09 mai 2018. À vrai dire, pour cette mini carapate nous avions des envies de Cévennes, de Mont Lozère, d’âne et de chemin de Stevenson. Oui, mais pas sous la pluie. Et encore moins sous l’orage… Alors au moment de partir, nous ouvrons la carte de France de la météo. Alors, où le soleil est-il annoncé pour ce we ?… Bof, il fait beau dans le nord de la France et orageux dans tout notre sud-ouest. Le Puy de Dôme ? Non. Périgueux ? Non. Alors plus au sud, Béziers ? Non. Vraiment au sud, Barcelone ? Toujours pas de soleil à l’horizon… La Camargue ? Oui ! En route !
Nous partons lundi soir, faisons étape sur le Larzac, entre La Cavalerie et La Couvertoirade, sur un emplacement réputé pour sa vue. Mais dans le brouillard du matin, rien à voir. On se prépare vite, enfin on essaye parce que 3 filles à préparer, c’est long… Non pas parce qu’elles sont filles, mais parce qu’on n’a pas encore acquis complètement l’autonomie en ce domaine (que c’est long l’éducation…). Solène va passer un cap ce we dans son apprentissage de la propreté. Moi j’avais prévu d’attendre l’été pour enlever la couche, mais depuis notre promenade cul-nu en forêt de la dernière fois, elle demande de plus en plus souvent le pot. Je crois qu’elle a compris et qu’elle est décidée. Reste à voir si elle peut y arriver. Donc, pour cette escapade, nous avons pris des culottes ! Et sous ce petit matin brumeux, Solène a demandé son pot, s’est installée dehors, avec son imperméable et ses bottes, et à déposé son habituel caca-de-8h. *Applaudissement général* mais il faut mettre une couche, parce qu’on a de la route… On doit filer vers le soleil.

Les Saintes-Maries-de-la-Mer

Les Saintes-Maries c’est un coin que l’on connaît un peu, on aime s’y retrouver avec notre amie Sandy. À peine arrivée je me plonge dans les ruelles pour trouver du pain (les filles ne s’encombrent pas de ce détail et sont déjà à la plage). Même si je déplore la qualité très médiocre de toutes les babioles qui sont vendues, et l’intérêt très contestable de ces commerces de l’inutile qui exploite douteusement notre planète et nos frères, il faut reconnaître que cela confère à ces ruelles une ambiance hors du commun et très agréable. Les gens se pressent pour acheter un sandwich, des femmes sortent leurs étals de sandales en plastique, des enfants rêvassent avec une glace dégoulinant sur leurs doigts. Là des gitanes parlent fort et ici un homme gratte sa guitare sur le parvis de Sainte Sara.

Je nourris mes moineaux qui, comme prévu, boudent ma pizza maléfique. Sauf Lison, qui, avant de savoir qu’il s’agit d’oignons, se régale quand je lui demande de manger les yeux fermés. Mais la pause déjeuner n’est pas longue, trop de travail à faire sur le chantier du château de sable. Solène, toujours en bottes, commence à jouer timidement dans cet environnement nouveau pour elle. Doucement elle prend confiance jusqu’au moment où nous la voyons littéralement courir dans l’eau jusqu’à s’y étaler de tout son long. Pierre qui n’était pas loin la rattrape immédiatement. Passés les pleurs et déshabillée, elle continue ses expérimentations cul-nu, vêtue de son chapeau et couverte de crème. Parfait pour l’apprentissage de la propreté. Elle décidera d’ailleurs de venir poser son petit pipi au milieux du château de sable, sous le nez de ses sœurs et de son papa.

Une vraie journée plage, baignade, soleil. Inespérée hier soir quand nous observions les prévisions météo. Il ne reste maintenant plus qu’à trouver un emplacement pour ce soir, mais là, je suis confiante. Et je ne me trompe pas. Nous stationnons notre Cc à 5 minutes des Saintes, en bordure d’un sentier de randonnée, dans un coin de Camargue face aux flamands roses, aux chevaux blancs et aux taureaux noirs. Parfait. Nous ne résistons pas à l’envie de partir explorer ce nouvel environnement. Nous approchons les flamands roses. Le ciel est gris-noir vers le nord, il est gris-bleu au dessus de nous. Nous passons du temps à les observer. Solène, toujours en bottes, d’aventure dans l’eau. « Regarde-la, tu vas voir qu’elle va encore finir dans l’eau ». Et ça ne rate pas, elle s’avance de trop, l’eau remplit les bottes, elle panique et plouf les fesses dans l’eau… Retour illico au Cc et douche chaude pour tout le monde. Nous poursuivons nos observations de l’avifaune pendant toute la soirée, bien au chaud dans notre maison à roulettes.