Samedi 18 janvier 2020. J202. Fini le farniente au soleil, on a un monde, nous, à découvrir ! Dans nos « points cœurs », il y a Plivitce, un ensemble de 92 lacs, sur un plateau karstique, reliés entre eux par de petites cascades. Un des plus bel endroit de Croatie paraît-il. Pour nous y rendre, nous devons quitter la côte et remonter dans la montagne,… dans le massif des Alpes Dinariques. Nous avons bien hésité, deux heures de route, le froid et la neige annoncée. Mais nous sommes de nature plutôt aventureuse. À quoi ça sert de faire une Carapate si c’est pour louper Plivitce ? Aujourd’hui sera donc une journée de transfert. École bouclée comme il faut, une heure de route, arrêt à mi-chemin pour refaire le plein de carburant alimentaire. Nous avons à manger, nous avons du gaz, nous avons de l’électricité pour allumer le chauffage, plus rien ne nous fait peur. À nous la montagne et les températures négatives !
Escale à Otočac
Sortis de la côte adriatique, un ou deux cols franchis, le visage de la Croatie change. Plus nous montons, plus le bout des branches des arbres blanchissent de givre. Hier nous étions sans manteau au soleil, aujourd’hui nous sommes revenus en hiver. À midi, nous mangeons à côté du parc pour enfants du village de Otočac. Entre deux zones touristiques majeures, nous avons traversé une campagne où les stigmates de la guerre de 1991 sont encore visibles. Quelques maisons abandonnées, d’autres non terminées, des pignons de bâtisses mouchetés de traces d’impacts de balle – certaines colmatées mais toujours visibles. Ce constat est toujours valable dans Otočac. L’artère principale ne laisse pas trop présager ce douloureux passé, si ce n’est bien sûr l’imposant mémorial. Les façades des maisons sont pimpantes. Mais une rue plus loin resurgissent ces traces de conflit sur les maisons.
Memorial croate
A côté du jeu d’enfants, le mémorial dit « monument aux défenseurs croates ». De l’autre côté de la rue, l’église de la Sainte-Trinité, et les blocs de pierre à l’effigie des grandes personnalités depuis le bas moyen-âge. Il s’agit du parc « Gacka » de la mémoire croate.
Un panneau témoigne de l’incendie de l’église, qui jouxte le parc, en 1991. Elle avait été entièrement restaurée avant la guerre, des richesses qu’elle renfermait, ne reste aujourd’hui qu’un bout de fresque murale.
A Plivitce
Sur le dernier portion de route avant le parking du parc national, des policiers partout. Un barrage, une équipe à pied, une, deux, trois voitures. Visiblement ils cherchent quelqu’un. Ah ben tiens une voiture banalisée qui nous arrête, nous étions méfiants mais leur plaque « police » sur la poitrine n’a pas l’air d’être en plastique.
À Plivitce l’hiver, le parking est gratuit (35 € l’été) et l’entrée du parc est à 11€ (40€ l’été). Bon, mais à cette saison, la partie haute du parc est fermée. Du coup, l’immense parking n’est que pour nous. Et bonne surprise, le parking est aménagé dans un sous-bois magnifique. Spot de rêve, sous les hêtres. Ici, comme partout, il est interdit d’ y dormir mais park4night nous a soufflé à l’oreille que nous ne craignions rien.
Nous y arrivons pour 16h. Goûter. Activités. Les uns lisent, les autres puzzlent, bloguent, aquarellent, écolent,… On est bien dans notre boîte.
Pour ce soir, j’ai préparé une soupe de « ce que j’ai trouvé comme légumes »… : carottes, patates, céleri, betterave, radis noir et machin bizarre. Avec un bout de saucisse. Mince, elle est épicée cette saucisse ! Les parents adorent. Solène s’accroche parce qu’elle aime la saucisse mais pas les épices. « Bon, on est aussi des aventuriers du goût… » se résigne Capucine qui en a marre de dire « j’aime pas ». Demain, il faudra la finir cette soupe, hihihi. Trop contente que le voyage leur développe les papilles.
Après manger, Pierre nous annonce qu’il neige dehors. Comme prévu. Il estime que nous n’aurons pas de difficulté à sortir de notre forêt demain matin. Je lui fais une confiance aveugle.
Ça fonctionne les plaques de désensablement dans la neige ?
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