Vendredi 29 novembre 2019. J153. Cagliari, Sardaigne. Une nouvelle traversée de 13h nous attend. Avec une autre compagnie cette fois-ci, Tirrena. Nous espérons grandement qu’elle se passe mieux que la précédente. D’autant plus que demain est un jour spécial pour nous tous. Capucine, notre aînée, notre premier enfant, fête ses dix ans. Fêter ses 10 ans en mer méditerranée, entre la Sardaigne et la Sicile, ce n’est pas commun !
À Cagliari nous sommes bien accueillis, nous embarquons rapidement. Pierre s’occupe des papiers et de stationner le camion dans la cale du navire. Pendant ce temps, je fais les sacs et nourris mes moineaux. Un homme fluo nous salue par la fenêtre, il est amusé de voir une petite famille dîner pendant qu’il est en train de nous garer. L’ambiance est toute autre qu’à Barcelone. Même dans le navire, le personnel oriente les passagers et nous trouvons notre cabine sans peine. Avec hublot, s’il vous plaît, ce sera chouette de voir la mer ! Pour l’instant, ce sont les lumières de la ville que nous voyons. C’est bien aussi. Nous prendrons notre dessert ici, sur la table de chevet, en regardant la ville s’éloigner. Au revoir belle Sardaigne !
Capucine tombera de sommeil. Pierre a branché l’ordinateur et blog à fond les ballons. Moi, j’essaie de faire s’endormir Solène qui a vraisemblablement encore trop dormi pendant la visite du musée. Elle n’arrête pas de bouger, de se relever, tellement que c’est moi qui tomberais de fatigue avant elle. Lison, quand à elle, écrit une lettre à sa sœur. C’est un exploit pour elle, elle écrit encore avec labeur. Il y aura des fautes d’orthographe, mais elle s’accroche, elle sait que Capucine aime corriger son orthographe. Lorsque qu’elle a fini, tard, très tard, elle descend de son lit pour montrer son travail à son Papa. Elle est tellement fière d’elle. Elle prend très à coeur les 10 ans de sa soeur, c’est un événement considérable pour elle et nous avons l’impression qu’elle veut se porter garante de la réussite de cet anniversaire et de la satisfaction de Capucine. En bref elle a la pression.
Samedi 30 novembre 2019. J154. En méditerranée entre Sardaigne et Sicile. « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire,… » La tradition chez nous, c’est de réveiller son enfant avec non pas un gâteau d’anniversaire, mais un fromage d’anniversaire. Malins, nous avions prévu le coup et trouvé un drôle de Cavallero sarde, un fromage mou, suspendu pour être fumé, ce qui lui donne un aspect tout rond comme un petit jambon. Avec des bougies dessus, le tout ressemble plutôt à un hérisson. Moins malins, nous avons oublié le briquet… Un anniversaire avec les bougies éteintes, c’est nul.
Ce samedi 30 novembre, Capucine a donc eu le droit à un réveil en chanson avec un joli petit fromage-hérisson qui fleure bon le saucisson fumé. Au début, elle n’a pas compris ce que je tenais dans les mains. Et puis a rigolé. « C’est pas grave, on rechantera joyeux anniversaire ce soir avec les bougies allumées ! » Elle est sympa notre fille. À sa place j’aurais râlé et taquiné mes parents toute la journée pour cet oubli impensable. Comme cadeaux aussi nous avons choisi la facilité face aux contraintes du voyage : pas de nouvelle babiole qu’on aurait eu du mal à ranger dans l’Emile-Pat, mais des moments chouettes pour elle : bon pour une séance coiffure, des trous dans les oreilles, une soirée aux étoiles avec Papa, une mousse au chocolat,… Et si, une petite babiole quand même, une perche à selfies pour qu’elle puisse filmer ses vidéos seule. « On va devenir des chinois, Maman, avec notre perche à selfies ! » me fait remarquer judicieusement Solène…
Nous déjeunerons donc, tous serrés, autour de notre petite table de chevet en regardant la Sicile se dévoiler doucement devant nos yeux. Mais Pierre nous presse, nous sommes déjà arrivés et nous devons libérer la cabine. Zut, une douche quand même ! Nous débarquons donc pas coiffées, les cheveux tout mouillés, mais propres ! Palerme, nous voilà !
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