Une nuit au bord du canal de Dortmund-Ems

Lundi 29 juillet 2024. 21h58, je regarde l’obscurité embrasser doucement le canal Dortmund-Ems en observant Charlotte sauter après quelques bestioles volantes. Un petit bateau passe, laissant derrière lui une lame de vaguelettes qui viennent s’échouer au bord du canal. Charlotte se réfugie d’abord sous ma chaise, avant de s’approcher doucement du bord pour observer ça de plus près. Elle est curieuse de tout, à l’aise tout le temps. Du haut de ses 4 petits mois, elle est déjà très à son aise dans cette aventure. Rouler beaucoup, découvrir un nouveau territoire chaque soir, on sens que ça lui convient tout à fait. Et nous savons bien pourquoi, Basile nous a déjà tout appris des besoins des chats en voyage.

Un voyage avec chat Charlotte

Basile nous a quitté dramatiquement il y a un mois et demi. Le vétérinaire a émis l’hypothèse d’un croque de rat empoisonné. Ça a été un choc de le perdre si tôt, il avait tout juste 3 ans. On n’a pas voulu repartir en voyage sans chat cette année, le manque aurait été grand, il prenait tellement de place !

Alors voilà Charlotte qui est entrée dans nos vies. Nous sommes heureux avec un chat en voyage, alors elle se sent bien avec nous. Elle nous suit partout. Elle retourne sous le camion à chaque nouveau bruit. Observe tout les oreilles dressées. Puis ressort chasser sans fin. Une petite tigresse.

Tour en vélo au bord du canal de Dortmund-Ems

Bon, je m’inquiète un peu quand même. Pas pour le chat. Mais pour les filles que je ne vois pas revenir. Nous sommes arrivés sur ce spot vers 21h, au bord du canal qui relie Dortmund à Papenburg, et de ses chemins de halage de chaque côté. “Maman, on peut faire le tour de ce pont à l’autre ? C’est pas une heure pour faire du vélo ! Et puis faut les décrocher, et les raccrocher après… T’inquiète, on va le faire !” Et c’est comme ça qu’elle sont parties toutes les trois, de nuit ou presque, à vélo, dans un pays étranger. Nous sommes inconscients ? Oui, il faut l’être. Elles sont heureuses ? Oui, véritablement.

Chasuble réfléchissante, casques sur la tête et téléphone dans le sac elles sont parties. Et pendant ce temps, les vieux préparent le repas en guettant leur passage sur la rive d’en face. Pas besoin de plisser des yeux, c’est au bruit qu’on les sait arriver. Ha les voilà ! Toutes fières d’elles, musique dans le dos et goutelettes de boue partout. “C’était trop bien ! Un peu boueux !” Effectivement, Capucine est retapissée. Solène aussi. Et Lison… Aussi. La petite à la douche et les grandes s’attelent à rattacher les vélos.

Nous avons roulé 839 km aujourd’hui, de Gannay-sur-Loire (Allier) à Munster en Allemagne, en passant par le Luxembourg. Voyage roulant, ponctué de pauses toujours au frais de grands arbres, ça s’est bien passé.
Demain nous ne roulerons que le matin jusqu’à Buxtehude, petite ville de Basse-Saxe, aux jolies maisons traditionnelles. Nous nous arrêterons là pour une drôle de raison. Lison a appris à jouer un morceau du compositeur Buxtehude cette année, qui est peut être né ici. Cette ville fera une première étape tranquille pour ce voyage, juste avant la grande Hambourg.