4 août 2018. Maloja est la porte de l’Engadine, la vallée de mes vacances d’enfant. Je suis très heureuse d’y revenir et de montrer à mes enfants où je passais une petite semaine chaque été entre mes 7 ans et mes 12-13 ans je crois. Nous partons rejoindre d’abord St Moritz, nous avons quelques courses à faire et puis nous pique-niquerons au bord du lac. La vallée est magnifique ce petit matin. Le Silversee, baigné de soleil, se pare de reflets d’argent.
À St Moritz, nous nous installons au sud du lac, là où, il y a 20 ans je faisais de la voile avec les GO du Club Med. Mais la ville a bien changé. Cette partie s’est beaucoup urbanisée et je ne reconnais pas grand chose. Le Club, lui, a tout simplement disparu. Mais cette pause déjeuner nous réjouit tout de même, la promenade y est bien agréable.
Saint Moritz
Pontresina
Maintenant, direction Pontresina, à quelques kilomètres. Avec mes Grands-Parents, nous préférions aller dans ce village quand c’était possible. Le village est plus petit, plus typique et le Club ressemblait à un vrai château de conte de fées. 20 ans plus tard, mon Shloss est toujours là ! Mais une voie rapide entaille la belle vallée. Quelle tristesse ! Du coup, avec notre gros Émile nous ne pouvons pas accéder au village sans faire une grosse marche. Dans mes souvenirs, il y avait surtout le « Bois des écureuils », une forêt magique où à chaque fois qu’on y allait, on pouvait saluer ces beaux animaux. Et par chance, on se gare juste devant ce bois ! On charge le goûter et la Solène dans nos sacs à dos et, à pas de loup, on pénètre dans ma forêt magique… « Regardez les filles, ça ce sont des pommes de pin grignotées par les écureuils, ils sont toujours là !
L’exploration nous mènera jusqu’à une « koncertplatz », un espace aménagé dans la forêt où l’on y donne encore des concerts tous les jours d’été, comme il y a 20 ans ! Nous y verrons quelques oiseaux, des myrtilles, un train rouge, vous savez, le petit train rouge de l’Engadine, classée à l’Unesco ! On y croisera aussi un ânon prénommé Solène, sa cavalière Lison et une monitrice d’équitation qui donne ses ordres… Mais pas d’écureuil. Ont-ils eux aussi disparu ??… Tristes et déçus, nous prenons le chemin du retour en papotant à tire-larigo. Brusquement Capucine s’exclame « Là, Maman, regarde ! ». Tout le monde se fige immédiatement. Là, sous nos yeux écarquillés, un gang d’écureuils joue, se court après, plaque une graine sous un arbre ou grignote une pomme de pin ! Ils sont toujours là ! Nous restons de longues minutes à observer leur spectacle, on dirait presque qu’ils ne nous ont pas vus !
Nous remontons dans Emile-Pat’ heureux, direction un autre bon souvenir : La col de la Bernina. Nous espérons trouver un beau spot pour ce soir, mais “Park4night” ne nous indique rien d’autre qu’un parking en bord de route… Effectivement. La route est magnifique mais on ne peut en sortir nulle part.
Nous nous stationnons au col pour explorer les lieux à pied, les mains dans les poches et les clés d’Emile-Pat’ dans mes mains. En plus, il y a des vaches. Il fait soleil, nous regardons vers le sud, puis vers le nord, pas de spot à camper à l’horizon. Face à un troupeau, nous nous asseyons pour laisser passer les animaux. Il y a des Brunes des Alpes, des Simmental et une Aubrac. Nous savons le comportement mauvais de ces dernières, très protectrices vis-à-vis de leurs veaux et nous nous méfions. Je prends Solène dans les bras pour contourner cette Aubrac qui nous fixe de loin, puis nous avançons.
Une goutte, du tonnerre, trois gouttes. “Allez, on rentre avant qu’il ne pleuve trop”. Et Brroouummmm, l’orage explose d’un coup, il pleut des trombes d’eau qui se transforment en petits grêlons. On court vers Emile, on n’est pas loin, et on rigole en sautant de cailloux en cailloux. “Qui as les clés ? Mais c’est toi ! Mais non, je n’ai rien ! Elles sont dans la montagne ! ! !” Je sais où elles doivent être, je retourne en courant à l’endroit où j’ai pris mon bébé dans les bras, y’a plus qu’à retrouver où c’était… Les filles se blottissent contre Emile-Pat’, heureusement les grêlons tombent en diagonale et là où elles sont, elles sont protégées. Elles se cramponnent aux jambes de Papa en ayant vraiment peur qu’on ne retrouve jamais les clés… Moi, je reviens victorieuse ! On enfile tout le monde à l’intérieur, et la pluie s’arrête ! Quelle aventure !
Du coup, tout le monde est en pyjama à 17h et on n’a plus du tout envie de sortir de notre cocon adoré. On s’installe sur le grand parking du col, fenêtre du salon face au glacier. On sort les cahiers, les feutres, les légos,… On joue en regardant le paysage changer et le ciel rosir. On est bien chez nous !
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