Édimbourg et l’histoire de l’Ecosse

Vendredi 26 juillet 2019. J26. De bonne heure nous démarrons l’Émile-Pat pour notre trafic quotidien : le déplacer d’un stationnement autorisé pour la nuit, à un stationnement gratuit le jour.

Au programme : musée d’histoire de l’Ecosse. Nous y arrivons carrément avant l’heure d’ouverture et filons dans les salles qui racontent l’histoire du pays depuis… sa formation géologique. Toutes les explications sont en anglais et le vocabulaire technique n’est pas facile. Cela freine franchement nos capacités de découvertes. Nous avançons dans le temps au fur et à mesure que nous remontons les étages. Il y a vraiment beaucoup d’objets exposés. Notre curiosité est titillée, mais pas assoiffée.

L’histoire de l’Ecosse est une histoire que nous connaissons vraiment très peu. Alors je croise les expositions avec les explications de mon Routard pour comprendre.

L’histoire de l’Ecosse

Les premiers peuples

Le tout premier peuple à s’installer en Écosse était les Pictes, refoulés au nord du VIème au IIIème siècle avant JC par d’autres tribus prenant le nom de Bretons. En 55 et 54 av. JC, Jules César a tenté d’envahir l’Ecosse mais c’est Claudius qui y arrivera un siècle plus tard. Les Pictes se mettent à piller les richesses des Romains installés au nord de l’Angleterre si bien que l’empereur Hadrien, exaspéré, fait construire en 122 le fameux mur qui porte son nom. En 407, les Romains quittent l’Angleterre chassés par des révoltes de plus en plus fréquentes.

Au moyen-âge

Les Scots et les Germains s’installent egalement en Écosse et se bagarreront les terres avec les Pictes et les Bretons pendant 6 siècles. Kennet MacAlpine, un Picte, réussira à réunir au IXème les différents royaumes et devient le premier Roi d’Écosse. Les Vikings venus de Norvège conquièrent peu à peu des territoires et s’y intègrent. En 1295, les troupes anglaises envahissent l’Ecosse qui signe alors une alliance avec la France, la plus vieille alliance européenne, justifiée par l’identification d’un ennemi commun : l’Angleterre. C’est Robert the Bruce qui boute les anglais hors du territoire en 1314 à la suite de quoi il établit la déclaration qui spécifie que “jamais et d’aucune manière” l’Ecosse ne consentira à se “soumettre au gouvernement des anglais”. L’indépendance de l’Ecosse sera reconnue en 1328 par le traité de Northampton.

Vers l’acte d’union avec l’Angleterre

En 1603, à la mort de sa mère Marie Stuart, Jacques VI alors Roi d’Écosse accède au trône d’Angleterre succédant à la Reine Elizabeth I, sa tante, qui n’a pas d’hériter. L’Ecosse conquiert en quelque sorte l’Angleterre. Jacques prend alors le nom de Jacques Ier d’Angleterre, s’installe à Londres et ne reviendra jamais en Écosse. S’en suivront plusieurs années de guerre civile britannique où plusieurs monarques, Charles I, Charles II et Jacques II tentent tous de gouverner en passant outre le parlement britannique. Jacques II destitué, le parlement fait appel à William III, gendre de Jacques I et roi de Hollande, pour signer en 1689, le Bill of rights, acte qui limite officiellement les pouvoirs du Roi et à partir de cette date, la couronne britannique ne remettra plus jamais en question l’autorité du Parlement. En Écosse, fidèle aux Stuart, on rechigne à reconnaître le nouveau roi. Des rebellions se multiplient, des massacres. L’Angleterre résiste également sur le plan économique en stoppant ses importations écossaises. L’Ecosse, en ruine, signe l’acte d’union en 1707 avec l’Angleterre, abolissant le parlement parlement écossais. Plusieurs rebellions seront menées, notamment par Bonnie Prince Charlie, descendant des Stuart, et avec le soutien de la France. Mais elles échoueront. La couronne d’Angleterre démantèle les Clans, interdit les kilts et la cornemuse.

Clearance et émigrations

S’en suivra une période de paix et de prospérité. Les propriétaires terriens des Highlands expulsent les fermiers pour exploiter eux même les leurs terres. Les Highlands se vident de leurs habitants pour être remplacés par des moutons. Les populations déplacées, sans ressources. Ce drame humain et social est gravé dans les mémoires sous le nom de “clearance”, qui signifie “éclaircir”, “dégager”.

Une seconde vague d’éviction à eu lieu suite à une chute des prix des produits agricoles excepté du mouton. On dit que sur la période de 1807 à 1821, 15 000 personnes furent déportées pour faire place à 200 000 moutons. Certains émigreront en Amériques, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. En même temps, Glasgow connaît une situation très difficile : travail précaire, chômage, insalubrité. Le gouvernement de Londres ne s’en préoccupe pas assez. En 1934, le parti nationaliste écossais, au pouvoir aujourd’hui, est créé.

De nos jours

Tout en faisant partie de la Grande-Bretagne, l’Ecosse conserve des particularismes forts : ses propres systèmes juridiques et éducatifs, son Église presbytérienne, et aussi… ses équipes nationales de football et de rugby ! En 1979, un premier référendum sur l’autonomie de l’Ecosse se solde par un refus. Mécontents de subir la politique conservatrice de Londres, de ne pas profiter davantage des revenus du pétrole de la mer du Nord, et globalement plus pro-européens que les anglais, les écossais réclament plus de décentralisation.

Au delà d’une question culturelle, il s’agit surtout de pouvoir gérer eux-mêmes leurs problématiques socio-économiques. Conformément à ses promesses électorales, Tony Blair (né à Édimbourg) présente en 1997 son projet de dévolution pour l’Ecosse, suivi d’un référendum où les écossais approuvent à 74% la création d’un parlement autonome siégeant à Édimbourg.

La nouvelle assemblée est dotée de tous les pouvoirs exemptés la monnaie, le recouvrement des impôts, les relations extérieures, l’énergie, la défense et les mœurs. En 2014, nouveau référendum sur l’autonomie voit gagner le non à 55 %. Les concessions promises par Londres devront être accordées. En 2016, alors que la Grande-Bretagne vote le Brexit, les écossais sont 62 % à voter pour le maintien dans l’Europe. Un nouveau référendum d’indépendance est demandé, rejeté par Teresa May.

Vue panoramique

Le clou du musée, c’est presque son toit-terrasse avec une vue splendide sur Édimbourg et son château. L’après-midi sera consacrée aux salles sur le thème des sciences et techniques très demandées par les filles car elles comportent toute une série de petites expériences à faire et des trucs à tripoter.

Harry-Potter mania

La suite de la journée, ce sera un court et joli passage dans le cimetière qui a inspiré JK Rolling, l’auteure de Harry Potter, pour les noms de ses personnages et un petit goûter dans notre tea-room préféré. Demain, nous avons prévu de quitter déjà Édimbourg et nous avons avons encore envie de voir pleins de choses. Pierre me propose de se séparer : je vais profiter de la galerie nationale d’art seule pendant qu’il amène les filles à la boutique d’Harry Potter pour acquérir de vraies baguettes magiques. Quel mari parfait !

Je file donc profiter tranquillement de la collection écossaise d’art venant de toute l’Europe, accueilli par Botticelli et De Vinci, je kiffe pendant… 15 minutes : “Sorry, the museum is closed at five” “What ! It’s so early ! I saw it close at seven ?” “No, it is closing now”. Sh.t. Je rejoins donc d’un bon pas le reste de ma troupe, achetant au passage deux fudges pour mon amoureux, et je les rattrape avant même qu’ils n’aient atteint l’Emile-Pat. De leur côté, Lison a trouvé la baguette qui lui plaisait mais pas Capucine qui a préféré patienter pour trouver La baguette de Hermione. Parfait, puisque je n’ai pas pu voir la National Gallery et puisqu’il y a d’autres boutiques Harry Potter dans la ville, ça nous fait deux bonnes raisons de rester une matinée de plus à Édimbourg ! Affaire conclue.

8m² à ranger continuellement

À l’Émile-Pat, c’est complètement le zouk. Les habits lavés hier sont étendus partout pour finir de bien sécher, et le grand placard de livres s’est déversé par terre lorsque nous roulions sans l’avoir fermé.

Alors, c’est rangement général, tout le monde s’y met et cela fait du bien. Un dernier bisou à Karine et nous passons notre dernière nuit à Édimbourg.

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