3 août 2018. La veille, nous avions un peu roulé de nuit et nous nous sommes arrêtés après une belle poignée d’épingles au passo di Maloja qui, contrairement à ce que son nom indique, est en Suisse. De suite, on sent que l’air est froid, ouf, on respire ! Pour se garer, on a trouvé un peu par hasard un stationnement de départ de randonnée. Il y a d’autres véhicules, vans et camping-car. Le matin, on voit que l’endroit est boisé, il y a des vaches et une belle vue. On y est plutôt bien malgré les voisins. Puisque qu’il y a des randonnées, on enfile les chaussures, prépare les sacs et on y va. On ne sait pas vraiment où est-ce qu’on va pouvoir aller, mais là-bas, il y a des panneaux explicatifs, ce sera notre première destination. Oui, sauf qu’ils sont en allemand traduits en italien… Bon, si on lit les cartes, il y a un circuit de 5 km qui monte à un lac. Go !
Le démarrage dans une belle prairie d’alpage en plein soleil sera difficile pour Lison qui se traîne et se lamente. Je sors la carte « chanter en marchant » et ça marche, elle avance en chantant ! (Trop fastoche de mater la Lison !). Ce fut la seule fois où elle s’est plaint, tout le reste du chemin, elle le fera avec sa sœur à jouer aux aventuriers « Les aventuriers devant, les chochottes derrières ! ». Dans un alpage face à nous, on distingue un animal noir et isolé. Pour rigoler, Papa s’exclame « Regardez, il y a un ours ! ». Capucine, excitée, réclame les jumelles, elle regarde « Ho ! J’y crois pas, c’est un ours ! C’est trop rare de voir un ours ! On a trop de chance ! ». Tout le monde se succède aux jumelles et moi, je prends des photos qui montrent bien qu’il s’agit d’une belle vache qui nous regarde en ruminant. « Mais non, mais non, regardez Papa Maman, c’est pas un ours, c’est une vache ! Ha ha ha » Capucine a su être observatrice et c’est vrai qu’avec mon zoom, on y voit mieux qu’aux jumelles.
Le Lägh da Cavloc
Le Lägh da Cavloc est un très joli lac de montagne. On y trouve une ferme caprine. Devant, il y a un panneau “Aperto Offen”. Je demande à Capucine ce que ça veut dire. Elle me répond “Apéro offert ! Cool, on y va !”. On y va, c’est une boutique de vente directe. On sonne la cloche, la bergère arrive. Mais on n’a pas de francs suisses et on ne peut pas en acheter. Zut, ce sera ni fromage, ni apéro. Nous pique-niquons au bord d’un ruisseau. Pierre accroche le hamac un peu plus haut. Après le repas, je profite que Pierre et Solène soient à la sieste d’un côté, et que Capucine et Lison soient à leurs jeux de sœurs de l’autre, pour m’échapper discrètement, aquarelle sous le bras. Pour être parfaitement tranquille, je choisis un rocher difficile d’accès. Et je me régale. Au loin, les filles s’inventent leurs histoires et Solène câline son Papa sur un rocher. Puis, les filles me repèrent, s’approchent, regardent mieux, « Maman ? Tu fait de l’aquarelle ? On peut venir ? » « Non. Laissez-moi finir, on en fera ensemble après ». « Non, mais on veut venir, comment on monte sur ce caillou ? Maman, aide-nous ! Comment on fait ? En fait, tu t’es mise sur un caillou anti-enfants ?». Lison, téméraire, essaye d’escalader un côté mais c’est trop raide, elle glisse. Elle essayera plusieurs faces et trouvera l’accès. Capucine la voyant en haut s’énerve et se dirige sans réfléchir sur la face accessible mais enfonce sa jambe dans un buisson de genévrier, aïe, elle pleure et crie de colère… Alors, forcément je lui porte secours et lui explique qu’il faut faire le tour de l’autre côté pour accéder à cette face. Bon, mais j’ai eu le temps de finir, je suis maintenant disponible pour un séance peinture dirigée avec les 3 artistes-escaladeuses.
La resdescente vers Emile-Pat’ s’est faite presque en courant, dans la joie d’une fin de randonnée. Nos trois aventurières se régalent de sauter de cailloux en ruisseaux. « Viens, Capucine, j’ai trouvé le chemin du bonheur ! ». Chemin qui effectivement nous mène vers des buissons et des buissons de myrtilles ! Ce soir, nous resterons sur notre parking et ça aura été la première journée sans rouler. Si, juste un demi-tour pour aligner la fenêtre du salon sur la plus belle vue. Parfait. On fait une confiture de myrtilles. On s’ouvre un cassoulet. On finit par un « Dessiné, c’est gagné » déjanté. Une belle journée.
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