Vendredi 31 juillet 2020. Lac Engures, Lettonie. Et le temps est plutôt clément ce matin. De la pluie était annoncée mais elle semble être déjà terminée. Au réveil, un beau pic épeiche vient prendre son petit déjeuner à côté de nous, pile devant la fenêtre du salon. Nous avons tout le loisir de le regarder picorer l’écorce en tournant en rond autour des troncs.
Nous sommes à côté du lac d’Engures, un ancien lagon du golfe de Riga séparé de la mer par une ancienne dune transformée désormais en langue de terre. Ici, un programme vise à réintroduire des espèces de vaches et de chevaux sauvages pour entretenir les prairies et conserver une biodiversité particulièrement diversifiée, rare, et pour certaines espèces en voie de disparition.
À l’origine, paissaient ici les ancêtres sauvages des bovins et équins d’aujourd’hui, aurochs et tarpans. L’université de Riga conduit un programme de « dé-domestification ». En croisant le brun letton avec de vieilles races autosuffisantes comme le gris hongrois et le Highlander écossais, ils espèrent obtenir des animaux assez forts pour vivre en autonomie et résister à l’hiver letton, moment où la sélection naturelle fait le tri. Quand aux chevaux, ce sont des Konik polski. Au milieu des pâturages, j’ai repéré une tour d’observation.
Avec toutes ces informations données sur les panneaux d’accueil, j’ai bien envie d’aller explorer l’endroit. Mais, joie des voyages en famille, Capucine refuse. « Encore une balade, j’en ai marre des balades, une tour, des chevaux, des vaches, on en a déjà vu plein ! Ok, reste à l’intérieur. Non, je vais m’ennuyer ! Que veux tu alors, qu’on n’y aille pas ? Non, tu as envie de la faire cette balade Maman, j’ai pas envie de t’en empêcher ! ». Problème insoluble… Ha que c’est compliqué les enfants… Mais ce matin j’ai assez d’énergie pour garder ma patience. Je m’assois sur un banc et attend en silence qu’elle se calme. Devant autant de patience, elle cède à ma proposition : un câlin-boost d’ocytocine, une respiration lente, on se donne la main pour rester en contact et on marche en silence. Ça marche. Après quelques dizaines de mètres, nous voyons un gros lapin domestique proche d’une maison, la colère est oubliée. Ha quelle histoire. Le chemin est long jusqu’aux chevaux sauvages et la tour d’observation mais nous y arrivons. Et l’endroit est très beau. Exercices de photos animalières.
Au retour, c’est avec Papa que nous avons un problème. Nous l’avons tout simplement perdu dans la forêt, un pot de myrtilles dans les mains. Lui, ne se doute pas que je n’ai pas mes clefs et que nous l’attendons. Tranquillement, il nous rejoint à 13h, nous sommes affamées. Hop une omelette aux girolles.
Le cap Kolka
Notre destination aujourd’hui, le Cap Kolka, pointe de la péninsule qui sépare le golfe de Riga de la mer Baltique. L’endroit est très fréquenté et nous nous garons entre deux camping-cars, c’est ça notre spot pour ce soir ? Ça ne fait pas rêver. Allons voir ce cap et nous trouverons plus tard un autre endroit. La plage est large et venteuse.
Nous trouvons plein de choses surprenantes, comme ces cailloux noirs et légers, ou ce crâne de poisson au long nez denté. Entre les gens, nous faisons notre photo au bout du bout. Quelques bécasses bécasseaux maubèches picorent les algues sans se soucier des nombreux photographes. Un petit goûter. Allons voir ailleurs. Il y a trop de monde sur ce bout du monde.
J’ai repéré un parking de plage plus au sud, les utilisateurs disaient bien qu’il était facile d’accès. Mais à deux reprises, le chemin de sable mal fléché à travers les pins s’est révélé infranchissable pour nous. Un demi-tour et une looooongue marche arrière plus tard, nous essayons ailleurs. Ce second spot n’a pas la vue sur la mer, mais sur un gros buisson de groseilles. Et franchement, ça nous met en joie presque autant.
Alors pendant que le repas mijote, je sors ma grosse marmite. Ça se cueille rapidement les groseilles quand elles sont en grosses grappes. Et hop, une nouvelle confiture en cours de préparation. À 21h44, nous sortons en courant car le soleil est en train de se coucher. Il est si tôt, nous avons failli le louper.
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