Mercredi 9 octobre 2019. J100. Madrid. Quoi de mieux que le musée du Prado pour marquer notre centième journée de voyage ? Le musée du Prado et le petit-déjeuner « chocolate con churros » dans une churreria ! Pierre rêve de churros depuis hier, et moi je rêve du Prado depuis longtemps…
Chocolate con churros
Nous quittons donc L’Emile-Pat le ventre vide et aussi tôt que possible. La churreria n’est pas loin, nous l’avions repérée la veille. Elle est très animée, nous avons même du mal à trouver une table de libre.
Pierre revient avec un plateau de 5 tasses de chocolat chaud épais et deux montagnes de churros. Huuuummmm. Un régal ! Il y a tellement de churros que nous avons du mal à tout finir. Après la régalade, nous sortons les cahiers d’école pour une séance courte et efficace. Le bruit, pour travailler, et le regard des gens autour, ça fonctionne très bien pour les tenir concentrées. Sur la table d’à côté, une mamie qui mange seule son chocolate con churros nous répète que nos « niñas son muy guapas »!
Musée du Prado
Cahiers repliés, deux bus et nous voilà à midi devant le Prado et file d’attente interminable… Mais nous sommes des rats de musées professionnels, nous utilisons la technique « poussette ». Nous savons que dans la plupart des grands musées, les familles avec jeunes enfants peuvent être épargnées de l’attente. Nous exhibons notre poussette, je demande à une hôtesse, elle nous ouvre le passage direct. Et voilà comment doubler d’un coup une centaine de personnes !
Chasse au trésors, au musée du Prado
Hier soir, Capucine nous a préparé une chasse aux trésors pour jouer dans le musée. Lison et Solène ont une liste de chefs-d’œuvres à trouver. Il y a évidemment les Ménines de Velasquez, Le jardin des délices de Bosch, L’annonciation du Prado de Fra Angelico, El Tres de Mayo de Goya, et deux autres que nous n’avons pas trouvé.
À chaque fois, nous nous asseyons devant pour lire notre « petit Larousse de l’art » et mieux comprendre la démarche de l’artiste. Mais pas de photo, elles sont interdites dans ce musée. Nous dessinons ça ou là une œuvre inconnue qui nous plaît. Et à la fin, nous achetons à la boutique les cartes postales qui représentent les œuvres trouvées.
Et voilà comment nous visitons un musée avec des enfants en rendant la visite ludique et pédagogique. Depuis le Rijksmuseum à Amsterdam où la visite avait été, avouons-le, un peu ratée, nous avons pris de la bouteille.
Après la visite, nous recherchons notre désormais rituel yaourt glacé du goûter et nous déambulons tellement à travers le centre ville de Madrid, l’opéra, le palais royal,… que nous sommes suffisamment près de L’Emile-Pat pour ne pas rentrer en bus. Un grosse journée de marche donc, 8km je pense. Nous rentrons fatigués et heureux. Aucune motivation pour dîner autre chose que des tapas comme hier nous avions tellement aimé. Les filles les préparent seules, je crois que ça va rester mon menu préféré…
Jeudi 10 octobre 2019. J101. Encore un musée d’art au programme aujourd’hui. A vrai dire nous avons beaucoup hésité, pensant que les filles en feraient une indigestion. Mais quand même, visiter l’Espagne et être à Madrid sans aller voir les Miró, les Dalí et surtout le Guernica de Picasso,… c’était quand même louper beaucoup de choses. À l’annonce du programme, Capucine s’enchante. « Donne-moi le Larousse et le Dada de Dalí, je vais préparer la chasse aux trésors d’aujourd’hui ». Parfait ! Comme les jours précédents, nous mettons les cahiers d’école dans le sac et prenons le bus direction Museo de la Reina Sofia.
Musée de la reine Sofia
A l’intérieur, c’est un vrai labyrinthe et nous n’arriverons pas à décrypter le plan, ses différents bâtiments,… de toute façon, les œuvres ne sont pas référencées dans les salles. À défaut d’orientation précise, nous déambulons au petit bonheur. J’avoue que j’ai plus de mal à comprendre et à apprécier l’art moderne et contemporain. Plusieurs salles sont restées sans saveur. Mais je ne sais pas par quel hasard, nous arrivons à trouver les œuvres recherchées. Guernica de Pablo Picasso d’abord, immense et aussi encombré de visiteurs. Derrière, il y a une impressionnante série de photos qui montrent les étapes de création de l’œuvre. Et le résultat final est assez éloigné du croquis initial. C’est très surprenant de voir toutes les études graphiques réalisées, le croquis précis, et finalement non, l’artiste renonce à ce qu’il avait prévu et dessine le bœuf dans l’autre sens, le cheval au centre à la place d’un homme allongé qui lui, disparaît totalement. Dans cette salle, pas de photo.
Les Dalí aussi plaisent beaucoup aux filles, notamment « L’homme invisible » qui est comme une illusion d’optique, mais ce qu’elles aiment le plus, ce sont les Miró car leurs dessins naïfs et amusants sont faciles à reproduire. Même pour Solène qui me surprend par la précision de ses reproduction, pour son âge. Un pique-nique dehors, sous un mobile géant de Calder, et la visite sera terminée pour nous. Nous avons l’impression de n’avoir vu qu’un cinquième du musée, mais cela suffira pour nous.
Direction le parc du Retiro pour voir « Le palais de Cristal« , mais surtout pour trouver une terrasse à l’ombre, un goûter, et une petite séance d’école en sirotant un smoothie. Elle est chouette l’école en voyage !
Ce soir, nous voulons quitter la ville. Pour passer une nuit plus au calme et à la fraîche. Mais aussi pour quitter la capitale à une heure de moindre trafic. Repas rapide, douche et pyjama. Nous attachons les filles prêtes à s’endormir pour 1h30 de route jusqu’aux… Moulins de Don Quichotte ! Le réveil s’annonce magique…
Picasso : son Guernica, ses Ménines
Le tableau « Guernica », ou « Gernikara » en basque, de Pablo Picasso est exposé au musée de la Reine Sofia. Il a été peint après les bombardements de la ville de Guernica en Biscaye, en 1937. Nous nous y sommes arrêtés quelques jour plus tôt pour en savoir plus sur ce tragique événement.
Le musée du Prado abrite le tableau des Ménines, de Diego Vélasquez. Il était le portraitiste officiel de la famille royale d’Espagne, dynastie des Habsbourg. C’est pour cela que nous retrouvons d’autres portraits d’infantes peints par Velasquez au musée de l’Histoire de l’Art de Vienne.
Le trait d’union entre Diégo Vélasquez et Pablo Picasso peut se voir au musée Picasso de Barcelone ; Picasso revisita le concept du tableau des Ménines, en reproduisant les portraits avec ses traits de pinceau caractéristiques.
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