégâts à notre retour et sur photos. Côté gendarmerie ce fut bref. L’homme ne parlant pas un mot d’anglais, je lui ai fait notre déclaration à l’aide de Google traduction. Il a écrit ce qu’il voulait sur le procès verbal, et j’ai signé sans vérifier, c’était écrit en italien. Amen.
Vélo réparé, un déchet ?
Que faire des vélos maintenant ? Nous réparons celui de Pierre, nous le transportons sur le porte vélo plié, et nous nous séparons des autres. Le mien déchetterie. Celui de Capucine, est réparable, c’est dommage de le jeter. La déchetterie la plus proche ne nous inspire pas. Selon les informations que l’on glane, ce n’est pas un centre de recyclage comme on a en France, mais ça ressemble plutôt à un enfouissement… Et vu la quantité de déchets que nous voyons sur le bord des routes, nous nous disons qu’ils pourraient finir comme ça, échoués. Autre idée. Je téléphone à un concessionnaire vélo. Encore un qui comprend l’anglais “cual cosi”. Il ne comprend pas que je veux lui donner mes vélos mais il m’assure qu’il peut me les réparer. Allons-y. 12h50, le bougre a fermé 10 minutes avant son heure normale. Et il rouvre à 16h, flûte. Je tente ma chance chez son voisin, un vendeur d’uniformes pour personnel hôteliers et cuisinier. Avec Google traduction, nous arrivons à nous comprendre. Selon lui, nous pouvons laisser nos vélos devant la boutique close, c’est mieux qu’à la déchetterie. Le vendeur de cycles saura quoi en faire. Parfait. Nous préférons ça. La solution la moins mauvaise est trouvée.
Is Arutas
Comme grains de sable, nous préférons ceux d’Is Arutas. Toute notre traversée de l’île s’est faite sous une grosses pluie grise comme notre tristesse. Mais arrivés de nouveau à la mer, un blanc soleil nous a accueilli en se faufilant sous les nuages pour nous éblouir. Merci. Le tensiomètre remonte. Il remonte d’autant plus que le spot de ce soir sera superbe. Un espace naturel, une plage sauvage et des grains de sable… magnifiques. Tout ronds, tout polis comme des petites billes, tout blancs comme des grains de riz. Colorés comme des petites perles de rocaille. Impossible de faire avancer Solène. Elle reste scotchée par terre à tripoter tous ces trésors.
Mais en y regardant de plus près, éparpillés sur le sable et emmêlés dans les feuilles de posidonies, une multitude de déchets et de plastiques. J’imagine que les plages sont nettoyées avant la saison pour que les photos des touristes soient belles. Mais en cette fin d’automne, le mer dégueule nos déchets. Des gros, des moins gros, des micros. “Regarde, un grain de sable bleu ! Ha non ma chérie, ça, c’est du plastique”. Quelle planète est-on en train de produire ?
Sous les étoiles de novembre
Le soleil se couche sur cette plage, sur son beau sable, sur les rochers et tous nos déchets. Nous le regardons descendre à l’horizon en éclatant de joie à chaque éclat de vague. Comme quand on regarde un feu d’artifice, mais avec des embruns plein les yeux. Nos cheveux pèguent (collent) d’eau salée. Nous sommes heureux de vivre ici, au contact des paysages du monde. Ils sont beaux.
Ce soir, Pierre passera du temps avec Solène à décrypter les étoiles. C’est une nouveauté pour nous de pouvoir regarder les étoiles l’hiver et sous d’autres cieux. Ce ciel-là n’est pas celui de nos camps scouts. Pierre a trouvé au musée des sciences de Valence un livre qui décrit les constellations à toutes les saisons. En espagnol, mais ce n’est pas compliqué à lire. Il découvre le lièvre, le taureau, la baleine,… Ce soir, un chien s’est assis à côté d’eux. Il regarde les étoiles avec eux.
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