Dimanche 16 février 2020. J230. Grèce. C’est Pierre qui se lève en premier ce matin. Suffisamment rare pour le souligner. Moi, je suis restée écrire mon article de la veille au chaud dans mon lit. Dehors, il voulait voir le soleil se lever. Mais non, il traîne lui aussi à se lever. Pierre rallume le feu en attendant. Les montagnes alentours sont hautes en réalité, il faut attendre que le soleil les gravisse. Bon. Alors je vais me baigner, se dit-il. Il se déshabille. Et rentre dans l’eau. Elle n’est pas plus froide que la veille. Il est bon ce mois de février.
La troupe se réveille doucement. Chacun s’active à sa préparation. Les enfants reprennent leurs jeux. Mathéo reprend son trou, passionnément. Dans le sable, ce trou devient énorme. Solène y rentre entièrement.
Un dernier café devant cette belle plage et nous sonnons le départ. Chaque enfant choisit désormais son véhicule, alternant entre les vans et le camping-car. Généralement, Pierre et moi nous retrouvons avec l’un ou l’autre enfant d’Emilie, nos filles profitent un maximum d’être sans leurs parents. Sept mois que nous sommes tous les cinq 24 heures sur 24, ça suffit bien…
Au temple d’Apollon
Le convoi des Cara-potes prend ainsi la direction du Temple d’Apollon à Bassae. Le Dieu du soleil est là-bas paraît-il. Une heure de route à travers les montagnes grecques. Une heure d’ascension sur une minuscule route de montagne. Une heure de virages inondés de soleil. Une heure à travers les parcelles d’oliviers. À travers les villages perchés. À travers la fumée des branches taillées et brûlées l’hiver. Une heure d’ascension sous le soleil. Quelle beauté. Petit à petit les cultures s’arrêtent. L’altitude fait le reste. Solitude austère des montagnes arcadiennes.
Le temple d’Apollon est classé au patrimoine mondial de l’humanité.
Devant, deux bus. Mince, nous étions bien, seuls. Pique-nique rapide face à la vue. Nous sommes à 1134 mètres d’altitude. Au loin à l’ouest, la mer Ionienne. Au loin au sud, le golfe Messinien. Et derrière nous, deux chats aux yeux implorants qui partageraient bien notre pâté.
La visite n’est pas longue. Juste un temple pour tourner autour. Et quelques terrasses où sont stockés les pièces du puzzle qui est en train d’être réalisé. C’est que le temple est en restauration depuis 1970… Son isolement lui a permis d’être complètement oublié pendant plus de 2000 ans, redécouvert en 1765 par un français. C’est le temple grec le mieux conservé dit-on. Les dégradations qu’il a subi, intempéries et tremblements de terre, ont dispersé ses pierres autour, mais elles sont bien là, elles n’ont pas été utilisées pour d’autres constructions. Les grecs les remettent une à une, au fil des financements qu’ils peuvent recevoir.
Encore une fois les enfants se passionnent pour son histoire. Et c’est tous ensemble que nous faisons la vidéo de Jamipucine.
Pendant que je fais le caméra-man, Émilie et Thomas font une sieste au soleil, allongés sur un matelas de pierres vieilles de 2400 ans. Apollon veille sur eux.
Pour dormir ce soir, nous redescendons. D’abord parce qu’il fera moins froid la nuit près de la mer. Aussi parce que nous avons pris goût à poser nos trois maisons au bord d’une grande plage. Mais cette fois, le chemin d’accès que j’avais repéré est inaccessible. Trop de boue. Le plan B sera sur le parking officiel de cette plage. Pfff… Nous sommes presque déçus. Nous avons une très belle vue sur cette petite crique et sur l’horizon, mais il nous faut faire au moins 400 mètres pour accéder à la plage… Émilie prend les enfants et s’en charge. Nous autres restons aux camions pour travailler tranquillement en regardant le soleil se coucher. Encore magnifique.
Pas de feu ce soir, impossible sur notre parking. Alors après le coucher des enfants, nous nous installons dans le petit van de Thomas pour prendre le dessert et jouer ensemble à quelques jeux de cartes. C’est pratique d’avoir une maison à plusieurs pièces.
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