Zorelelor, le refuge franco-roumain

Jeudi 26 mars 2020. J258. Snagov, Roumanie. « Maman, j’ai faim ! »« Mamaaaannnnn ! »« Maman. Quand est-ce que tu descends ? ».

Solène, s’est levée seule ce matin. Est descendue de son lit. S’est mise à table où l’attendait son assiette pas finie de la veille. Comme d’habitude. L’a finie. Comme d’habitude. Et maintenant elle me taraude. C’est pas qu’elle se soit levée plus tôt que d’habitude, non. C’est surtout que nous traînons au lit. Pas du tout envie de nous lever. Pas du tout envie d’ouvrir les rideaux pour contempler le mur. Pas du tout envie de constater que le voyage a bel et bien disparu.

Mais là, Solène me tire du lit. Alors la routine du matin reprend, la même mélodie de lait dans la tasse, de feu qui s’allume, de tasses sur la table et de lait qui fait glou glou dans les bidons. Et puis l’école s’en suit, automatiquement, mécaniquement. Pierre astique la cuisine, moi je me consacre aux sols. Nettoyer son intérieur, première étape réconfortante. Ce matin, Gaël nous a proposé de faire des lessives. Deuxième étape réconfortante. Et lorsque les filles, une fois l’école terminée, rejoignent leur endroit préféré, ce trampoline au fond du jardin, Gaël suggère de laisser les enfants jouer ensemble dehors. Comment dire non ? Les empêcher de jouer ensemble est-ce réalisable ? Et est-ce utile ? Je fais confiance à notre hôte.

Béatrice est une enfant unique, qui s’ennuie un petit peu toute seule à la maison maintenant que son école est fermée. Avec Solène, elle a plein de jeux à partager. Et puis la voilà qui doit faire l’effort de parler en français. Elle comprend très bien notre langue puisque c’est celle de son père, mais ses mots se mélangent lorsqu’elle parle. Pour l’instant, Solène pense que Béatrice parle anglais, alors elle lui sort les quelques mots qu’elle connaît. « Okay ? » lui lance-t-elle à la fin de ses phrases. Elle sont drôles à observer toutes les deux. Un peu de tennis avec Lison. Un peu de cabane avec Capucine. Les enfants prennent leurs aises. Troisième étape réconfortante.

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2 réponses à “Zorelelor, le refuge franco-roumain”

  1. Avatar de creusoise
    creusoise

    oui pour vous comme pour nous tous , il faut apprendre à se contenter de ce que nous avons, ne pas trop se pencher sur ce que nous avions … et ne pas trop se projeter … l’après corona sera sans doute différent de l’avant … Votre hôte a l’air d’être une belle personne ; c’est bien !

    patience donc … comme pour tous
    ici la situation n’est pas facile pour beaucoup , surtout pour tous ceux qui bossent, les soignants bien sûr mais aussi les employés de magasins alimentaires , les routiers , livreurs , aides à domicile etc c’est donc au mieux patience , pour les confinés et sinon , courage pour les travailleurs
    continuez à nous donner des nouvelles !

  2. Avatar de Jean-Marie VERNHES
    Jean-Marie VERNHES

    Bonjour,
    Juste un petit coucou pour vous donner du courage.
    Vous garderez sans doute des liens inaliénables, et l’occasion d’apprendre cette langue que vous n’auriez pas pensé apprendre.
    Il y a toujours un bon coté, certes un mur pour horizons ce n’est pas top.
    De nouveaux amis, des liens forts qui ne se nouent que la difficulté et source d’enrichissement nouvelle.
    Bien plus que si vous n’étiez resté que quelques jours.
    J’aime bien vos récits, cet une bonne méthode pour s’évader et apprendre la patience.
    Puis les beaux jours vont arriver et l’espoir de la fin du confinement viendra.
    Profitez des belles petites choses de la vie, comme vous savez si bien le faire.
    Prenez soin de vous, bon courage.
    JMV

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