Samedi 5 octobre 2019. J96. Cabárceno, Cantabrie, Espagne. Réveil au soleil, une petite brume s’élève de notre lac. École tranquille pour les grandes et chasse aux éléphants pour Solène et son Papa.
Autour de L’Emile-Pat, une fête s’installe. Des producteurs installent un marché et des dizaines de vélos se préparent à partir randonner. Nous sommes dans une simple fête de village. Solène revient de la chasse. Elle a bien trouvé des éléphants. Un peu plus loin, il y a le parc animalier de Cabarceno et les pachydermes sont visibles de l’extérieur. L’école terminée, nous ne résistons pas à l’appel des fromages locaux. Et du miel aussi, d’eucalyptus nécessairement.
Les éléphants de Cabárceno
Avant de suivre Solène qui nous amène jusqu’à son spot d’observation des éléphants. Assis sur la barrière, au dessus des grilles, nous les voyons bien. Seize animaux vivent dans un grand parc, avec un abri au loin et une grande marre juste devant nous. L’un se baigne, d’autres broutent, et d’autres rejoignent la marre pour boire. Nous restons un moment là à les regarder et à jouer à « qu’est-il en train de se dire », notre jeu préféré.
La grotte d’Altamira
Aujourd’hui, cœur rose au programme. Altamira, la grotte et ses peintures rupestres. Mais avant, un impératif : trouver un adaptateur pour brancher notre bouteille de gaz espagnole. Pierre part explorer toutes les ferretaria de la ville de Torrelevaga pour trouver l’objet rare.
Même pas le temps de faire une sieste, il revient avec son bidule et les bras remplis de fruits ! Alléluia ! Des fruits !
Comme à Lascaux et Chauvet en France, la grotte d’Altamira est fermée au public et on peut visiter une reproduction. Chauvet date de -31 000 ans. Ici, les plus anciennes peintures datent de -22 000 ans. La grotte à été habitée par Homo sapiens à partir de cette date et jusqu’en -12 000 de manière non continue. Après, l’entrée de la grotte s’est écroulée, enfermant pour toujours les œuvres des premiers hommes. À l’intérieur, ont été dessinés des bisons, des chevaux, une chèvre, une biche, des mains d’hommes et une multitude de signes non interprétés. Certains bisons sont représentés endormis, peints sur des reliefs de roches. Avec Lison, nous dégainons nos crayons. Dessiner des bisons préhistoriques, c’est chouette ! Nous nous régalons. La visite de la grotte est suivie d’une exposition sur la vie à la préhistoire. Cours d’histoire pour petits rats de musée.
Après ce point cœur, nous virons de bord. Il y a quelques jours, nous avons décidé de changer notre itinéraire. Explications.
À l’origine nous avions prévu de longer la côte nord de l’Espagne et de rejoindre, au nord de Porto, des amis ruthénois en vacances chez leur grand père portugais. Mais nous estimons une arrivée au 13 octobre alors que eux y seront au 23 octobre. Traîner ? Impossible au risque d’avoir du mal à tenir un autre engagement : être à Noël à Rome où ma famille a déjà pris ses réservations… Casse-tête. Impossible donc d’avancer en dilettante, il nous faut calculer un itinéraire qui nous permette d’honorer les deux RDV sans trop rogner sur la qualité et le rythme, lent, de notre voyage. Nuit à gamberger. Je prends un cahier et je tente un rétro-planning en nous posant des jalons de lieux et de temps. Ça passe pas. Un second, non plus. Et si on utilisait ces dix jours de décalage pour visiter Madrid et Porto avant d’arriver chez nos amis portugais ? Mais cela impose de renoncer à visiter le nord l’Asturie et la Galice… Un essai, puis deux. Ça passe. J’essaie quand même une seconde option avec Galice et Asturie, mais sans Murcia où nous aurons peut-être l’occasion de rencontrer d’autres personnes. Ça passe. Finalement, on a le choix ! Je calcule les temps de route. L’option sans Galice et Asturie l’emporte. En plus, descendre au sud plus vite nous va bien. Ici, il pleut. Avec un peu de chance, de l’autre côté des mont cantabriens, nous pourrons peut-être retrouver le soleil !
Réception dans l’Emile-Pat’
Mais avant de quitter la Cantabrie, nous avons un invité ! Nous dégageons le bazar que nous stockons sous la table pour lui faire une place dans L’Emile-Pat. Jérôme est un ami scout de Mazamet. Il s’est installé ici à Santander depuis plusieurs années pour rejoindre son amoureuse. Il a rapidement été embauché comme cuisinier. Aujourd’hui, el pequeño francés est chef dans un restaurant gastronomique. Il nous rejoint vers 19h, après avoir dirigé le service d’un repas de mariage. Oui, ici on se marie en fin de matinée, on déjeune de 14h à 18h, et après on fait la fête. Nous avons du plaisir à se revoir.
Jérôme arrive avec un gros sac rempli de choses essentielles. Du fromage local, des gâteaux locaux, et des bières locales. On voit qu’il lit le blog avec attention. Il nous parle de sa vie ici, de Santander que nous n’avons pas visité. Et de sa nièce qui vient de naître il y a quelques jours à Rodez. Nous lui racontons notre vie en Carapate, nos relations qui changent, l’aventure de l’école en famille. Il nous parle des éléphants que nous avons vu ce matin, ce sont des stars locales. Quand un éléphanteau nait, il fait la une des médias locaux.
Dimanche 6 octobre 2019. J97. Terán, Espagne. Ça nous a fait du bien de parler hier soir avec Jérôme. Il est rentré chez lui à l’heure du dîner espagnol alors que nous, nous mettions les enfants au lit. Nous déplaçons un peu L’Emile-Pat, sur un spot pas loin, plus au calme et surtout au bord d’un jeu d’enfants. Imaginez, une tyrolienne attend les filles dehors. Elles n’auront jamais fait l’école aussi vite que ce matin. Lison fait sa première dictée. J’avais déjà essayé de lui en faire faire une en m’appuyant sur un manuel, mais ça s’était avéré trop difficile pour elle. Elle s’était bloquée. Sa copine Méline lui envoie maintenant les dictées qu’elle fait en classe, et aujourd’hui, elle y arrive très bien. Capucine fait un sans faute en conjugaison. C’est magique les tyroliennes.
Après la recré, il est temps de revenir à nos bisons. Le dimanche, c’est « activité créative » à l’école. A nous d’inventer une activité amusante et éducative. Un précédent dimanche, je leur avais proposé une activité trop éducative et pas assez amusante. Il faut que je m’y prenne mieux. Mon idée : faire le rapprochement entre l’art pariétal, qui peint avec les mains, et l’art contemporain de Klein que nous avons vu au musée Guggenheim et qui peint en faisant des traces avec des corps.
Dessiner un bison
Exercice n°1 : Après avoir décrit la démarche de Klein sur une fiche-découverte, vider de la gouache bleue sur une feuille et l’étaler avec la main. La main seulement, pas le corps, hein. Nous sommes dans un parc, avec une fontaine à eau à côté, elles peuvent se salir. Patouille délicate. Instant bonheur.
Exercice n°2 : Après avoir décrit les outils des peintres de la préhistoire sur une fiche-découverte, coloriser nos croquis de bisons avec les mêmes outils : mains, pinceaux et charbon de bois.
La pluie écourte un peu nos expériences. Il est temps de poursuivre notre quête de soleil. Au col de Palombera, nous déjeunons dans le brouillard et face à un troupeau de chevaux qui se grattent successivement au panneau de signalisation. Rigolades au menu.
Peintures et gravures préhistoriques
Du nord au sud et d’est en ouest, l’Europe recense nombre de sites présentant des peintures rupestres préhistoriques. En Finlande, à Astuvansalmi par exemple. Des gravures préhistoriques également ont été découvertes dans vallée de Côa au Portugal. Pour l’amusement, nous avons aussi exploré la mini grotte de Koda avec des peintures faussement préhistoriques en République Tchèque.
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