Dimanche 4 août 2024. Réserve de Krarup Lund, Tistrup, Danemark. Réveil pluvieux. Notre première pluie au Danemark. Pierre et Capucine guettent la météo, normalement le soleil devrait revenir cet après-midi. Aujourd’hui nous avions prévu une petite folie.
Balade à cheval
Comme l’année dernière les filles avaient émis le désir de faire une balade à cheval et comme l’année dernière c’est elles qui se l’offrent avec l’argent qu’elles gagnent en faisant des services à la maison. Elles ont économisé suffisamment en vue de cette sortie. Solène et Lison s’offrent la balade. Pour Capucine, c’est nous qui lui offrons, elle ne le sait pas encore et a durement économisé pour (c’est plus compliqué pour elle de faire des services…! Et elle n’a pas un sous de plus pour faire d’autres achats). Capucine a eu son brevet avec une excellente mention, nous voulons la féliciter en lui offrant quelque chose de mémorable.
Centre équestre de Vinterlejegård
En préparant ce voyage, j’avais repéré un centre équestre où il est proposé de faire un tour sur la plage. Le rêve. Alors cette année, soyons fous, les parents accompagnent les enfants ! Oui mais pour l’instant rien n’est réservé. J’ai tenté d’appeler le centre équestre deux jours plus tôt, impossible d’avoir un échange en anglais. Nous y allons et Inch Allah, nous verrons bien s’ils peuvent nous prendre aujourd’hui ou demain… Je crains quand même fortement que ça ne soit pas possible.
Après un magnífique pain aux céréales réalisé par Lison pour le petit déjeuner, nous parcourons la petite heure de route qui nous sépare de Hvide Sande, Sable blanc, en danois.
Dune de Hvide Sande
C’est une dune de sable de 35 km de long qui sépare la mer du nord, battue par les vagues, du fjord de Ringkobing. Les danois appellent ces bras de mer intérieure des Fjords même s’ils sont plats comme des plies. Vue de la route principale cette dune est magnifique, recouverte de roseau des sables, vert-gris, au creux de laquelle plusieurs petites cabanes de vacances sont planquées. Nous trouvons vite le centre équestre, toit de chaume et drapeau danois. À l’intérieur une petite manie, binocles au bout du nez, nous accueille. Google traduction à la main, nous arrivons enfin à nous comprendre. Il y a une balade à 13h, au choix pas, trot ou galop. Impeccable. Nous choisissons au pas, nous ne sommes pas des cavaliers. Capucine par contre, supplie de choisir le galop. Elle fait de l’équitation en club depuis juste un an, elle a le niveau pour. Évidemment nous l’encourageons. Départ dans 1h30 !
Juste le temps de manger mais nous n’avons pas vraiment faim. C’est cette dune qui nous attire ! Allons voir ce qu’elle cache derrière. Charlotte est sortie du camping-car, nous partons en la laissant dehors. Elle est sur un parking enherbé, il y a peu de passage autour, elle sait se planquer sous le camping-car, sur le réservoir d’eaux grises. C’est la première fois que nous la laissons comme ça, nous le faisions facilement avec Basile. C’est plus agréable pour elle que de rester enfermée après une matinée de route. Et la prendre à la plage ? Trop de vent ! À toute à l’heure Chacha !
Cette dune est immense, moins haute que celle du Pilat, se souvient Solène, mais looonnnngue, tellement qu’on n’en voit pas le bout. De l’autre côté la mer du nord est sauvage, le sable est effectivement très blanc et léger. Des arbres de la Noël ont été placés sur le passage pour le retenir. Lison et Solène courent jouer à dévaler la pente de sable à toute allure, avant de remonter et de recommencer. Le lieu est très beau.
Balade à cheval sur la plage
Mais nous ne pouvons pas y traîner, c’est l’heure de rentrer. Charlotte nous attend sous le moteur, poste d’observation idéal. Un déjeuner rapide et nous filons à l’écurie.
Plusieurs jeunes filles préparent les chevaux. Une me demande si je veux le faire… Je ne sais pas faire ! Elle s’en occupe. Chacun doit préparer son cheval et Capucine nous explique. Il faut le brosser avec cette brosse, puis celle-ci, puis sous les pattes… Je regarde la scène amusée.
Solène qui n’est pas sereine, toute petite à côté de son gros cheval. Lison qui se fait dicter les tâches en anglais et qui, tant bien que mal, arrive à comprendre. Et Pierre qui prend soin de brosser partout en disant des mots tendre à son cheval, comme s’il faisait un massage à son amoureuse. Le mien est tout prêt et dort en attendant le départ, je ne le dérange pas. Les jeunes cavalières qui nous accompagnent sont très attentionnées. Et les chevaux sont vraiment magnifiques.
C’est le départ. Une installation nous permet de nous mettre à la bonne hauteur pour monter sur notre cheval. Capucine part avec deux autres jeunes cavalières. Nous nous formons un petit groupe de 7 personnes, chevaux à la file indienne, nous traversons la zone herbeuse jusqu’à la dune. Les chevaux ont les pattes qui s’enfoncent dans le sable, ils marchent dans les traces du précédent.
Une fois sur la plage, le moment devient magique. Le vent, cette lumière blanchâtre, le bruit des vagues que nous longeons, c’est magnifique. J’ai Solène devant moi qui ne dit plus rien, et Lison derrière qui est toute sourire. Capucine est plus loin avec son petit groupe, elle ne peut pas galoper à côté de nous, cela donnerait envie à nos chevaux de galoper eux aussi. Je lui laisse la plume pour raconter ses aventures.
Capucine au galop
Nous partons à quatre de l’écurie, la monitrice, deux autres cavalières et moi, et nous traversons la dune pour arriver à la plage. Une fois arrivées, nous commençons à trotter un peu. Puis mon poney voit un cerf-volant au loin, il a peur. Il commence à faire demi tour et à partir au galop. Il avait beau être un poney, c’était un Fjord, bien musclé et difficile à arrêter. J’ai tiré sur une rêne pour qu’il tourne en rond et soit obligé de s’arrêter, seulement il tournait côté mer mais avait peur des vagues. Il a cabré, alors j’ai tourné vers la dune, face à laquelle il a été obligé de s’arrêter. Les trois autres filles sont arrivées et m’ont demandé si ça allait. J’ai répondu que oui et on a continué la balade.
Un peu plus loin, rebelote, le poney a eu peur, mais cette fois je n’ai pas compris de quoi. Seulement là, ça lui a fait tellement peur que même si je lui tournais la tête il s’obstinait à continuer tout droit. Cette fois c’est la monitrice qui m’a rattrapé au galop et s’est mise devant mon poney pour l’obliger à s’arrêter. Une fois à l’arrêt, elle m’a demandé si je ne m’étais pas fait peur, et si je voulais continuer. J’ai dit que oui j’avais envie de continuer, le moment était quand même incroyable lorsque tu est lancée au galop sur une plage comme celle là.
Elle m’a proposé de changer de cheval, ce que j’ai accepté. Elle m’a dit de prendre son cheval, et elle est rentrée aux écuries car mon poney ne voulait pas faire la balade. Nous avons donc continué avec les deux autres filles, alternant pas, trot et galop. Le moment était magique.
Le meilleur fût le chemin du retour, durant lequel nous avons galopé, et comme les chevaux savaient que l’on était dans le sens du retour, la vitesse était incroyable, j’avais l’impression d’être sur un cheval de course. Puis nous avons retraversé la dune et nous sommes rentrées, sans oublier la pause broute-broute pour les chevaux.
J’ai vraiment adoré cette balade, même le début, ça m’a fait rire de me faire embarquer par un poney, et ensuite les galops sur la plage étaient fantastiques.
Malgré qu’elle n’ait fait qu’une année d’équitation, Capucine est déjà une bonne cavalière selon son entraîneur. Une fois les chevaux dessellés, nous nous retrouvons à la maison autour d’un café pour nous raconter nos aventures.
Village de Hvide Sande
Direction le village de Hvide Sande, à quelques kilomètres de là. “Mince, on aurait pu y aller à vélo !”. Arrêt immédiat, nous déchargeons les trois vélos. Nous n’avons pas encore le réflexe-vélo comme les gens d’ici !
Le village est à la fois un port, à cheval entre la mer du Nord et le Fjord de Ringkobing, et une station balnéaire très fréquentée en cette période. Deux-tiers d’allemands sur les plaques d’immatriculation. Plusieurs éoliennes et un grand champ de panneaux photovoltaïques.
J’y trouve une jolie poissonnerie où j’achète un filet de bidule et plusieurs machins séchés. Je n’ai pas une grande culture poisson. Une Baguerie. Quelques pains bizarres. Avant de retrouver ma troupe. Les filles ont envie de se reposer dans le camping car et ça sent bien trop le poisson par ici, alors elles rentrent seules et nous restons Pierre et moi pour explorer le côté mer du village. C’est confortable d’avoir des grandes, autonomes même dans un pays étranger. Nous vaquons donc à nos envies, port de pêche, plage, jetée. Arrêt pour regarder les surfeurs débutants et les windsurfeurs impressionnants.
Un peu de route, il est interdit de dormir hors campings sur Hvide Sande. Nous nous arrêterons à mi-chemin de notre destination de demain, à Struer près du pont d’Oddesun, fermant un autre fjord danois. Face au coucher de soleil. Je prends le temps de cuisiner mon poisson pendant que Solène et Lison jouent sur la plage, elles ont trouvé de l’argile et modèlent des boulettes.
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