Les trois ours de la montagne sulfureuse

Lundi 8 juin 2020. Bălan, Roumanie. C’est décidé, aujourd’hui nous resterons dans notre petit coin de paradis. Les filles ont demandé du temps pour jouer à la balançoire. Et moi, j’ai repéré quelques pistes à aller explorer plus haut. L’école se fait l’une après l’autre. Et puis nous les laissons jouer à la balançoire pendant que je prépare le pique-nique et que Pierre fait ses devoirs… le casse-tête des inscriptions aux écoles ne nous épargnera pas cette année.
Et puis nous partons.

Pour une sombre histoire de balai magique, Lison et Capucine se sont fâchées. Je pensais que la perspective de la balade aurait calmé la situation, perdu. Ha que voyager avec ses enfants est compliqué…

Nous aurions pu tout simplement profiter des belles pâtures et des hautes montagnes qui se dévoilent sous nos yeux, des pics rocheux et du clapotis du petit cours d’eau qui dévale la montagne. Mais non, Capucine est furieuse et ne nous épargne pas de sa colère. A Firtos, Bertha me racontait comment elle n’en pouvait plus des disputes entre ses filles… Nous avons les mêmes. « Peace, please. And love ! »

Ce sera le chemin du retour qui calmera Capucine. Nous revenons rapidement sur nos pas parce qu’ici aussi la tempête a fait rage et la piste est barrée par de nombreux arbres tombés. En escalader un, deux ou trois, c’est amusant. Mais ça n’en finit pas. Retour à la pâture et pique-nique devant les vaches. On n’est pas bien là ? J’adore cette ambiance alpine, montagne, sapins, prairie et ding-ding des cloches de vaches.

15h. Nous prenons la route pour descendre encore plus au sud de la Transylvanie, à l’endroit où trois plaques tectoniques se rejoignent, formant le « coude des Carpates », créant tout un tas de phénomènes naturels à observer. Dont nos fameux volcans de boue, à 5 heures de route d’ici, et un lac volcanique à 1h30. Ce sera notre destination. Il paraît qu’un autre spot super sympa nous y attend. Le lac Sainte Anne est encore un de ces lac privé à l’accès payant, non merci. Mais à côté, une tourbière est aménagée pour la promenade. C’est elle que nous voulons voir.

Lac Sainte-Anne… échec

Lorsque nous quittons la vallée pour monter au lac, nous empruntons une route qui a été refaite seulement par endroit et nous alternons entre bitume neuf, béton et vieux pavés. Mais pourquoi ?… A l’arrivée, échec. Le spot de rêve devant la vue est privatisé lui aussi, transformé en une jolie terrasse. Flûte. Nous stationnons au bord de la route pour éviter le parking payant et encombré. Allons voir cette tourbière et nous partirons dormir plus loin. Re-échec. Une fois que nous nous extasions devant quelques pieds de drosera, ces petites plantes carnivores, un homme nous rattrape et nous explique que nous ne pouvons pas accéder à la tourbière sans guide. Gggrrrrrr. D’accord, pouvons-nous avoir un guide ? je demande poliment. « Non, mais c’est pas possible, on ne sait pas quand sont-ils disponibles,… » Laisse tomber. Nous sommes furieux. Retour à la maison, partons. Dans les alentours, il n’y a pas d’autres spot proposé par Park4night, il va nous falloir en trouver un, alors nous scrutons chaque chemin en essayant d’estimer s’il est roulable. C’est compliqué. Mais après une galère, il y a toujours une bonne surprise, c’est la règle pendant ce voyage. Et voilà, un mignon petit ourson sur la bas-côté.

Les trois ours

Plus loin, nous verrons deux autres gros ours pointer leur museau des forêts.

En plus d’être une réserve naturelle, cette montagne est truffée de sources d’eau bizarre. Au bord de la route, les véhicules s’arrêtent pour remplir de grosses bouteilles en plastique. Les sources sont rouges, ferrugineuses, et sulfureuses. L’eau est trouble, orangée. Malgré sa réputation d’être très bonne pour la santé, son goût est rebutant.

Nous trouvons finalement un coin de prairie au bord de la route, dans une jolie vallée. Nous sommes en poste pour observer les ours sortir de la forêt. Mais malgré avoir scruté les feuillages toute la soirée, nous n’en verrons pas d’autres. Ce soir, Lison et Solène se couchent tard. Elles préparent une surprise.

Protéger l’ours

En Roumanie nous avons rencontrés des ours mendiants sur les routes en forêt à proximité de lieux touristiques, comme la route du lac Sainte-Anne et la Transfagarasan côté sud. La visite du sanctuaire « Libearty Bear » de Zărnești nous a confirmé que les nourrir les condamnaient à tomber sous la coupe de l’homme et de ses potentiels actes maltraitants.

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