21 août 2018. Wahou quel paysage ! Nous nous étions stationnés de nuit hier soir sur une crête montagneuse et nous découvrons ce matin où nous avons atterri. Au nord, des alpages verdoyants surplombent le Lac de Constance. Au sud, la plaine de Saint Gall et tout autour, des sommets alpins dessinent notre horizon. Le regard porte si loin que les sommets sont à peine visibles derrière la brume atmosphérique qui s’installe vite.
Ce matin, il nous faut fouiller le camping-car de fond en comble pour retrouver ma carte sim suisse. Cela fait deux semaines que je la conserve précieusement dans la housse de mon téléphone, et voilà qu’enfin de retour en Suisse, elle a disparu. Nous soupçonnons rapidement les petits doigts de Solène d’avoir joué avec et de l’avoir glissé quelque part d’inconcevable. En tout cas, le mystère restera entier.
Malgré tous nos efforts, point de carte. Grrrrr… Allez zou, on va se changer les idées. Sac à pique-nique et sac à aquarelle sur le dos, on s’en va explorer les environs avec la ferme intention de ne pas marcher bien loin.
Nous passons devant une étable où 3 veaux nous tendent le museau. L’occasion d’un cours d’anatomie bovine. Comment reconnaître un veau d’une velle ? Pas évident du premier coup d’œil, il faut se pencher et les filles trouvent la réponse. Ici, c’est le royaume de la Brune des Alpes, une excellente laitière qui fournit le lait du fameux Appenzeller. Nous finissons pas trouver rapidement un coin de champ avec vue sur le lac. Mais cette fois-ci, je change de stratégie. Je me consacre d’abord à l’accompagnement des réalisations de mes enfants, avant de m’adonner à mon passe-temps favori. Et il me faudra bien de la patience car elles s’appliquent les bougres d’enfants. Du haut de la cime d’un conifère, un rapace observe la scène pendant un long moment. Autour de nous, les paysans fanent et andainent leur précieuse herbe. Mes artistes finiront par abandonner leurs pinceaux pour de palpitantes aventures sous le bosquet d’à côté. A mon tour !
Visite de la fromagerie à Stein
A l’heure de la sieste, il est temps de prendre la route. Nous sommes en plein cœur de la zone de production de l’AOP Appenzell et j’ai repéré une laiterie à visiter. L’endroit est une vraie attraction touristique mais une attraction très bien faite. Et puis de toute manière, en cette saison il y a moins de touristes car les petits suisses ont repris le chemin de l’école la semaine dernière. A l’entrée, on nous donne 5 petites boites pour déguster les différents types d’affinage du fromage pendant notre visite, mais aussi 3 petites clés pour « découvrir le secret de l’Appenzell », mais aussi 5 petits pochons en tissus dont on ne comprend pas bien l’utilité, mais aussi un ipad avec toutes les explications en français. Nos poches sont pleines !…
La visite est vraiment très bien conçue et je repense à la Coopérative Jeune Montagne où j’ai travaillé un temps et qui propose une visite de la même manière. Ici, à Appenzell, Jeune Montagne aurait de quoi s’inspirer. Les explications sont ludiques, il y a plein de choses à manipuler pour les enfants. Les textes, le décor,… narrent l’histoire d’un pays et construisent le mythe de ce fromage. Moi, pour qui le métier est justement de construire des ponts entre monde rural et consommateurs-citadins, je trouve beaucoup d’intérêt à observer comment les Suisses présentent leur fromage et leur pays. Ils personnalisent, font témoigner des anciens, expliquent les techniques agricoles d’aujourd’hui avec simplicité et sans complexe. Inspirant. Le clou de la visite pour les enfants sera ce que Solène appellera « la cichine ». C’est un fait un grand meuble en bois, à hauteur d’enfant, où sont présentées les différentes herbes aromatiques qui composent la saumure dans laquelle le fromage est plongé. Après un certain temps d’observation pantoise, nous comprenons enfin qu’il nous faut composer nous même nos mélanges d’herbes et les emporter avec nous dans nos petits pochon de tissu. Quelle cuisine ! Et ça patouille, et sa écrabouille, et ça remplit, et ça remplit, et ça remplit… Nous repartons donc avec 5 pochons bourrés à bloc d’herbes aromatiques que pour certaines, je découvre totalement. Nous avons donc : de la mélisse citronnée, du thym orange, de la menthe, de la marjolaine et de la livrèche. Pendant ce temps, Pierre ne lâchera pas des yeux le robot retourneur-baigneur de fromage qui est en pleine action dans les caves d’affinage. Très chouette visite ! Et, cerise sur le fromage, l’endroit possède un « free wifi » qui marche super bien, une belle terrasse à l’ombre et un merveilleux jeux d’enfant en forme de fromage ! Je file chercher l’ordinateur et nous restons là un moment à mettre à jour le blog et planifier la suite du trajet.
Go pour un joli Parck4night à une vingtaine de kilomètres de là. Mauvais plan, il y a des travaux et ce n’est pas accessible. Un autre. Impossible de trouver l’accès. On se stoppe à côté d’un jeux d’enfant car tout le monde à faim. Mais nous ne pouvons pas rester là pour la nuit alors après la vaisselle, tout le monde au lit et on se re-déplace. Nous cherchons en vain à accéder à notre second Parck4night. Impossible. Tant pis, on va plus loin, là il y a 3 emplacements référencés dans le même secteur. La route pour le premier est barrée à cause de travaux. Le second est le parking d’un restaurant, nous n’aimons pas du tout et passons notre chemin, le troisième est le parking d’une piscine en plein centre village,… mince. En désespoir de cause, on tente un dernier spot qui ouf, est accessible et isolé, à l’entrée d’une forêt, au bord d’une rivière. Deux soirs de suite on aura eu du mal à se stationner. Il nous semble que ce coin de Suisse n’est pas très bien référencé dans l’application car certainement pas très fréquenté. Pour demain, nous sommes partagés entre rouler pour quitter ce pays (nous sommes à deux heures de chez nos amis, là où nous devons être jeudi), ou se reposer. D’abord se reposer.
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