Szechenyi, les bains thermaux à la mode hongroise

Mardi 1er août 2021. Budapest, Hongrie. Ce n’est pas une petite pluie qui nous réveille ce matin mais des trombes d’eau qui tambourinent sur la coquille de notre maison. Qui ne réveille que les adultes, les filles dorment encore à poing fermés. C’est que les jours précédents ont été intenses, nous avons besoin de ralentir un peu le rythme. Et ça tombe bien, car le programme d’aujourd’hui est bains thermaux et farniente.

La pratique des thermes est un héritage des invasions ottomanes en Hongrie. Ici, en Transdanubie, la croute terrestre est plus fine et les sources d’eau chaude plus nombreuses. On en dénombre 123 juste à Budapest. Et de nombreux établissements thermaux qui font la réputation de la capitale. Pour notre initiation, nous avons choisi les thermes de Széchenyi, les plus grands de la ville, les plus réputés aussi, mais surtout car c’est un endroit fréquenté par des habitués, et pas que des touristes.

Tous les jours, l’établissement ouvre à 6h, même en ce dimanche. Les filles le savent et ne tarderont pas à lever toute la maisonnée, l’excitation est trop forte. À 9h00, sous un ciel gris menaçant, nous glissons nos pieds dans le premier bain extérieur. Température extérieure 24°C. Température de l’eau 38°C. Bonheur.

Le charme désuet de l’endroit, avec notamment ses vieilles cabines en bois bien conservées, l’emporte sur les coins de murs un peu décrépits. Colonnes doriques autour et naïade nue au centre. Dans ce bassin, on sent que l’eau a une composition particulière, une petite odeur discrète, peut-être chargée en sel car nous flottons facilement. Le ciel menaçant, nous entrons dans le bain intérieur.

Les bains intérieurs

L’ensemble du bâtiment est composé d’une enfilade de bassins à n’en plus finir. Les températures changent de l’un à l’autre, les couleurs aussi. Dans certains, l’eau semble carrément trouble. Tout du long, il y a aussi une ribambelle de saunas, hammams, sauna aux huiles essentielles d’eucalyptus (irrespirable), sauna au sel (pourquoi ?…), trop chaud pour arriver à entrer là-dedans. Pendant que les parents testent toute l’offre de l’établissement, les filles préfèrent infuser sagement dans les bassins. Il s’agit de ne pas réveiller certains curistes qui dorment carrément sur les bancs immergés. Solène est heureuse, elle a le temps d’apprivoiser ses brassards et apprend seule à flotter librement. Lison, elle, s’ennuie. C’est que l’essayage de tous ces bassins est long, il y en a peut-être une quinzaine. Et dans un coin, le bonheur de Pierre, une eau à 20°C. Enfin une température normale pour lui. Et au moins, la famille est seule dans ce bassin bien trop froid. Moi j’essaye, j’essaye pourtant avec beaucoup de bonne volonté mais non, trop froid pour moi. Et ça fait bien rire ma troupe.

Retour dehors, de l’autre côté de la cour intérieure où l’on découvre l’ultime bassin, le bain ludique dans lequel il est autorisé de gesticuler librement. Dernier bain et bain de soleil. Il est midi. Nos petits canards sont affamés.