Samedi 7 août 2021. Nyíregyháza, Hongrie. La journée commence par une grosse session couture avec Lison. La housse d’une banquette est sacrément usée et nous lui placardons une longue pièce en jean de récupération pour stopper la déchirure. Pas très esthétique mais efficace j’espère.
Ville et vin de Tokaj
Tokaj est un village à la rue principale piétonne et mignonne. En ce samedi d’été, pas de foule, juste une saine animation. Pourtant le vignoble est réputé dans le monde entier. Nous nous attendions à beaucoup plus touristique. Les rues parallèles présentent quelques maisons délabrées.
Nous trouvons une cave recommandée par le routard. Un escalier qui descend à pic dans un long tunnel froid et humide. Des tables installées. Au fond, un petit comptoir. Le caviste nous accueille chaleureusement, il ne parle pas un mot anglais mais nous nous comprenons. Il nous fait goûter quelques bouteilles, même les filles se prennent au jeu. Le vin de Tokaj est particulièrement doux et sirupeux, ce sont des vendanges tardives. Elles aiment. Moi j’adore ce genre de vin. Il me rappelle le vin de paille du Jura.
La région de Tokaj inscrite à l’UNESCO
Tokaj et ses alentours sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour son paysage culturel historique, et donc sa tradition viticole. Il nous faudra nous avancer plus vers le nord pour voir enfin des vignes. Et des champs de sureau, si si, ça existe. Nous nous dirigeons vers un spot à proximité immédiate d’une série de caves aux abords du village de Hercegkút. L’endroit est… sublime.
Village d’Hercegkùt et ses caves
Nous poserons notre maison là, juste derrière le bosquet, juste au dessus des caves. Qu’un site classé à l’Unesco (depuis 2004) soit aussi accessible est incroyable. Pique-nique avec vue. Sieste sous les arbres. Nous attendons un peu que la chaleur baisse pour partir les explorer.
Et nous avons de la chance, aujourd’hui c’est “caves ouvertes” ! Plusieurs vignerons ou particuliers permettent de visiter leur cave. Il y en a 300 dans le village, presque chaque famille a la sienne. Les vignerons l’utilisent pour élever leurs fûts. Les particuliers pour y stocker leur vin ou en l’aménageant pour y recevoir des amis. L’une sera un simple couloir sombre. L’autre une immense salle de réception. Certaines sont reliées entre elles. Un labyrinthe. Notre promenade nous amène jusqu’au second site, Gombos-hegyi, sur la colline d’en face.
Là, une femme nous entraîne dans la cave familiale du domaine viticole Götz, 17 hectares. Nous avons le droit d’office à une visite guidée. Dans la vallée, quatre habitants sur cinq sont de souche allemande. Originaires de la Forêt-Noire, ils sont arrivés en 1750 car les villages y étaient dépeuplés. Mais la tradition viticole est encore plus ancienne et remonterait à mille ans. On dit que c’est ici qu’a été découverte la technique des vendanges tardives. Notre guide est intarissable. Son père a développé le domaine, son frère s’occupe désormais de la production et elle de la vente. Après la salle de réception, un long couloir non-éclairé, là où sont stockés les fûts et de vielles bouteilles pourrissant au sol. Partout, un champignon duveteux recouvre les murs, une fleur noire, sèche et douce. Gladosporium cellare, une pourriture spécifique des caves, qui fait aussi partie du patrimoine reconnu par l’Unesco.
La dégustation du vin de Tokaj
C’est sur une barrique, devant les caves, et avec un verre à la main que nous terminerons cette journée. Ce lieu est sublime et tellement peu fréquenté. Même en ce “samedi portes ouvertes” en plein mois d’août, on dirait qu’il n’y a que les gens du village qui viennent s’y retrouver.
Et cerise sur le gâteau, notre spot de rêve nous offre aussi un petit foyer pour une festive soirée chamallows. Basile aura adoré aussi. Nous avons bien confiance en lui maintenant et le laissons naviguer librement sans laisse (pas sans clochettes !). Il essaiera de grimper tous les arbres du bosquet, mais pas trop haut, pour pouvoir redescendre tout seul.
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