Grenen, quand la mer du Nord embrasse la mer Baltique

Mercredi 7 août 2024. Skagen, Danemark. Après 1 semaine et demi de voyage, nous sommes déjà tout au bout du Danemark. Ce pays est tout petit, grand comme une région française. Avec Pierre nous avions prévu de faire un grand tour à pied pour rejoindre la pointe, Grenen, en terminant par le joli village de Skagen.

Mais nous n’avons pas démarré que ça grogne déjà beaucoup dans les rangs. Y’a de la fatigue, du mal de dos à cause de la croissance… Alors on temporise et on commence par prendre le pique-nique dans le camping car. Nous avons rejoint Skagen, garés face à une mer Baltique qui roule ses vagues juste en face de nous. À l’horizon 17 navires et portes-conteneur. Dont un énorme rouge à 4 bosses. Le paysage est impressionnant.

Ville de Skagen

Nous écourtons finalement un peu l’itinéraire mais partons quand même, k-ways dans le sac, le temps s’est couvert. Traversée du village, j’adore observer les maisons, leur architecture traditionnelle ou design, et leurs décorations qui trônent fièrement derrière toutes les fenêtres. Je prends discrètement quelques photos.

Le village de Skagen est petit et coquet, le port est gigantesque. Une usine de poisson rejette une odeur nauséabonde qui nous fait accélérer. Nous quittons le port et le village en même temps. La pointe est d’abord un espace de sable recouvert de végétation, longé par deux immenses plages qui se rejoignent.

Bunkers allemands de la deuxième guerre mondiale

Plage sud pour nous, galets, bunkers abandonnés et phoques morts qui roulent sur le rivage. L’ambiance est morose. De grosses gouttes de pluie s’ajoutent au tableau. Nous courons à l’abri dans un bunker. Bon, nous voilà bien. Le bunker est rempli de sable, pas idéal pour s’assoir. Nous regardons la pluie tomber et les tankers passer sans trop savoir quoi faire. Est-ce une averse de passage ? Google nous dit que non, la pluie s’installe pour le reste de la journée. La pointe est encore un peu loin. K-ways et demi-tour. Pour une fois, ils n’auront pas été trimballés pour rien !

Sur le retour, en ville ou à la plage, la vie continue encapuchée. Les uns vont se baigner. Les autres envahissent les salons de thé. Nous retrouvons notre petit cocon après 12 kilomètres de marche dont 6 sous la pluie. Il est 18 heures. Douche chaude et repas réconfortant. De mémorables hamburgers préparés par les filles.

Bon, et que fait-on pour cette pointe ? Demain un grand beau temps est annoncé. Nous repérons un parking de plage plus avancé côte nord, à juste 3 kilomètres de la pointe. Et les phoques, comment les voir ? “ils aiment se dorer la pilule au soleil, sur le sable, et de bon matin” lis-je. Ok ! Au lit de bonne heure et réveil de bonheur !

Jeudi 8 août 2024. “C’est l’heure des phoques !” Je réveille ma troupe à 7h sous un grand soleil. Cette fois, c’est la bonne.  Petit-déjeuner rapide. Pain chaud que Lison a mis à cuire elle-même avant que nous soyons réveillés. Parking de plage. Claquette, jumelles et appareil photos. À 8h nous démarrons cette deuxième expédition vers le bout du monde.

Grenen, la pointe nord du Danemark

Accessible uniquement par la plage

Trois kilomètres de plage, c’est un peu long et monotone mais la lumière est splendide. Solène trouve mille trucs à ramasser, jolis cailloux et petits poissons. Pierre raconte des blagues pour faire avancer la troupe joyeusement. Nous observons les sternes plonger pour attraper des petits poissons, qu’elles jettent en l’air pour les rattraper mieux et pouvoir les manger. Plusieurs fois ça rate. Exercice compliqué. Et les phoques ?

Les phoques de Grenen

Ils sont juste à côté de nous, dans l’eau, ils sortent la tête de temps à autre pour respirer sans se préoccuper de nous. Arrivés à la pointe, enfin, il y a quelques autres touristes et encore plus d’oiseaux pêcheurs. Goélands, mouettes et sternes. Il doit y avoir ici un banc de poissons coincé par le courant. Quelques phoques observent les badauds en sortant leur petite tête rigolote.

La pointe de sable de Grenen

Au bout de ce bout du monde, deux courants contraires se percutent, formant une langue de sable et aujourd’hui, par temps calme, de petites vagues en sens opposé. C’est précisément ici que les gens viennent se prendre en photo, les pieds dans l’eau assaillis en même temps par les vagues du nord et du sud. “Il y a 32 bateaux à l’horizon” me précise Lison. Ce cap forme l’entrée dans la mer Baltique pour le trafic maritime.
La pointe se déplace elle aussi au fil du temps, elle s’allonge grâce aux courants contraires et aux marées qui ramènent le sable vers la surface. Elle se prolonge par un banc de sable sous-marin de plus de 4 km. Un pied dans la mer du Nord, un pied dans la Baltique, nous cédons à la photo souvenir. 

Rechercher d’autres articles

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *