Dimanche 7 juin 2020. Durău, Roumanie. Bon, puisque toutes les routes sont fermées pour aller aux gorges de Bicaz, nous nous résolvons à passer directement à l’étape suivante de notre itinéraire, de l’autre côté de la montagne, à 2h30 de route. Ce n’est pas drôle ces itinéraires indirects, ça nous impose beaucoup de route pour, à vol d’oiseau, ne pas beaucoup avancer. Le programme sera simple aujourd’hui. Route, puis arrêt dans un très joli spot, et on ne bouge plus. L’endroit s’annonce beau, alors nous en profiterons pour laisser aux filles le temps de construire la cabane de leur rêve. C’est accepté comme ça. En route.
Nous sommes dimanche de Pentecôte orthodoxe aujourd’hui. Nous voyons les fidèles vivre la messe à l’extérieur, parfois à côté de l’église, parfois juste sur le parvis. Ce doit être très agréable. Messe en plein air, comme aux scouts. Pendant que nous roulons, je tente une réservation pour midi au restaurant. Ça faisait plusieurs jours que nous y pensions mais vu que seules les terrasses sont autorisées, il faut réserver sa place. Ça fonctionne, on nous attend dans le restaurant du village de Balan. L’événement. -Nous allons au restaurant !-
Ville de Bălan
C’est une ancienne cité minière aux barres d’immeubles délabrés. Pas vraiment un joli village de montagne. L’exploitation du cuivre est stoppée depuis 2006, laissant les habitants sans ressources partir travailler ailleurs. Le restaurant, au contraire, est comme neuf. La terrasse est toute petite et fermée par des toiles en plastique. Un four. Heureusement l’air frais de la montagne se faufile entre les panneaux plastique et nous épargne de la cuisson. Il n’y a qu’une autre table occupée et 3 serveuses différentes qui s’occupent de nous avec délicatesse. Les plats sont simples mais cuisinés. Nous passons un agréable moment ensemble. Nous serons les seuls clients du midi, plusieurs autre passeront en terrasse prendre un verre ou un café. Le flic du village passe, lui, serrer la pince à tout le monde. Étrange situation.
Notre spot de rêve n’est plus très loin, juste un peu plus haut dans la vallée. Une pâture et un lac. L’endroit est un peu fréquenté. Des familles jouent dans la rivière, des amis partagent un barbecue, certains pêchent, d’autres font du canoë, courent, font du vélo. Nous sommes dans la vallée d’Olt, du nom de la rivière qui se transforme en lac. Le chantier de la cabane est vite ouvert, entre trois arbres, au beau milieu de la pâture. Et vite abandonné. Les filles n’ont pas assez de bois. “Lancez la corde au dessus de cette branche et faites une balançoire”. Les voilà reparties sur un nouveau projet qui va les faire cogiter un moment. Comment faire ? Elles finissent par y arriver. Un arbre, une balançoire. What else ? Une petite glace pour le goûter, une glace à l’eau faite maison, avec du sirop de primevères et du sirop de sapin s’il vous plaît !
Une balade dans les alentours nous fait trouver un vaste espace d’arbres couchés. Une tempête a vraisemblablement sévi récemment, une hécatombe. Mais une chance aussi. Le petits arbres profitent à fond du soleil retrouvé, et nous, nous en profitons pour cueillir de nouvelles fleurs de sapin pour faire encore du sirop.
Quelques coups de tonnerre, tout le monde décampe, et voilà que nous avons notre petit bout de paradis rien que pour nous. Après le repas, cake aux orties et vesses de loup, Lison allume un petit feu et Solène l’alimente. Le soleil met du temps maintenant à se coucher, il faut veiller tard pour regarder les étoiles.
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