Du Danemark à la France, reboucler la boucle chez les copains voyageurs

Mercredi 21 août 2024. Klintholm, Danemark. 4h30, Pierre et moi nous nous réveillons facilement.

Objectif : port de Rodby pour le ferry vers l’Allemagne

Nous transférons Lison et Solène sur les banquettes pour qu’elles soient attachées en finissant leur nuit, Capucine reste dans son lit plus encaissé. Et nous partons discrètement. Nous quittons l’île de Møn pour la petite île de Bogø.

Au loin, des éclairs illuminent le ciel. Charlotte est installée à l’avant et partage ce moment avec nous. Il doit lui paraître étrange de rouler si tôt. Solène glisse aussi son museau à travers les rideaux de l’habitacle, elle aussi veut partager ce moment hors du commun. Aux premières gouttes de pluie sur le pare-brise, Charlotte file soudainement se cacher à l’arrière. Je crois qu’elle a senti l’orage arriver.

D’un seul coup, des trombes d’eau nous tombent dessus, tellement que nous devons avancer au pas. J’espère que ça va se calmer vite parce que cette route se poursuit au milieu de la mer, jusqu’à une presqu’île et rejoint un immense pont entre l’île de Sjælland et l’île Falster. Et puis on a un horaire à respecter… Comme un orage est souvent très localisé, il ne dure pas. La pluie cesse et Charlotte vient se blottir dans mes bras. Elle n’a encore jamais fait ça. C’est mon petit moment de bonheur.

Un chat dans un ferry

Nous arrivons bien à l’heure au ferry, dans le port de Rødby. Nous sommes les premiers sur la file d’attente pour embarquer. Charlotte est déclarée et comme nous, n’a pas le droit de rester dans le véhicule. Nous l’embarquons donc dans son sac à dos. Elle miaule un peu, certainement de peur et d’incompréhension. Dans les salons nous posons son sac sur la table et l’ouvrons. Elle renifle un peu au dehors et n’ira pas plus loin. Elle s’allonge, elle a l’air en confiance.

La traversée est rapide, 45 minutes et nous débarquons en Allemagne, à Puttgarden. Nous filons vers le remplisseur de bouteilles de gaz, il ouvre à 8h, nous y arrivons à 7h50. Les employés sont déjà au travail et l’un d’eux nous accueille immédiatement. En blaguant, il nous dit qu’il n’a pas de bouteille française et qu’il ne peut pas nous remplir la nôtre. Blague pas drôle. Il inspecte notre bouteille, ok pour la remplir. HOURRA !

Vite, un spot pas loin pour petit déjeuner avec enfin du lait chaud, du thé et du café ! Pendant que Pierre fait une sieste, moi je kiff ma douche chaude et mes cheveux propres. Nous voilà requinqués. 

Ville de Lübeck

Comme nous avions bouclé notre tour d’Europe en 2020 en Alsace chez nos copains voyageurs, les 5 à bord, nous bouclerons cette échappée danoise chez eux. Rendez-vous jeudi soir à Furdenheim, à 8h de route de là.

Aujourd’hui, nous irons jeter un œil à Lübeck, jolie ville de briquettes rouges et noires. Outres de jolies églises et bâtiments du cœur de ville, Lübeck possède un ancien hôpital, une des premières institutions sociales à avoir été créée. On y soignait des malades dans une grande salle pleine de lits, et on y prenait soin des personnes âgées qui avaient chacune une petite chambre. Aujourd’hui, une partie du bâtiment est toujours une maison de retraite.

Une pluie éparse nous fait nous abriter dans quelques magasins de chinoiseries où nous trainons bien malgré nous en achetant quelques affaires scolaires pour la rentrée.

De la route pour terminer cette journée, nous roulons jusqu’au sud de Hanovre où nous nous arrêtons pour dormir à côté d’une fraîche forêt. Charlotte était insupportable pendant que nous roulions après le dîner, elle ne faisait que miauler. À l’observer courir joyeusement dans l’herbe fraîche, elle protestait vraisemblablement contre ce dernier moment de conduite. Portière entre-ouverte, nous dormons à points fermés quand elle commence sa nuit de chat.

Jeudi 22 août 2024. Hildesheim, Allemagne. Départ à la fraîche et plein d’entrain. Nous avons hâte de revoir nos amis ce soir près de Strasbourg. On roule, on roule, on roule. Lison crochette. Elle a réalisé 12 petits animaux pendant ce mois de voyage, qu’elle a à chaque fois nommé du nom d’un lieu visité. Il y a Skagen, Bøgo, Lübeck, Odense, Løkken… Solène, elle, fait de l’aquarelle. Elle a un pinceau qui possède son réservoir d’eau à l’intérieur du pinceau, très pratique pour peindre en roulant. Et Capucine dort dans son lit, écoute de la musique et échange des milliers de messages avec ses copines. Ces longs trajets ne sont pas un problème pour elles. 

Furdenheim, Strasbourg et les 5 à bord

Après 7h de route, nous arrivons vers 17h chez nos amis de voyage, trop heureux de les retrouver. Laurence et Michel ne travaillent pas ce soir, ils nous invitent à passer la soirée à Strasbourg. Une belle terrasse au soleil de la fin du jour, un bon repas d’ici, spetzels pour tout le monde.

Nos amis restaurateurs connaissent les bonnes adresses. Nous nous racontons nos voyages, nous nous souvenons de nos tours d’Europe respectifs, nous nous tenons aux nouvelles de notre troisième équipe de voyage, les Vert Van Life, qui ont leurs enfants aux scouts avec les nôtres. C’est comme si nous partagions quelque chose d’unique.

Pendant que les adultes bavardent passionnément, les enfants se redécouvrent. 3 ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Et en attendant leur plats, devinez ce qu’ils font ? Ils crochettent ! Charlotte et Rose ont commencé elles aussi le crochet. Lison leur donne un cours pour arriver à faire des choses plus complexes. Capucine écoute les grands. Michel manque de tomber de sa chaise quand elle lui dit qu’elle entre au lycée. Et le petit Marcel, 7 ans, s’ennuie au milieu de toutes ces filles à fils.

Une glace devant les illuminations de la Cathédrale de Strasbourg. Un hold-up dans un magasin de bonbons. Quelques acrobaties sur une installation artistique temporaire, “Page blanche”, destinée à inviter les passants à se poser et à écrire des textes collaboratifs. La bonne blague. À cette heure tardive, les assises sont envahis d’enfants qui les escaladent. 

Vendredi 23 août. La nuit à été fraîche à Furdenheim. Heureusement car les journées sont redevenues très chaudes. Que nous étions bien au Danemark ! La température y a été constante, 19 à 25°C, jamais plus. Hier nous avons frôlé les 30°C et aujourd’hui nous allons les dépasser.

Le petit déjeuner sera pris chez nos amis. Laurence nous attend avec une jolie table remplie d’une variété de brioches alsaciennes et délicieuses. Les bavardages continuent infiniment pendant que les filles se sont éclipsées dans une chambre pour poursuivre leur cours de crochet avec professeur Lison.

Il faut y aller quand même… Nous n’avons pas du tout envie de reprendre la route. Nous partirons vers 11h, mais en s’arrêtant dans le magasin de producteurs d’à côté pour trouver un munster et plein de bons fruits. “Un monster ?” demande Solène qui n’est pas sûre d’avoir bien entendu. Et puis puisqu’on est sur la route des vins, il faut trouver une cave pour ramener quelques bouteilles. Nous n’avons vraiment pas envie de partir.

La route des vins d’Alsace

À Ribeauvillé nous trouvons quelques bons gewurztraminers et à 14h on se dit qu’il est temps de déjeuner. Pierre nous installe bien à l’ombre dans une forêt aux alentours. Charlotte est aux anges. Lison crochette dans les arbres et Solène taille un bout de bois. Que nous sommes bien là, nous n’avons pas du tout envie de partir. À 16h on lève quand même le camp. Objectif : faire 4h de route.

Arrivés à Mâcon l’objectif est atteint. Encore 5h de route demain. Nous dormirons ce soir dans une aire de pique-nique sous de grands arbres et à proximité d’une rivière. Au frais. Capucine nous cuisine le repas.

Samedi 24 août. Toujours aucune envie de rentrer. 3h de route de bon matin pour un arrêt en Lozère, au bord du lac de Naussac. Un plouf, des rires. Nous sommes encore en vacances. Nous finissons quand même par arriver à Rodez pour 17h. Le temps est à l’orage, nous craignons qu’il se mette à pleuvoir au moment de vider le camping-car. Vite, nous faisons quelques sacs, vidons le frigidaire. Nous reviendrons ranger et nettoyer demain. Quelques gouttes. L’orage arrive. Et pan, la grosse pluie nous tombe dessus au moment de vider la voiture dans la maison. Notre voisine nous voit galérer et s’empresse de nous aider à courir sous la pluie avec tous nos sacs. C’est sympa, nous rigolons bien.

Ce voyage est bien fini. Nous pensons aux prochains pour nous réconforter. Capucine est trop heureuse de programmer sa dernière semaine de vacances avec ses copines et quelques cours d’équitation. Lison retrouve son atelier avec bonheur et s’empresse de coudre des pochons avant même d’avoir vidé ses sacs. Nous n’avons pas le même sens des priorités. Solène aussi, sa liste de fournitures scolaires est plus importante que ce tas de jouets à remplir. Pierre retrouve son jardin et nous revient avec un seau de légumes. Et moi ? J’engage une interminable tournée de lessive. 

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Une réponse à “Du Danemark à la France, reboucler la boucle chez les copains voyageurs”

  1. Avatar de creusoise
    creusoise

    merci pour toutes ces belles pages de voyage ! Lison, ça rime aussi ! tes petits animaux sont bien mignons ! Capucine fait la cuisine ; ça rime ! Bonne dernière semaine et bonne rentrée ! Au plaisir de vous lire lors de votre prochaine vadrouille . Les Vert Van Life, c’est ceux qui étaient en fourgon vert quand vous étiez” confinés” (Roumanie?). Câlins à miss Charlotte !

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