Mercredi 31 juillet 2024. Hambourg, Allemagne. Nuit fraîche et sans bruit au cœur de Hambourg. Lever de soleil rose dans la petite fenêtre de notre capucine. Ce spot était parfait. Des premiers coureurs passent déjà. Avant un défilé interminable de “blonds” à vélo. Pierre les appellent ainsi comme dans le sketch de Gad Elmaleh, celui du blond qui est toujours parfait, impeccablement habillé et coiffé, et qui se rend au travail à vélo. Capucine n’en finit pas de rire.
Le parlement d’Hambourg
Après une matinée à jouer librement dehors, Charlotte est rentrée pour la journée et nous partons à l’assaut de cette grande ville. Longeons le second lac, Binenalster, et arrivons très vite face au Parlement du Lander. Assis à l’ombre je lis une petite description du bâtiment en transformant le texte en quiz. “La hauteur de la tour est de ?” À chacune de donner son pronostic auquel je répond “plus” ou “moins”. “112 mètres”. “Le bâtiment à été construit sur un marécage, combien de pilotis de bois ont été plantés ? 4000 !” À l’intérieur, une fontaine d’Hygieia, déesse de l’hygiène et l’eau pure, en souvenir du choléra qui décima la population hambourgeoise en 1892.
La traversée du Parlement est aussi l’occasion de décrire le système politique allemand aux filles, faits de Landers et de parlements locaux. Sur les murs du hall on peut voir les visages des différents députés, leurs partis, leurs noms et leurs métiers. C’est l’une des spécificités de l’organisation politique de Hambourg, les députés continuent à travailler. Ils viennent seulement deux fois par mois à l’hôtel de ville, le mercredi. Le reste du temps, ils poursuivent leur carrière.
Église Saint-Nicolas de Hambourg
Nous passons devant le clocher de l’église Saint Nicolas, détruite par la seconde guerre mondiale, transformée en mémorial.
L’occasion d’expliquer à Solène pour quelles raisons les allemands sont attachés à ces mémoriaux. Elle découvre cette partie de notre histoire.
Speicherstadt, les entrepôts de Hambourg
Les quartiers de grands boulevards nous amènent rapidement au quartier des anciens entrepôts de la ville, classés au patrimoine de l’humanité. Toujours en petites briquettes rouges. Certaines sont beige ou noires, permettant d’élaborer des décorations ou d’inscrire une date de construction. Un canal sert de voie de circulation d’un côté, une route pavée de l’autre. Et l’endroit embaume d’une délicieuse odeur de café torréfié. D’où vient-elle ? La Speicherstadt, la “ville des entrepôts”, s’est développée sur un groupe d’îles étroites de l’Elbe, entre 1885 et 1927. Elle comprend quinze très grands entrepôts et six bâtiments annexes, bâtis sur un réseau de courts canaux. Adossé au quartier moderniste de Kontorhaus, construits pour accueillir des entreprises liées au port, l’ensemble illustre la croissance rapide du commerce international à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Pour mieux comprendre cette tranche d’histoire, nous visitons le tout petit musée du quartier des entrepôts, traducteur à la main. Beaucoup de pièces racontent le dur labeur des travailleurs qui déchargeaient les marchandises, les stockaient, les contrôlaient et les rechargeaient de l’autre côté du bâtiment, à dos d’ânes ou plus tard de camionnettes, avant d’inventer la logistique actuelle qui standardise les paquets : palettes et conteneurs. Le musée fait la part belle aux marchandises : cacao, café, caoutchouc, thé, épices… Et comble du bonheur pour Solène, elle dégote un vrai petit coffre à trésors que, après moultes tentatives, nous arrivons à ouvrir : des pièces d’or en chocolat ! C’est la quête d’un petit jeu que propose le musée. Nous en avons bien profité.
A l’heure du déjeuner j’avais prévu de trouver un hamburger évidemment. J’avais mon titre d’article de blog tout trouvé “Manger un hamburger à Hambourg”. Je l’attendais depuis longtemps celui-là. Il n’en sera rien, l’impatience des filles a pris le dessus et nous optons pour un petit sandwich dans un grand jeu d’enfant. Je suis tellement déçue pour mon titre… Mais Solène et Lison se régalent à patouiller dans les jeux d’eau, escalader les cordages et s’envoyer en l’air avec des balançoires géante. Capucine préférera se bidonner en re-regardant le sketch du blond avec son père. Le hamburger a réellement été inventé ici, c’est la cantine des bateaux de la Compagnie Hapag qui ont rendus célèbres ces steaks hachés servis dans une brioche, pendant leur traversées entre Hambourg et New-York.
Le bâtiment du philarmonique de Hambourg
L’après-midi ne sera qu’une déambulation curieuse dans la ville, en veillant à rester toujours à l’ombre. L’air est frais mais le soleil tape bien fort. Nous rejoignons le philharmonique, surprenant cube de briquettes surmonté d’un nuage de vitres qui semblent former des vaguelettes vibrantes au son de la musique classique. Dans la rue, nous voyons se garer un camion violet Milka d’où sortent deux agents violets et un caddie-frigo surmonté d’un drapeau “free test”. Pierre et Capucine leur emboîtent le pas en pensant être discret. Les deux animatrices s’arrêtent au milieu d’un pont passant et distribuent gratuitement leurs glaces. “Fais comme si on passait par là”, dit Pierre à Capucine avec précaution inutile. Ils récupèrent tout les deux une glace, comme chacun des touristes passant par là. Nous retournons les manger sur un escalier, dos au philharmonique et face au port industriel de Hambourg.
Speicherstadt Kaffeeroesterei
La traversée du quartier des entrepôts dans l’autre sens nous fera passer devant une fabrique de café. “C’est donc d’ici que viens cette odeur irrésistible !” Arrêt nécessaire, j’ai tellement envie d’un tout petit café. Et nous avons tous besoin de boire après cette glace trop sucrée. Le torréfacteur est au milieu de la salle, entouré des tables des clients. Le café cuit, puis tourne et est empaqueté sous nos yeux. Arrêt réconfortant. Nous continuons à longer les entrepôts, dans cette rue, ils sont toujours en service. Plusieurs entreprises y sont installées. Des marchands de tapis orientaux. Et d’autres colis non-identifiés. Les montes-charges extérieurs fonctionnent, ils ont été implémentés de roulettes en caoutchouc pour éviter d’abîmer les bâtiments classés. Des livreurs chargent un camion DPD. Des hommes surveillent le travail depuis les étages.
Nous rentrons au camping car vers 16h, avec deux grosses heures de route pour atteindre enfin le Danemark. Quelques arrêts techniques, courses et essence, ponctuent le trajet. Nous arrivons à Tønder, première étape danoise, que nous visiterons demain. Le parking du village est agréable, nous avons la place de positionner le salon face aux champs et aux éoliennes allemandes. Charlotte reprend ses chasses activement.
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