Dimanche 8 août 2021. Hercegkut, Hongrie. Pour continuer notre exploration vers l’ouest, tous les itinéraires proposés par Google nous ramènent à l’autoroute centrale qui relie Debrecen à Budapest. Nous préférerons rester dans les montagnes. Nous allons devoir prendre les routes cabossées. C’est ce qui va nous amener à Boldogkö, ce château fort posté magnifiquement sur son éperon rocheux. Son nom, “Pierre heureuse”, nous amuse. Un jour, une merveille.
La date exacte de la construction du château est inconnue, les travaux auraient commencés à la suite de l’invasion des Tatars. L’objectif était de pouvoir surveiller le chemin menant à Košice. Selon la légende, le roi Béla IV, fuyant les Tatars, a été caché par un dénommé Bodó. Plus tard, en signe de sa gratitude, le roi lui donne cette région, à la condition qu’il y construise un château. Heureusement, Bodó avait sept filles qui ont eu l’idée d’épouser des jeunes hommes à condition qu’ils aident à construire le château. Ainsi, le château a été achevé en sept ans. Le roi Béla IV, lors des mariages des filles, aurait déclaré : « Que ce château s’appelle dorénavant « Pierre heureuse », parce que c’est à cet endroit que ces sept filles sont les plus heureuses ! ». Boldogkö signifie “Pierre heureuse” en hongrois.
Nous, on le trouve bien fier ce château. Cette tour de guet est absolument sublime. Mais en ce dimanche, le lieu est pris d’assaut par les visiteurs. Heureusement, un spectacle de bataille de chevaliers attirera la foule, dégageant la passerelle juste pour notre petite photo. La bataille de chevaliers, Solène n’en perdra pas une miette. Même en hongrois et sous le cagnard, elle insistera pour y assister jusqu’à la fin. Cette princesse passionnée de bagarres. Parmi les expositions offertes dans les différentes salles du château, il y a une série de reconstitution des principales batailles hongroises… En petits soldats de plomb. La plus grande collection de soldats de plombs d’Europe paraît-il. Et le rendu est vraiment très intéressant. Un petit panneau explique l’histoire de chaque bataille, en anglais merci. L’arrivée des tribus Huns, les batailles contre les ottomans, les révoltes contre les Habsbourg, bataille des franco-italiens de Napoléon contre les autrichiens à Raab… Les scènes sont hyper réalistes, avec mille détails à observer.
A midi, la foule est vraiment trop nombreuse, nous partons. Heureusement que nous étions arrivés tôt. Nous qui pensions être dans un arrière pays isolé. Les filles s’enferment dans le camping-car poursuivre un jeu qu’elles ont inventé le matin, un jeu où il faut développer sa civilisation. Tellement absorbées qu’elles en oublient de venir pique-niquer dehors avec leurs parents. Ce n’est pas si grave, nous sommes au calme et nous observons Basile courir après les papillons. Le repas terminé, nous leur livrons leurs gamelles et les laissons cocotter dans leur boîte. Nous, nous retournons au château prendre une glace. Parents indignes. Ça fait du bien.
L’après-midi se résumera à une longue route jusqu’à un chouette spot, encore un de ces “campings libre” où chacun s’installe librement dans un bout de prairie, avec tables, barbecues, wc et poubelles à disposition. Royal. Basile fait sa vie librement. Nous avons suffisamment confiance en lui maintenant. Même sans laisse, il reste toujours près de nous et du camping-car sous lequel il vient se cacher si besoin. De surcroît, ici la prairie est bourrée d’insectes et un ballet de libellules vole en tournoyant pour s’en faire un festin. Basile se régale de les attraper et de les croquer. Et Solène court au milieu du champ en criant “Que je suis heureuse, dans le champ de libellules !”.
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