Santander, aux origines de la Cantabrie

Vendredi 28 juillet 2023. Pedreña, Cantabrie, Espagne. Ce spot de port est génial. Calme toute la nuit, nous nous levons en regardant le soleil illuminer doucement Santander. Le pain chauffe. Nous prenons le temps car notre bateau-bus pour traverser la baie est à 10h05, juste à 10 mètres de là. Baba a passé la nuit dehors, il est rentré dormir sur le siège avant. Nous le laisserons à l’intérieur toute la journée, nous serons plus tranquilles.

Nous sommes au bateau avant lui, le temps d’acheter nos tickets et de regarder l’activité nautique de l’endroit. Nous voyons quelques enfants prendre ce qui ressemble à un bateau-taxi avec des sacs de sport sur l’épaule. De gros poissons narguent les pêcheurs. Et une multitude de bateaux-camping-car qui semblent faire étape derrière la langue de sable de la Punta, qui referme la baie de Santander.

Notre bateau-bus arrive et nous embarque pour une traversée rapide. Le front de mer de Santander se précise. Le Centro Botín, musée d’art contemporain à l’architecture futuriste, le palais des congrès, à l’étrange découpe, la presqu’île de la Magdalena verdoyante, le port aux grains de l’autre côté et les montagnes au loin.

Musée d’archéologie de Santander

Aujourd’hui nous avons choisi de visiter le musée d’archéologie de la ville, réputé moderne, rassemblant de très belles pièces et entièrement traduit en français. Dès l’entrée, nous sommes scotchés par la reconstitution des visages de trois hommes et femmes préhistoriques, en hologrammes apparaissant au-dessus de leur crâne. Impression hyperréaliste. Le musée est truffé d’un savant équilibre entre pièces anciennes et mises en scène technologiques et ludiques. Une table numérique offre un jeu de fouilles qui passionne les filles, permettant de découvrir des pièces que nous retrouvons plus loin exposées.

Chacun visite à son rythme et de manière très indépendante. Il n’y a que ma Solène qui reste avec moi, passionnée par les explications que je lui donne et les pièces que nous découvrons. Elle qui, pendant la Carapate autour de l’Europe, dormait à chaque visite sur le dos de son père. Aujourd’hui, elle découvre la préhistoire. Elle redécouvre avec attention les animaux préhistoriques, le bison, l’ours des cavernes, le mammouth et surtout l’impressionnant mégacéros, ce cerf géant aux bois en forme de raquettes. Une salle magnifique est consacrée à l’art pariétal, ce qui nous fascine. Une autre expose des stèles dont les archéologues n’expliquent pas le sens. Disques de pierre géants, représentant probablement le soleil sur une face et la lune sur l’autre. Motifs géométriques repris comme symbole de la Cantabrie.

Plus loin, nous arrivons à l’époque romaine. C’est l’empereur Auguste qui conquis la Cantabrie et les Asturies, représenté en vainqueur avec une armure où l’on voit sculptée l’Ibérie personnifiée, baissant la tête vaincue d’un côté, et la Gaule de l’autre côté, l’empereur victorieux au centre, faisant la fierté de Rome. Plus loin, un écran recouvrant les 3 faces d’une pièce reconstitue l’intérieur des bâtiments romains, domus, thermes,… Une fois le parcours muséal terminé, nous le recommençons avec nos carnets à dessins dans les mains.

Il est 13h30 quand nous sortons du musée, frigorifiés par la climatisation. Mon guide m’avait indiqué un restaurant typique, nous le trouvons rapidement. Chipirones et anchois pour les parents, croquettas et viande de bœuf panée pour les filles qui ont consigne de choisir des plats qu’on ne trouve pas couramment chez nous. Tout le monde termine son assiette rapidement, sauf Solène qui déguste ses frites une à une.

Parc de la Magdalena

L’attraction de l’après-midi sera le petit zoo du Parc de la Magdalena pour voir les phoques, otaries et pingouins. Nous traversons toute la ville vers l’océan. Quartier populaire où les habitants se sont installés dehors pour partager un repas de fête. Ha oui nous sommes le jour de la constitution, jour de fête nationale. Un groupe joue du ACDC dans la rue. Nous passons par l’ancien tunnel de Tetuán, où les rails ont laissé la place à des voies piétonnes et cyclables. Il faisait 30°C dehors, il en fait 20 à l’intérieur. Nous arrivons dans le quartier del Sardinero, ancien quartier des pêcheurs devenu quartier huppé face aux immenses plages longeant l’océan. Ici, il fait bien trop chaud et il y a vraiment trop de monde. Nous arrivons enfin sur la presqu’île de la Magdalena. Dans plusieurs bassins, les phoques tournent tristement en rond, juste à côté de l’océan. Nous pouvons bien les voir, certains sautent lourdement sur le rebord pour retomber ensuite dans l’eau en roulant nonchalamment. D’autres sortent la tête de l’eau sans cesse, ils surveillent l’arrivée de leurs soigneurs, il est presque 17h, l’heure de leur seau de poisson. Le spectacle est amusant.

Le retour à l’embarcadère sera long et difficile. Nous longeons la rive sud de Santander, le long de la baie intérieure. Le soleil de fin du jour tape encore vigoureusement. Un passage les pieds dans l’eau de la plage del peligroso. Nous croisons un défilé folklorique qui se prépare. Trouvons une terrasse à l’ombre pour notre dessert-goûter-glace de 19h, nous le méritons bien. Les cantabres sortent, il y a du monde partout et des animations diverses. Nous reprenons notre bateau-bus, l’Emile-Pat est juste en face, nous le distinguons bien d’ici.

Et Baba va bien, le camion l’a bien protégé, il n’est pas mort tout sec sur le lino. Un bain de mer, une douche de plage, requinqués. Le couché de soleil est brûlant, il illumine de rouge notre salon. Demain, nous irons chercher la fraîcheur dans ces montagnes qui nous regardent de haut

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