Dimanche 28 juillet 2019. J28. Petit déjeuner bonheur ce matin : dehors, dans notre jolie forêt, et avec bon pain et bon fromage écossais ! Nous décollons tôt car nous voulons atteindre le nord de l’Ecosse d’ici deux jours et nous savons que les 5h30 de route qui nous en séparent ne se font pas si facilement. Et puis nous voulons faire les services du camping-car afin d’être le plus autonome possible les jours à venir. Ici, pas de station service pour camping car, nous n’en voyons pas depuis que nous sommes arrivés en Écosse. Alors nous ne savons trop pas comment faire.
Plage de Dores
Nous tentons de demander à un camping. C’est possible moyennant 5 pounds. OK, mais dans ce cas là, on fait la vaisselle, on astique la cuisine et on prend un max de douche avant de faire le plein ! Ralentis par cette longue pause, nous n’arrivons au bord du Loch Ness qu’à midi. Nous nous stationnons sur le parking de la plage de Dores, cette plage connue car c’est celle où Steve Feltham, le chasseur de Nessie, est installé. L’endroit est populaire, il y a beaucoup de passages. Des touristes, un peu, des locaux aussi. Il pleut, pas de soucis, c’est l’heure de manger alors nous restons dans notre Émile-Pat. Dehors, des gens se baignent. Sous la pluie. Plus rien ne nous étonne dans ce pays. Évidemment les grandes réclament de se baigner elles aussi. Mais bien sûr… « On verra après le déjeuner, s’il ne pleut plus, et vous mettrez les pieds dans l’eau pour tester la température avant de sortir les maillots de bain ».
Ces consignes ne sont pas tombées dans l’oreille de deux sourdes. Pluie arrêtée, vaisselle expédiée, elle partent à la plage en pull, claquettes et maillot de bain. Un pied dans l’eau, les deux jambes, le pull se mouille, elle l’enlève. En moins de 5 minutes, Capucine nage dans le Loch Ness. Incroyable. Lison joue aussi dans l’eau mais pas jusqu’aux épaules car elle n’a pas mis ses bouchons d’oreilles. Quand à Solène, elle n’avait pas voulu se mettre en maillot de bain et avait opté pour un look chaussures d’eau et pantalon retroussé. « Moi, j’ai pas envie de me faire croquer les orteils par le monstre du Loch Ness ! » Le pantalon ne fit pas long feu, elle tomba rapidement les fesses à l’eau. Une fois, on enlève le pantalon. Deux fois, on enlève le pull. Pierre les rejoindra faire quelques brasses. Quelques brasses dans le Loch Ness, c’est le pied quand même…
L’histoire du Loch Ness
Le Loch Ness est issu d’un curieux accident géologique qui a coupé les Highlands en deux par une faille d’ une centaine de kilomètres composée de lac fins et étirés. Le Loch Ness est le plus long d’entre eux avec 35 km de long pour 2 km de large tout au plus. Entre 1803 et 1822, les écossais ont construit un canal qui, en passant par ces lacs, relie Inverness à Fort William épargnant ainsi aux navire le difficile contournement du pays en hiver. Aujourd’hui, il n’est plus utilisé car trop étroit pour les navires marchands. Le Loch Ness est également un lac très très profond, jusqu’à 230 mètres, plus profond que la mer du Nord ! Pas étonnant que des légendes soient nées dans ses eaux troubles ! Celle du Nessie rode depuis le VIème siècle, mais c’est en 1933, avec la construction d’une route qui longe le lac, que les témoignages se multiplient. En 1934, Mr Wilson fait publier dans le Daily Mail cette fameuse photo du Nessie. L’événement attire les foules et les témoignages pullulent. En 1962, le Loch Ness Investigation Bureau est fondé et utilise sonars et sous-marins pour tenter de débusquer la bête… À sa mort, Mr Wilson avoue la supercherie. La photo était un montage fait avec une petit sous-marin mécanique et une tête de serpent en plastique de 15 cm !
Explorations en tout genre
Un fois tout le monde bien réfrigéré, comme d’habitude, nous nous réchauffons et étendons notre linge dans L’Emile-Pat. Que c’est pratique ! Moi, j’ai envie de parcourir ce paysage. La plage de Dores est une avancée qui nous permet de se placer face à l’immensité de ce lac. J’équipe tout le monde pour cette expédition d’au moins 2 km et 2 heures de marche à vitesse d’enfants, c’est-à-dire en ramassant cailloux et bouts de bois, en les jetant dans l’eau et en dessinant dessus, en courant derrière les grenouilles et les papillons, en goûtant,… Nous parcourons la plage en entendant au loin les musiciens de l’auberge de Dores.
Pendant que les filles jouent, je me régale de regarder le paysage. En arrivant, on croirait qu’il n’y a que des nuages gris sur un lac gris. Mais à y regarder plus longuement, c’est une véritable aquarelle de couleurs changeantes. Les nuages passent et modifient à chaque instant les lumières et ses tonalités. Rien n’est gris. Tout n’est que nuances de gris, bleu, blanc, rose, verts, argenté… Le lac est tellement long qu’on n’en voit pas le bout, mais tellement long que l’on peut observer une quantité de nuages qui le traverse sur plusieurs dizaines de kilomètres. Je n’essaie pas encore de le peindre, j’ai besoin de le comprendre avant. Pierre, quand à lui, s’isole dans la forêt et en ressort… avec un sachet rempli de jolies petites girolles et une poignée de myrtilles. Le lieu est enchanteur. Si toute l’Ecosse est comme ça, nous allons adorer !
Des nouveaux copains
De retour à L’Emile-Pat, nous décidons finalement de ne pas reprendre la route. Nous sommes bien ici et j’ai l’espoir de brancher l’ordinateur à l’auberge pour rattraper le retard pris sur le blog.
Sauf que… 1, il faut que l’auberge accepte de me brancher.
2, que les enfants soient autorisés dans ce pub (en théorie les pub sont interdits aux enfants le soir en Ecosse).
Et que 3, ils me prêtent un adaptateur parce que les prises ne sont pas les mêmes…
Ça fait beaucoup de conditions à remplir. J’hésite même à demander… « Yes, kids are allowed. Yes you can charge your computer there. But no, we don’t have any adaptator ». « Of course… » Mais derrière moi, une maman m’interpelle avec un accent américain « Nous avons un adaptateur, nous restons ici pour la nuit, nous pouvons vous le prêter ? » Alléluia !!! J’entame la discussion.
C’est une famille franco-américaine qui voyage en camping car pour une semaine de vacances ici. C’est le camping car garé juste à côté du nôtre. Ils ont deux enfants, une fille de sept ans et un garçon de trois ans. Je leur présente de suite les filles. Solène commençait à nous demander avec insistance de pouvoir jouer avec des copains car les siens lui manquent. Le petit Rémi croise notre route comme une bénédiction. Tout de suite, ils accrocheront et ne se lâcheront plus. Jeux d’enfants avec la maman, aquarelle avec moi (pendant que je blogue).
Capucine s’entend bien avec la grande, Loïs, et l’initiera aussi à l’aquarelle. Au moment d’aller au lit et de quitter (pour la nuit) ce nouveau copain, c’est le drame pour Solène. Alors qu’elle pleure, Rémi la prend spontanément dans les bras pour lui faire un bisou. Adorable. Réconfortée, elle accepte la séparation. Nous rejoignons Papa qui cuisine ses girolles au soleil couchant et nous nous joignons à lui pour les déguster. Après le repas, les filles passeront du temps à regarder le soleil se coucher à travers les fenêtres de leurs lits.
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