Jeudi 5 mars 2020. J238. Karidi beach, Grèce. Aujourd’hui, nous avons envie de ralentir. L’endroit est très beau et nous comptons bien en profiter. Au programme : rien. Si. École d’abord, puis plage, exploration des rochers, jeux libres, trempette, aquarelle, et aussi : sculpture sur bois. Notre nouveau hobby. Nous avons trouvé à Thessalonique quelques petits ciseaux à bois et gouges et nous nous sommes pris de passion pour transformer quelques bois secs en flèches, petites cuillères, grosses cuillères ou bol-cuillère, on ne sait pas trop à quoi ça ressemble.
Plage de Kavourotripes
Et puis après n’avoir rien fait de la journée, nous changeons de plage. Ho pas trop loin tout de même, 30 minutes de route et nous y sommes. Nous voulions nous rapprocher du beau Mont Athos. Nous voulions même le mettre dans notre salon. Mais non, le parking de plage ne le permet pas. Tant pis. Nous grimpons les rochers de cette nouvelle plage sous un ciel rose de fin du jour. Le voilà le mont Athos, droit devant, fier comme une pyramide posée sur l’eau. Son sommet est rose. Son reflet est rose. Sublime. Je sors mon carnet. Crayon. Quelques traits. Un chat.
Un chat sorti d’on ne sait où. Un chat renifle mon crayon. Puis mon carnet. Ils aiment bien ça, les chats, se mettre là, exactement sur ton carnet. J’adore les chats. Et je l’observe amusée.
Le voilà qui met une patte sur mon carnet, puis deux. Un bond, il s’installe, là, dans mes bras, en haut de mon rocher, au dessus de l’eau, face au mont Athos. Et puis il ronronne ce chenapan. Il a raison, nous sommes bien là, tous les deux.
Revenues de leur exploration, les filles n’en croient pas leurs yeux et se joignent à moi pour le câliner. Et il ronronne de plus belle. Et puis il saute, l’indépendant. Nous rentrons tous au chaud à la maison, il nous suit, queue en l’air, signe de joie. Heureusement ce chenapan n’entrera pas. Mais nous le retrouverons, demain matin, s’installant sur la chaise de Capucine alors qu’elle fait sa dictée du jeudi.
Vendredi 6 mars 2020. J239. Il fait tellement beau ce matin que l’école s’installe dehors. Au soleil. Et avec le chat tant qu’à faire. Après dictée et histoire, c’est accordéon et flûte irlandaise. Notre conservatoire de voyage aujourd’hui ? Une chaise de camping pour l’une, une branche d’arbre pour l’autre. Et après l’école, exploration encore, escalade des rochers blancs et baignade dans l’eau turquoise. Ha la Grèce !
Allez, courage, quittons notre spot. Il paraît qu’il y a encore plein de belles plages à découvrir sur cette péninsule. J’ai repéré deux presqu’île reliées à la terre par une double plage. Nous voulons voir ça ! La première est inaccessible, la pluie de l’autre jour a trempé les pistes. La seconde demande d’emprunter une piste privée. Évitons les pistes défoncées, nous n’avons pas un 4X4 tout de même. Nous nous rabattons sur une plage toute simple et toute agréable. Reprise de l’atelier sculpture sur bois. Puis reprise de l’exploration. Avec Solène et Lison, nous nous avançons sur un bras de roches qui s’avance dans la mer. Quelques fleurs pour l’herbier. Quelques jolies photos de strates plissées. Quelques photos drone. Changement de couleurs. Changement de tons par rapport à ce matin. Vert de Vessie, bleu outre-mer et rouge brillant. L’endroit ne payait pas de mine avant que nous y arrivions, mais finalement, il dégage une beauté singulière, puissante. Ces plis de roches évoquent toute la force qui s’est exercée ici pour faire naître cette péninsule, ce doigt de terre, ce bout de Grèce.
Nous savons que nous dégustons ici nos derniers instants dans ce pays. Nom de Zeus, nous l’avons aimée la Grèce. Beau temps, mer et amis, s’il fallait résumer. Demain sera notre dernier jour. Déjeuner avec Thomas, que nous croiserons à Thessalonique avant son départ pour la Turquie jusqu’au Sri-Lanka. Et soirée avec Roule Galette, une nouvelle famille qui voyage et qui nous a contacté sur les réseaux sociaux. Du rab d’amis. Du rab de mer aussi. Avant la grande traversée vers la mer Baltique.
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