Vendredi 23 août 2019. J53. Irlande. Enfin une journée comme on les aime ! Hier à Galway, il n’a fait que pleuvoir, aujourd’hui, nous avons retrouvé le soleil !
Musée de Galway
Sous la pluie de Galway, nous avions visité le musée de la ville, moderne et très diversifié. Une partie historique qui passionnera Pierre. Une partie environnement marin qui passionnera les filles. Un peu de shopping l’après-midi, visite de la cathédrale, et nous avons roulé pour atteindre le Massif de Burren pour y dormir et être sur place pour partir l’explorer aujourd’hui alors que du beau temps était annoncé.
Le pays pierreux
Le Burren, en gaélique littéralement, « le pays pierreux », est réputé pour ses paysages lunaires. Stéphane, le Papa nantais avec qui nous avions passé quelques jours ensemble sur l’île de Lewis et Harris, nous avait fortement recommandé de nous y balader. Mais ce matin, impossible de se garer à proximité de ces zones pierreuses qui se situent au sommet de plusieurs collines. Impossible en camping car de s’y garer tout court. Nous faisons le tour du massif, pas un parking de départ de randonnée. A vouloir sortir des zones touristiques nous nous sentons bien dépourvus… Nous finissons par se poser sur un bas-côté assez large et à 2 kilomètres d’un chemin qui monte dans la montagne. Il fait beau, le paysage est beau, ça ira comme ça !
Outre la vue sur les bens désertiques qui nous entourent, nous apprécions tout particulièrement les murets en pierre sèches qui sont partout. Il sont incroyablement construits, avec des pierres souvent plates calées les unes contre les autres à la verticale ! Le jour les traverse, on dirait que chacune est en équilibre précaire, prête à tomber au moindre coup de vent. Mais non, le vent passe à travers et les pierres restent. Une fois arrivés au chemin qui monte, le sol rocheux de la montagne forme de hautes marches que les filles se régalent d’escalader. Puis, plus de chemin. Nous sommes arrivés dans la parcelle qui couvre tout le haut de la montagne. Un pique nique d’abord, nous poursuivons notre exploration. La parcelle à l’air herbeuse mais en réalité, de la mousse et quelques graminées poussent directement sur les cailloux. Il faut faire attention où l’on met ses pieds, nous nous fais tous surprendre à glisser entre deux. Nous longeons un muret en pierres sèches.
Des images satellites, j’ai repéré pas loin un empierrement rocheux que j’annonce à ma troupe comme étant certainement un site néolithique. En réalité, je n’en sais rien mais ça les motive, ce sera notre exploration du jour. Et c’est à côté d’un chemin qui redescend dans la vallée, la boucle est trouvée. Après les parcelles vertes qui cachent les cailloux, nous arrivons sur des parcelles complètement faites de cailloux. Des roches grises forment un plateau découpé de petites crevasses régulières. C’est impressionnant et très esthétique. Mes cabris sautent au dessus des trous avec joie. Je me renseigne. Ces roches, c’est du karst, une roche sédimentaire qui forme par endroit un lapiaz, cette zone désertique, entièrement rocheuse. Avec l’érosion, le ruissellement des eaux de pluie et le gel, ces roches karstiques se fissurent et se crevassent de manière souvent régulière, presque géométrique. Ces roches sédimentaires se sont formées il y a 350 millions d’années et contiennent des restes squelettiques provenant d’organismes marins peuplant la mer chaude qui s’étendait sur la région au Carbonifère. La légende veut que Edmond Ludlow, officier d’Oliver Cromwell durant la conquête de l’Irlande en 1651, décrivit à celui-ci la région dans ces termes :
« C’est un pays où il n’y a pas assez d’eau pour noyer un homme, pas assez d’arbres pour le pendre, pas assez de terre pour l’enterrer (…) et pourtant leur bétail est bien gras, car l’herbe, qui pousse sur des mottes de terre de quelques pieds carrés, entre les cailloux de calcaire, est bien douce et fort nourrissante »
— Olivier Cromwell
Après avoir sauté des dizaines de crevasses et quelques murets, nous arrivons à mon site néolithique. Et comme prévu, il n’en est rien d’autre que les ruines d’une très vieille ferme où il ne reste plus que quelques tas de cailloux. Mais pour mes filles, tant qu’il y a des cailloux, il y a de la joie ! Elles s’installent dans leur ferme et s’embarque pour une bonne partie de jeu. Nous, nous faisons une petite sieste presque au soleil !
Falaises de Moher
Voilà une journée ensoleillée bien optimisée. Nous avons rechargé nos batteries. Nous ne sommes pas loin des falaises de Moher, un site touristique de premier rang. Comme pour la Chaussée des Géants, nous choisissons de les visiter à la tombée du jour pour s’économiser le prix du parking (16€ !) et s’épargner la foule.
En attendant que le parking ouvre ses barrières pour la nuit, nous nous installons sur une prairie en bord de mer pour dîner. Les filles jouent dehors pendant que je cuisine et que Pierre lance son hameçon dans les rochers. Le cadre bien beau. J’écoute les informations françaises qui font le bilan d’un été de canicule et de sécheresse en regardant les lourds nuages irlandais arroser les montagnes du Connemara de l’autre côté du bras de mer.
A nous les falaises de Moher ! Pierre glisse un pot de glace dans le sac à dos en guise de désert bien mérité après cette longue journée de marche. Les falaises sont là, sombres, énormes, formant comme de grosses vagues à l’assaut de l’océan. Au dessus, des vaches paissent tranquillement. Le site est aménagé pour accueillir des centaines de visiteurs en toute sécurité. De hautes barrières de pierres nous séparent du vide. Tellement haute que je n’y vois presque rien… Comme les enfants, je suis obligée de monter sur une marche, un banc pour apprécier le paysage. Après une courte balade et une bonne glace avalée, nous rentrons. Je reçois un mail : Lucia et Martin, deux amis irlandais de Stéphane (rencontré sur le ferry vers les îles hébrides), nous invitent à manger chez eux à Limerick demain soir ! La nouvelle nous met en joie. Enfin, nous allons pouvoir rencontrer des irlandais, et all in english please, ceux-là ne parlent pas français… Nous quittons notre parking hors de prix sans payer et filons nous coucher un peu plus loin.
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