Jeudi 1er août 2024. Tønder, Danemark. Prononcez « hue-gue », le hygge est un terme danois intraduisible. Un sentiment de confort, de chaleur et de convivialité. Il s’agit également d’un état d’esprit qui encourage à profiter des petits plaisirs simples de la vie. Le terme est dérivé du mot norvégien hugga, qui signifie « prendre soin » ou « consoler ». Il fait référence à une tradition venue de ces pays nordiques où les longs hivers incitent les habitants à privilégier la chaleur et le confort à l’intérieur de leur foyer.

Même si une bonne couverture de nuages s’est installée cette nuit, la matinée est joyeuse. Charlotte fait l’équilibriste sur le bord de la fenêtre pendant que nous déjeunons. Œuf au lard pour tout le monde. Pain noir aux graines. Thé vert acheté aux entrepôts de Hamburg. Nous goûtons au hygge local.

Le soin du logis

Il faut entrer vraiment dans le village pour découvrir plusieurs petites rues aux maisons adorables. Couleurs douces et variées, comme promis. Les salles de vie étant au rez-de-chaussée, les habitants prennent soin de placer aux fenêtres toutes sortes de bibelots et de plantes d’intérieur. L’une passant par là nous montre que ce sont des fleurs en Légo qu’elle a disposé derrière sa fenêtre. J’adore.

Det Gamle Apotek

Une autre rue nous amène à la place principale et son apothèque, un bâtiment ancien et remarquable cité mon guide. Aux fenêtres nous repérons immédiatement tout un tas de décorations typiques et irrésistibles. C’est une boutique. Impossible de ne pas y jeter un œil immédiatement. Une petite pièce de babioles touristiques, une pièce de jolie vaisselle, une pièce de gâteaux et matériel de pâtisserie, une pièce entière de bougies, une pièce de vaisselle et décoration de jardin, tellement trop mignon… Et en haut de l’escalier ? Une pièce de coussins, une pièce de jouets pour enfants, une pièce de vaisselle pour enfants, une pièce de déco de Pâques, une pièce de déco de bord de mer,… Ça n’en finit plus. J’aimerais craquer pour mille choses, je résiste. Ho ces verres à motifs liberty comme au restaurant Pompom de Buxtehude !… Je résiste. Mais si Pierre craque aussi pour ces deux adorables bol, alors d’accord. Pas de déco si typique ? Si, bon, là je craque pour 3 adorables oies qui se dandinent. Je ne sais pas pourquoi… Tiens, un autre escalier ? Il mène au sous-sol, aux décos de Noël. On les avait oubliées celles-là. Une pièce de sapins de Noëls, une pièce de pendeloques, une pièce de boules de Noël, une pièce d’étoiles de Noël, une pièce de pères Noël avec un grand chapeau et que le nez qui dépasse,… Là c’est trop. De l’air ! A peine arrivés au Danemark, la boutique souvenir, c’est fait.

Visite de la ville de Tonder

C’est dans la rue principale que les maisons ont de remarquables pignons. Les boutiques ont sorti leurs bacs de marchandises en soldes, il y a du monde c’est animé et agréable. Lison craque à son tour pour quelques petites pelotes de laine. “Je voulais faire des éléphants roses, ça plaira aux enfants”. Elle a appris le crochet cette année, et n’en finit pas de faire des petits animaux trop mignons. Si bien qu’elle gère un petit business et produit ses mini-peluches en fonction de ce qui se vendra le mieux.

Plus loin, à l’écart de la rue commerçante, une friperie de la croix rouge. On y jette un œil, et je repars avec plusieurs petits hauts et une robe, pour 5 € pièce, au style tout à fait hue-gue. Je suis ravie.

Île de Rømø

Après cette visite bien trop coûteuse pour un premier jour, la deuxième activité de la journée devrait l’être moins. Une toute petite heure de route nous amène sur l’île de Rømø, et son immense plage où, selon Park4night, il est possible de se garer directement sur le sable. On l’a déjà fait, surtout en Irlande, on adore poser notre maison directement sur la plage. De loin, avant de passer la dune, nous distinguons déjà une myriade de cerfs-volants de toutes les formes et de toutes les couleurs. Joie ! Bonheur ! Hue-gue !!

Sauf qu’après la dune, il y a des véhicules partout. Tellement qu’il n’y a plus de place vue sur mer. Pierre redoute de trop s’avancer dans le sable. Alors il se pose là, un peu loin des autres, en plein milieu. C’est  particulier cet vue “plage de  bagnoles”. Nous faisons comme tout le monde, sortons le auvent et le cerf-volant,  il faut se fondre dans le paysage pour tenter de comprendre ce mode de vie de danois en vacances. Tous ont installé leur campement devant leur véhicule qui sert de paravent. Beaucoup ont accroché diverses cerfs-volants qui flottent tout seuls, en forme de poissons, de pieuvres, des drapeaux, des sorcières,… Ils sont géants. Par contre, bronzer à poil aux pieds de sa bagnole est un concept que je ne comprends vraiment pas. 

Et Charlotte ? Elle regarde ce nouvel environnement un peu sceptique. Elle creuse un peu dans le sable, se poste derrière une roue, et conclut : ce n’est pas pour elle. Trop de vent. Nous la retrouvons blottie dans la capucine. Charlotte a la tourista depuis deux jours, elle se repose. 

Après le déjeuner, et le café dégusté sur notre petite chaise longue de voyage, hue-gue ! Nous cédons à un plaisir bien franchouillard, la pétanque !

Bon, on va la voir cette mer ? Elle était déjà loin, elle s’est encore reculée. Je prépare un sac à dos, serviettes, k-way et pelle, nous partons à l’aventure. Solène et Lison ont enfilé leurs combi et restent creuser une piscine. Je pars marcher vers les wind-surfeurs. L’eau n’est pas froide mais le vent est bien frais.

Observatoire à oiseaux de Hviding

18h, nous quittons la plage, comme tout le monde. Il est interdit d’y dormir et de toute façon ce vent nous épuise. Nous avons trouvé un spot dans un marécage, près d’une cabane d’observation des oiseaux, juste derrière la digue qui protège de la mer des Wadden. Charlotte revit ! Elle court et saute partout. La cabane est pleine d’insectes et de petites plumes. Le chat est folle de joie. Solène m’a piqué mon appareil photo et découvre comment s’en servir, le zoom, la mise au point,… Elle se découvre une nouvelle passion et passe un moment à photographier le chat en “mode sport”. 

Une aigrette blanche, un aigle beau. Hygge. Des brebis derrière la butte et des vaches qui passent. Pendant que je prends le temps d’observer les alentours, les 3 filles ont enfourché leurs vélos et s’en vont. Je ne demande même pas où, c’est vu avec leur père. Je cuisine en les attendant. Le premier pain du voyage se prépare. C’est qu’il faut laisser un peu de temps au levain de se faire, avec la bière de l’apéro du premier soir.