5 août 2018. Hier soir, on avait dit en rigolant « Tu vois là haut le glacier ? On y va demain ? ». Mais les filles n’avaient pas compris la blague et, surmotivées, nous avions parlé de ce projet toute la soirée. Face à nous, cette double langue de glace nous faisait des grimaces, comme pour nous lancer le défi. L’observant, nous avons étudié l’itinéraire, « Par là c’est trop pentu, il faut peut-être l’attaquer plutôt comme ça. Tu vois le rocher, peut-être qu’en passant derrière c’est possible ? ».
Au matin, la motivation était toujours active et nous sommes partis de bonne heure. Moi je ne croyais pas qu’on arriverait jusqu’au glacier car à l’œil, on ne se rend pas compte de la distance. Mais qu’importe, c’est le chemin qui compte. Capucine enclenche ses pas dans les miens, doucement, un pas après l’autre, nous montons régulièrement en choisissant chacun des endroit où nous posions nos pieds. Lison avait un style tout différent. Elle choisissait le plus gros rocher devant elle, et le rejoignait en courant. Tout en s’arrêtant brusquement à chaque sauterelle qu’elle se faisait une passion d’attraper. A ce rythme, je craignais qu’elle s’épuise bien avant l’arrivée…
Soudain, Capucine s’écrie « Un bouquetin ! ». A quelques mètres de nous, le bel animal, qui était en fait un chamois, dérangé par notre présence, s’éloignait doucement, nous offrant quelques belles photos. Chouette !
Après 2 heures de grimpette raide, un beau lac bleu turquoise se dévoile devant nos yeux. Derrière, le ruissellement du glacier l’alimente. L’endroit est lunaire. Nous explosons d’une joie solaire. Solène descend de son chameau. Lison continue de sauter partout. Pierre quitte les chaussures. Capucine s’installe, sort son bouquin et continue à lire l’histoire de Mathilda commencée la veille. Chacun son style ! Nous choisissons un gros cailloux qui nous abritera du soleil pour le pique-nique. Pierre, continue de se déshabiller pour profiter pleinement de l’endroit. Lison l’imite immédiatement. Les voyant tous les deux s’amuser avec l’eau glacée, Solène me demande de faire pareil. Même Capucine quitte son livre et les rejoint. Au diable la pudeur, quittons les habits et profitons ! Et voilà, la petite famille asticot patauge dans l’eau glacière, réchauffée par un brûlant soleil d’été. On trempe les pieds, puis on s’allonge sur un rocher-île pour se réchauffer, puis on fait de gros câlins… Mémorable. Une grande expérience de la liberté.
Le glacier
La descente
La descente s’est faite rapidement, voir même en courant pour Lison qu’il a fallu calmer de peur qu’elle ne termine « en roulant »…
A 15h, nous avions rejoins Emile-Pat’ et nous décidons d’avancer vers notre prochaine destination : Les Dolomites en Italie. Après le col de la Bernina, nous prenons la route vers Livigno et passons la frontière. La route est petite et il y a un monde fou. Arrivés au village, nous comprenons pourquoi : C’est une vallée italienne où le commerce est détaxé, comme en Andorre. Le village est coquet et la vallée est large. Des centaines de camping-car sont « parkés » les uns contre les autres dans plusieurs campings. Nous fuyons, en prenant soin de faire un plein quand même, à 0,95 €/litre de gasoil.
La galère
A peine nous avons quitté Livigno par une jolie route de montagne, nous sursautons à un grand « boum » ! Le pneu avant gauche d’Emile-Pat’ a explosé. Nous sommes brutalement arrêtés à la sortie d’une épingle et beaucoup de voitures passent. Nous réagissons comme il faut réagir : calme, triangle de sécurité, enfants sur le bas-côté, vidage du coffre pour accéder aux outils tout au fond et Pierre entreprend le changement de la roue. Le jeune homme qui nous avait vendu Emile-Pat’ nous avait bien montré les outils, la roue de secours qui est une vraie roue,… le changement s’est fait sans encombre. La Polizia locale nous as rejoint rapidement pour faire la circulation. Nous qui voulions cet été faire un « voyage-test » et bien nous avons testé le changement de roue ! Nous avançons jusqu’au prochain village où nous trouvons une aire de service gratuite qui tombe justement à pic. Nous vidons les eaux grises, noires et chargeons les claires. Nous sommes dimanche et même en demandant gentiment aux locaux, les garagistes sont fermés. Nous aurions aimé vérifier la pression de notre nouveau pneu et éventuellement remplacer celui crevé, ça devra attendre demain. Ce soir, nous roulerons jusqu’à la ville de Bormio qui contient plusieurs garagistes. Mais « Park4night » nous indique un stationnement à proximité d’une source d’eau chaude où l’on peut se baigner. Peut-être que le garagiste attendra un peu, il faudra qu’on aille explorer ça demain matin.
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