7 août 2018. Le Karersee est un de ces lacs d’un bleu incroyable que l’on voit régulièrement sur Instagram. Est-il bien réel ? La veille, nous avions repéré une marée de touristes congestionner le parking qui permet de s’y rendre. Nous, de notre petit coin de forêt à l’écart, nous pouvons le rejoindre à pied en suivant un sentier balisé. Ça sera parfait.
Au réveil, nous découvrons qu’une camionnette jaune s’est installée à côté de nous. Des aveyronnais ! Pierre est notre ambassadeur en chef. C’est toujours lui qui va en premier vers les autres campeurs et entame la conversation. Nous nous amusons de la situation, lui est d’Espalion et travaille à Toulouse. Et comme nous, ils partent en rando.
Rapidement, le chemin trop balisé nous ennuie et les sous-bois nous appellent. On se laisse inspirer par notre nez, quitte à en perdre un peu le nord. Cette forêt est très belle, humide, elle sent bon, les conifères sont immenses. Il paraît que le conte de Blanche-Neige a été inventé ici. Peut-être y croisera-t-on les sept nains ?
On charge Solène et le pique-nique sur le dos et on prend aussi le livre des champignons car il a plu la veille et l’environnement est propice. « Maman, ça sent le cèpe ! » s’exclame Capucine. « Ha, ça fait plaisir, cette petite a reçu une bonne éducation ! », on se dit avec Pierre.
Point de sept nains, mais quelques framboises et des dizaines de coléoptères bleus brillants qui émerveillent Solène. « Attends, Papa, ai trouvé une famboise bleu qui marse ! ».
Vue sur les dolomites
Nos déambulations nous amènent soudainement sur un chemin plus dégagé où une grandiose paroi rocheuse se dévoile devant nos yeux. Je reste scotchée, c’est vraiment très beau ! Les Dolomites dans toute leur splendeur ! Mais où est notre Karrersee ? J’ouvre Maps pour me situer, il est… « par là ».
Le lac de Karersee
On prend la bonne direction et on finit par tomber… sur des cohortes de randonneurs qui se dirigent tous dans le même sens. On était bien, perdus, dans notre forêt… Plus on avance, plus la foule s’épaissit, jusqu’au lac. Le Karrersee est effectivement un lac extraordinaire, d’un bleu turquoise profond, encerclé de nuances de vert et de jaune. Il est protégé par un sentier et des barrières qui contiennent les touristes qui, au final, les tient éloignés de la rive et préserve la beauté des photos que nous prenons tous. Il faut juste faire abstraction de la foule, et ce n’est pas facile. Il est midi, les filles commencent à grogner. On trouve un sentier qui nous monte à quelques mètres au dessus du flot. On est assis, à l’ombre, face au lac, à la forêt et aux Dolomites et là, on est bien. Ce coin est vraiment beau.
Pendant cette pause, je négocie une escapade à la boutique souvenir contre un moment aquarelle -tranquille sans enfant-. Pierre, mon précieux complice, se sacrifie pour accompagner les filles regarder des babioles sans intérêt. MERCI ! Moi, je suis seule et je peux explorer ces nouvelles couleurs que je n’ai pas l’habitude d’utiliser. Pour reproduire le bleu de ce lac, il me faudra utiliser un bleu céruléum, cerclé d’un jaune qui, en se mélangeant donneront les nuances de vert qu’il faut. Je me régale. Quand les filles reviennent, je suis dispo et je leur explique ma nouvelle technique. Pour rendre le bleu du lac plus profond, il faut ajouter de la couleur en pinçant les poils du pinceau avec les doigts pour faire tomber quelques gouttes. Pour mes artistes, l’opération n’est que joie et la couleur de leurs doigts témoigne de leur application. Nous sommes installées sur un banc, au bord du chemin à touristes et beaucoup d’entre eux s’arrêtent un instant pour nous regarder. « Que brava ! ».
Nous rentrons tôt auprès d’Emile, non sans avoir retrouvé notre chemin forestier et isolé. Nous découvrons de nouveaux voisins, un jeune couple, des français encore. Puis un couple allemand nous rejoindra plus tard. Mais d’abord, il est temps de faire un atelier « lavage de culottes ». Les filles ont épuisé leur stock et il faut laver. On sort bassines, savon, sacs à linge sale. Elles me vident tout le linge sur un tapis, trient leurs culottes avant de les savonner. Quel déballage !… On part rincer tout ça directement dans la rivière. Et on étend le tout sur… le porte-vélo d’Emile-Pat’. Pendant ce temps, Pierre fait trop cuire les gnocchis, trop absorbé dans ses discussions. Nous dînons dehors, face aux Dolomites qui prennent doucement une lumineuse couleur rose. Nous couchons les filles pour rejoindre à pas de loup notre équipe de campeurs pour une petite soirée bla-bla-bla sous les étoiles.
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