Mercredi 26 juillet 2023. Bermeo, Espagne. Waouh ! Cette vue au réveil est aussi belle qu’au coucher. Les couleurs sont franches, bleu argenté, vert fougère et vert prairie.
Waouh mais il est 9h ! Nous avons bien bien dormi sur ce dortoir, les voisins partent déjà en randonnée quand j’allume à peine la cuisson de notre pain. Et puis il fait tellement beau, ce n’est pas une heure pour commencer une journée ensoleillée ! Malgré la bonne humeur partagée, nous n’arriverons à démarrer qu’à 11h.
Nous allons essayer rejoindre une belle plage sous les falaises de Flysch, encore elles, mais nous ne sommes pas sûrs du parking qui à l’air immense et réservé aux minus de moins de 2 mètres de hauteur.
Plage de Barrika
Sur place, le parking est vide et nous trouvons facilement à nous garer avant les barres de hauteur. Mais les nuages gris sont de retour et le vent est fort. “Les filles, prenez vos maillots de bain, un pull et un kway”, cela me semble indispensable pour se balader le long des falaises, je ne crois pas trop que nous pourrons nous baigner. Le parking nous fait accéder à un magnifique point de vue, encore plus venteux. Basile, qui nous avait encore suivi pour aller à la plage, rebrousse chemin ici. Le vent lui est trop insupportable, le bruit des vagues aussi doit l’effrayer. Il remonte au parking, en reniflant chaque buisson. Nous le retrouverons plus tard. Descendons.
Un escalier abrupt. Les marches en pierre sont emportées par endroits, reconstruites en bois. De gros filets retiennent les morceaux de falaise qui pourraient tomber sur notre passage. Des blocs sont échoués en bas.
Une petite plage de sable fin. La particularité de l’endroit sont ces formations rocheuses, strates sédimentaires que la tectonique des plaques terrestres a fait remonter à la verticale, ou tordu en cercle presque complet, formant d’impressionnantes barres rocheuses dans la falaise, qui se prolongent parfois jusque dans l’océan. Le temps d’observer tout ça, nos filles sont déjà en combinaison, elles jouent dans les vagues, comme des folles. Le temps se lève, le soleil nous rejoint. Nous pourrions rester jouer ici infiniment.
Nous ne sommes pas seuls sur cette belle plage, il y a plusieurs familles, couples, chiens,… et certains espagnols, hommes et femmes, se baignent tout nus, tranquillement. Lison n’a jamais vu ça, elle est outrée. Elle n’arrive pas à comprendre que l’on puisse faire ça devant des inconnus.
Mais il est déjà presque 14h, nous sommes complètement décalés aujourd’hui. Ou complètement calés à l’heure espagnole. Nous remontons déjeuner à la maison, en appelant Baba en chemin pour lui signifier que nous sommes revenus. Son GPS ne capte pas le réseau, nous ne pouvons pas savoir où il est précisément, mais connaissant ses habitudes, il s’est installé sous des broussailles et fait sa sieste quotidienne. Pas inquiets, nous allons déjeuner.
C’est après le café que ce chat va commencer à contrarier notre programme. Ne répondant pas à nos appels, nous ne pouvons pas lever le camp comme nous aurions aimé le faire. Il fait tellement chaud maintenant, que nous imaginons qu’il dort au frais sous ses broussailles et qu’il n’en ressortira que ce soir. Tant pis, l’endroit est magnifique et nous avons encore de quoi explorer. Il y a ce sentier qui s’échappe à travers un immense matelas de bruyères en fleurs, j’ai repéré qu’il se rend jusqu’à une plage cachée dans une crique. Cette fois, consigne est donnée de prendre les maillots de bain et la crème solaire. Capucine reste lire au camping-car, nous partons avec Solène et Lison.
Sentier de bord de mer vers Muriola
Ce sentier sent l’été. Les bruyères sentent déjà le miel que les abeilles préparent. Le soleil tape mais l’océan nous envoie son air frais. Des mûres sont picorées en chemin. Les vues sont impressionnantes. Les couleurs vives. À un endroit, les strates sont cassées, formant un W parfait, puissant. Notre chemin devient une vraie aventure. Erodé, il s’enfonce à tel point que Solène ne peut plus voir le paysage. La végétation tantôt épineuse, tantôt coupante, nous envahit. Nous passons doucement mais les photos satellites sont formelles, notre petite plage n’est pas loin.
Puis notre chemin disparaît, si bien tracé au début, il nous abandonne complètement. Nous devons suivre un passage qui repart dans l’autre sens, mais qui devrait déboucher sur l’accès officiel de cette plage. Solène et Lison adorent ce petit passage incertain et périlleux. Et c’est gagné. Voilà le chemin qui mène à la plage, gardée par deux secouristes. Un escalier en bois, nous fait aboutir à une crique isolée. Isolée et naturiste. Ha que ça fait rire les filles. Une plage de culs-nus. Naturistes, naturisme, nous leur apprenons de nouveaux mots. Elles se mélangent les pinceaux, elles ne connaissaient que le mot naturaliste. Rigolade.
La plage naturiste de Muriola
Nous n’avions jamais eu l’occasion de pratiquer le naturisme, même si se baigner nus dans des endroits isolés n’est pas rare pour nous. Le faire avec d’autres gens, c’est une première. Il y a des personnes âgées, des jeunes couples, des familles avec enfants, des corps abîmés, tatoués, poilus ou rasés. Pierre est content, il n’avait pas pris son maillot de bain. Solène et Lison, sous prétexte que l’eau est froide, enfilent leurs combis. Et moi… Non je ne peux pas. Maillot de bain, je vais essayer de me glisser dans l’eau froide, ce sera déjà un exploit.
Que ce bain de mer fait du bien ! Le sol est jonché de rochers inégaux, colonisés d’algues diverses, les vagues nous font basculer. Lison avait pris son masque et son tuba, elle s’émerveille de voir des poissons de belles couleurs. À des endroits, la falaise ruisselle. Un tuyau est planté là, pour que les baigneurs puissent se rincer à l’eau claire.
Retrouver le chat
Retour par les rues résidentielles, pour simplifier. Nous retrouvons notre Capu, mais pas notre Baba. Le parking est maintenant bondé, les voitures n’arrêtent pas d’arriver et se garent partout, sur les bas-côtés. Une grande et belle terrasse domine l’endroit, depuis laquelle la vue doit être belle au-dessus du parking, face au soleil qui a entamé sa descente. Nous supposons que c’est elle qui doit attirer tout ce monde, mais d’où nous sommes, nous avons l’impression qu’elle est déjà complètement pleine. Basile ne ressortira pas de si tôt avec tous ces allers et venues. Et nous, nous aimerions déguerpir fissa pour trouver un endroit plus calme pour la nuit. Baba ne répond pas à nos appels. Nous dînons, un peu désespérés. C’est après que Capucine entendra un miaulement. Localisé, Pierre s’engouffre dans les broussailles pour attraper son chat qui visiblement attendait qu’on vienne le chercher. Joie. Carapatons-nous.
Un spot plus au calme et au frais, nous avons dépassé l’agglomération de Bilbao.
Souvenirs de baignade
Pendant notre grand tour d’Europe nous n’avons pas à notre connaissance fréquenté de plages naturistes, si ce n’est celle d’Orange beach en Grèce. Là et ailleurs, étant hors saison, nous étions très souvent seuls pour pouvoir nous baigner comme bon nous semblait, c’est à dire tout nu.
Plage de Teilheiro, Portugal
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