9 août 2018. La veille, Pierre avait repéré l’« Edelweiss Stellung » et dès le matin, il nous presse d’aller explorer ce qui est pour lui le « Sentier des Edelweiss ». Mais aux premiers pas sur ce sentier, on comprend que l’on est sur un endroit particulier, un sentier historique avec des tas de panneaux d’interprétation en Italien, traduit en allemand… Nous, on y comprend pas grand chose. Interrogeant Google, on se rend compte que « stellung » signifie « position » et qu’au lieu d’être sur un sentier romantique parsemée de jolies fleurs, nous sommes sur un ancien champs de bataille datant de la guerre 14-18 ! Il y a un fort, d’anciennes tranchées, des cachettes,… Pendant deux années, les troupes italiennes et autrichiennes se sont affrontées ici. C’est l’occasion de parler de la guerre aux filles qui ont du mal à comprendre pourquoi les hommes se battaient. En plus d’être un bon support à un petit cours d’histoire, l’endroit est très beau.
Au loin, nous revoyons la Porta de Vescovo et le Marmolada où nous étions hier. Nous entendons très distinctement des marmottes mais nous avons du mal à les repérer. On a l’impression qu’elles nous narguent. Avançant, on trouve quand même une edelweiss, un peu ratatinée. Il y a plusieurs jours, on avait vu une belle edelweiss qui avait été protégée par un cercle de cailloux, alors les filles prennent ce réflexe. Elle amassent des cailloux et encerclent la fleur. Un peu plus loin, une autre. Cercle de cailloux. Puis une autre, et là une autre. Plus on avance, plus il y en a et on se retrouve rapidement dans un véritable petit champ d’edelweiss ! Je n’avais jamais vu ça ! Elle sont nombreuses et toutes bien belles, bien développées avec leurs gros pétales duveteux. C’était bien le « Sentier des Edelweiss » !
Nous poursuivrons notre longue balade en montant de l’autre côté de la montagne où nous pique-niquerons en regardant un paysage nouveau et encore de toute beauté. Mais des nuages menaçant arrivent et je secoue ma tribu pour lever le camps en urgence. Nous sommes un peu loin d’Emile-Pat’ et je ne veux pas que nous nous prenions une saucée. J’essaie de faire redescendre tout le monde en courant mais Solène veut participer. Elle refuse de remonter dans son sac à dos et s’accroche à nos mains pour courir avec nous, sous une petite pluie, en rigolant à gorge déployée. Elle, ça l’amuse beaucoup… Soudain, Capucine nous arrête. Elle a vu une marmotte, là, juste devant le rocher à quelques mètres de nous. Stop obligatoire, toujours sous la pluie, elle est là, la marmotte que l’on cherche depuis le matin. Elle nous force à nous arrêter sous la pluie et prend tout son temps pour renifler je ne sais quelle odeur et se quiller sur ses deux pattes pour regarder si on la regarde bien. Je vous disais qu’on se faisait narguer par les marmottes…
En route vers l’Autriche
Nous rentrons à Emile-Pat’ un peu mouillés et bien content. C’est l’heure de la sieste, parfait pour rouler un peu. En puisqu’il pleut, nous décidons d’avancer. Prochaine étape : Tres Cimes. Mais la pluie s’intensifie. Tant pis pour cette dernière montagne des Dolomites, on avance. Nous passons la frontière. Au revoir l’Italie du Nord. Bonjour l’Autriche ! Pour fêter ça, nous faisons une halte à Lienz. La pluie a cessé et nous débarquons dans un centre ville très joli où les vacanciers autrichiens prennent leur “Kaffee-Kuchen” en terrasse, cette fameuse pause sucrée autour d’un café et d’une pâtisserie. Nécessairement, il nous faut nous plier aux coutumes locales. Alors nous nous installons !
Notre prochaine étape est la Grossglokner Strasse, une route alpine réputée pour passer à proximité du plus haut sommet d’Autriche. Nous sommes un peu inquiets car des voyageurs nous ont raconté avoir eu des difficultés pour bivouaquer en Autriche car cela est interdit. Et pour prendre cette route, il y a un péage qui nous fait payer l’entrée pour le parc naturel du Grossglokner. Y passer à 19h alors que l’on doit en sortir à 20h30, c’est louche. Pourtant, sur l’application « Parck4night », plusieurs utilisateurs ont indiqué que l’on pouvait bivouaquer sans problème.
Au péage, l’hôtesse nous précise l’heure de fermeture de la route. Je tente de lui répondre qu’on passera la nuit dans le parc et elle me réplique de suite que c’est interdit. « Ok, on sortira ce soir alors. Au revoir ! ». Son œil me signifie qu’elle a bien compris mon hypocrisie. On tente, on verra bien si on se fait jeter… Arrivés à l’emplacement indiqué par notre application, il y a déjà plusieurs camping-car installés. C’est un parking spécial « mobilwhom » avec quelques tables en bois. Nous avons bien fait de tenter, ça a vraiment l’air toléré. L’emplacement est presque au dessus du vide. Dessous, un lac bleu-vert fait remonter des nuages qui lèchent la paroi de la montagne et remontent jusqu’au dessus de nous. Quelques rayons de soleil percent et au loin, là-bas, un arc en ciel géant relie les nuages d’en bas aux nuages d’en haut. Derrière la montagne, il y a un immense glacier mais ça, nous irons l’explorer demain.
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