Elégante Gand

Dimanche 14 juillet 2019. J14. Dimanche, comme un dimanche, nous avons envie de prendre le temps. Nous sommes stationnés derrière une aire de service, dans une parcelle fraîchement tondue aux abord d’un parc. Nous sommes dans une petite ville, Aalost, entre Bruxelles et Gand.

Dimanche tranquille, dimanche messe. Les filles étaient demandeuses, curieuses de voir comment c’était ailleurs. Pierre a repéré la veille que la messe dominicale était à 11h. Heureusement, car si elle avait été plus tôt, je sais pas si on aurait réussi à être à l’heure.  Rite catholique, mais messe en néerlandais. Nous ne saisissons pas un mot, mais nous communions avec la communauté rassemblée. L’occasion de faire un bilan intérieur, puis en couple, sur ce début d’aventure.

Relire ces deux premières semaines en famille

Nous avons vécu ces deux premières semaines comme si c’était des vacances. Rythme soutenu, musées, visites, rencontres… Nous avons vu ce que nous avions envie de voir, la Belgique, les Pays-Bas, Bruxelles, Amsterdam, l’homme qui marche, Van Gogh, Magritte, les gaufres, les frites,… Une belle première partie. Mais notre Carapate, celle que nous avons rêvé, c’est aussi des grands espaces, des vues à couper le souffle, des randonnées en montagne,… et surtout plus de lenteur.

Côté vie de famille

Pas d’école encore. Les objectifs de ces premières semaines étaient d’apprendre à vivre ensemble : de veiller au respect des besoins de chacun, parents et enfants, de s’exprimer, de rechercher des solutions et des ajustements par le dialogue, et pouf les enfants également, chacun à leur niveau, de participer aux services quotidiens de la vie de famille et d’acquérir de l’autonomie (et de la vitesse…) dans l’habillage et les soins quotidiens. Leur apprendre juste ça, c’est déjà beaucoup l’énergie dépensée…

Pour cela, nous réutilisation sons les outils éducatifs que nous avions appris lors de nos années scoutes. En l’occurrence, les règles de vie, élaborées ensemble et affichées sur le frigidaire. Et beaucoup beaucoup de dialogue. Elles ont besoin de comprendre ces règles et nous, on a besoin de trouver les explications qu’elles comprennent.

En deux semaines, les filles ont pris le rythme. Elles se préparent assez vite depuis qu’elles ont compris que plus on démarre tôt, plus on profite. Ça paraît évident, mais il a fallu l’expliquer pour déclencher chez elles un changement. Capucine est de bonne volonté. Même si elle est championne pour esquiver discrètement les taches qui ne lui plaisent pas, elle comprend nos règles et nous aide très souvent en montrant l’exemple et en inventant de jeux pour faire participer ses sœurs aux services. Lison, elle, est toujours très appliquée et volontaire pour « être la meilleure » en tout. Esprit de compétition. Mais Lison n’entend pas pour le mieux à cause de ses tympans percés. Alors dans une discussion de famille où l’on parle vite et sans précaution, elle ne capte pas tout.

De plus, elle est dans un âge où son cerveau frontal, celui de l’imagination, est très actif et elle n’arrive pas à le maîtriser, ou alors elle le laisse faire. Pour ces deux raisons, elle est souvent dans ses pensées, dans ses rêves. C’est à nous de redoubler d’attention pour parler avec elle, lui faire comprendre nos règles de vie ou la concentrer sur un apprentissage. Quand nous faisons l’effort, elle capte très bien, comprend et applique à la lettre.

Solène quand à elle, sort vraiment de l’âge bébé. Elle n’a pas autant de vocabulaire que ses sœurs alors il nous faut faire attention dans les explications que nous lui donnons, mais tout pour elle est prétexte pour faire « comme ses sœurs »… Sauf les services où dans ce cas, c’est si bon de dire que « c’est trop difficiiiiile… »

Même si on en attend toujours trop, il faut reconnaître que globalement nos filles sont faciles à vivre et que pendant ces deux semaines, elles ont fait des efforts pour prendre le rythme de la vie commune.

Côté apprentissages

Pas d’école encore. Mais beaucoup d’apprentissages Après chaque visite, presque tous les deux jours, elles ont fait leurs fiches découvertes avec enthousiasme. Elles ont aussi beaucoup lu.

Maintenant, nous avons envie d’intégrer doucement à nos rythme des temps pour la musique, pour pratiquer et apprendre. Ce sera notre nouvel objectif pour les semaines à venir. Avant de commencer l’école à proprement parler.

Les jours à venir

Alors maintenant nous avons hâte de rejoindre l’Ecosse. Plus de montagnes, plus d’espace sauvages,… et plus de lenteur.

Ce soir, le programme des prochains jours est établi. Lundi Bruges. Mardi la mer du Nord. Mercredi nous ferons étape chez Aurélie, une cousine de Pierre installée à Lille. Et notre billet d’Eurotunnel est réservé pour jeudi matin… Mais cet après-midi, nous irons jeter un œil à la ville de Gand !

Visite de la ville de Gand

J’avoue que je n’y vais avec grand entrain. Au fond de moi, j’ai envie d’avancer. Mais Pierre nous motive, cette ville a bonne réputation. Les premiers abords ne sont pas fameux. Quartiers sans charme. Et puis d’un seul coup nous découvrons un petit port, entouré de demeures médiévales, et sur lequel des festivaliers s’activent à installer une immense scène. Belle surprise ! Nous sommes sur le Graslei, le Quai aux Herbes, le long de la Lys, avec ses riches maisons anciennes aux pignons flamands qui abritaient des guildes commerçantes.

Capitale de l’ancien comté de Flandre, grande cité drapière et commerçante, Gand connut du XIIe siècle au XVIe siècle, une période de floraison tant économique que culturelle. A cette époque, Gand était la deuxième ville d’Europe après Paris par sa population. Les deux rivières la Lys et l’Escaut, inondaient la plaine environnante et les meersen, « prairies humides », étaient idéales pour l’élevage des moutons, dont la laine formait la matière première de l’industrie drapière.

Gand fut aussi la ville de naissance du futur Charles Quint en 1500, qui accumulera les pouvoirs : empereur du Saint-Empire romain germanique, roi d’Espagne, roi de Naples et de Sicile, duc de Bourgogne

Nos flanons de rues en rues. Il y a du monde pour un dimanche, c’est animé. Dans l’église Saint Michel est installé une brocante de livres. Décidément, ces églises protestantes sont déroutantes. « Une gaufre par jour, éloigne le docteur ». C’est ce qu’il est écrit sur l’échoppe du vendeur de gaufres et ça tombe bien, il est 16h !

Pour un dimanche que nous voulions tranquille, nous compteront 7 km de marche au compteur. Et sans entendre le moindre grognement d’enfants ! Nous reprenons la route pour nous rapprocher de notre prochaine étape tout en cherchant un stationnement hors des villes. Nous trouvons notre bonheur sur un quai, devant une péniche dénommée « Celina ».

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