Samedi 22 août 2020. Beaune, France. Pierre n’a pas résisté à regarder. Il y a bien un marché ce matin à Beaune. Non, malgré les cinq heures de route qui nous pressent, c’est irrésistible, nous avons envie d’aller y faire un tour.
Pendant ce voyage, notre marché de Rodez nous a tant manqué. Les fruits et légumes vendus directement par les producteurs sont autrement bons que tout ce que nous avons pu trouver dans tous les Lidl d’Europe. Il faut juste savoir différencier les producteurs des revendeurs. Tiens, ces framboises ont le même packaging que celles de Lidl. Néanmoins nous trouvons de belles mirabelles, des tomates, des vraies. Et un bel étal de fromage. Le tour est vite fait. En route.
Il a plu cette nuit, et l’air s’est adouci. Les filles supportent maintenant les grands trajets et s’occupent sagement. À Obernai, j’ai trouvé un livre pour apprendre à dessiner. Il occupera Lison un long moment. À partir de Beaune, nous quittons l’autoroute et traversons la France en diagonale. Les routes sont belles. Les vendanges se préparent. Après deux heures et demi de route facile nous trouvons à faire étape sur la plage de Vichy. Oui, il y a une plage sur l’Allier, agréablement aménagée. Un repas froid. Une baignade fraîche. Il y a même une pataugeoire pour les Solènes. Avec une pause comme ça, la seconde partie de la journée sera tout aussi facile. Une grosse sieste pour la petite. Le Puy de Dôme nous salue. Nous re-quittons l’autoroute à Saint Flour pour rejoindre un spot absolument fabuleux sur les hauteurs de la Truyère. Prunch ! Nous sommes les premiers.
Car ici nous avons rendez-vous. Niki et Roland reviennent de voyage. Ils vivent à Rodez comme nous et nos enfants sont amis d’école. Ils sont originaires de Hongrie et nous aurions dû nous voir chez leurs parents en avril dernier. Le monde en a décidé autrement. Avec leur van, ils ont finalement pu rejoindre leur famille en Hongrie il y a trois semaines. Ils en reviennent aujourd’hui. Nous partagerons notre dernier spot ensemble.
Et Émilie et sa famille nous rejoignent également. Émilie avait débarqué dans la Carapate en Grèce en février. Elle n’avait jamais mis un pied dans un van, c’était complètement l’aventure pour elle. Ensemble, et avec Thomas l’autre voyageur au long cours, nous avions partagé une semaine de roadtrip magique et nous avons contaminé Émilie. Elle a attrapé le virus de la vanlife.
Pour les vacances d’été, elle a loué un camping-car et Florent, son paysan de mari, n’a pas eu le choix que de la suivre. Certaine que ça lui plaira, à partir du moment où ils se posent dans de beaux coins de nature. Ils ont récupéré le camping-car de location aujourd’hui, et notre dernier spot sera leur premier spot.
Un message des Vertvanlife. La photo de notre Cathédrale de Rodez, comme un phare à l’horizon. Ils viennent d’arriver à Rodez. Demain, ce sera à notre tour.
Et Thomas ? Après son confinement en Turquie, avec trois autres voyageurs et sur les hauteurs d’une plage de rêve, il a avancé vers l’est et a posé son van dans la ville de Van pour revenir en France un moment. Il a eu « besoin de vacances » nous a-t-il expliqué. Quelle rigolade. Effectivement, c’est fatiguant de voyager. Après un tour un Crête, il doit passer par la Bulgarie pour pouvoir revenir en Turquie et rejoindre son van.
Les passages de frontière sont compliqués en ce moment. D’ailleurs les frontières à l’est de la Turquie sont fermées également et son projet de rejoindre le Sri-Lanka prendra plus de temps que prévu.
Formation en J. Tables au milieu. Restes de fromages étalés. Niki partage ses produits préférés en provenance de Hongrie. Émilie ouvre un pâté fait maison. Moi j’ai fait une tarte à l’abricot basilic. J’utiliserai mon four jusqu’au dernier matin. Nos amis se connaissent un peu, des histoires de scoutisme encore. Les enfants se retrouvent vite. Un cerf-volant et le bonheur est là. Ça court sur le chemin. Ça éclate de rire. En face, les vaches regardent nos retrouvailles avec intérêt. On leur fait l’animation. Mieux qu’un train. La Carapate passe.
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