Mardi 17 décembre 2019. J170. Réveil nuageux dans notre garrigue. Quelle vue a-t-on ce matin par la fenêtre du salon ? Matera est bien là, fondue dans les grisailles des roches et des nuages. J’aime déguster les paysages du monde au petit déjeuner.
La vallée de la Gravine, creusée par le cours d’eau dans le cause calcaire, possède une multitude de grottes habitées de tout temps. En 1952, les quartiers troglodytiques de la ville ont été évacués pour cause d’insalubrité. Aujourd’hui, quelques 70 ans plus tard, Matera est capitale européenne de la culture 2019. La métamorphose m’intrigue.
Une journée avec de nouveaux amis
Nous partons donc explorer la ville de bon pied. Un premier arrêt au belvédère, les Sassi s’alignent devant nous, tout le long de la vallée. Homogènes. Très esthétiques. L’arrivée en ville est une autre histoire. Nous égrainons un à un tous les parkings référencés par Park4night, tous sont pleins. Nous croisons un camping car français, un salut, lui aussi cherche à se garer. Nous terminons notre recherche par la parking payant de la ville, réservé aux campings car. Celui-là est vide, il y a juste un autre campeur. Tiens, c’est le français ! Nous nous saluons. À travers la vitre, je vois qu’ils ont une petite fille, les nôtres sautent de joie ! Et Lison saute frapper à leur porte : « Salut les copains ! » s’exclame-t-elle sans gêne. Voilà, c’est aussi simple que ça de se faire des amis. La discussion commence vite dans le froid de ce parking. Ils sont partis depuis 5 mois de Niort et rentrerons d’ici un mois. Comme nous, ils s’apprêtent à visiter Matera. Alors nous passerons la journée ensemble. Parler entre adultes, avec Aurélie et Romain, ça fait du bien. Jouer entre enfants, tout aussi. Coline, 2 ans et demi, fait bisquer ses parents car elle ne veut pas marcher beaucoup en ce moment. Mais avec la main de Solène dans la main, ça change tout. Et voilà deux copines qui partent ensemble sur les chemins de la ville. Je crois que ses parents sont enchantés.
Les sassi, maisons d’ici
Nous entrons rapidement dans le quartier historique. Et nous nous perdons tout aussi rapidement dans le dédale de ses rues. La ville est compliquée à comprendre, elle ne s’étend pas que sur le flanc de la Gravine que nous voyions depuis le belvédère, il y a aussi une autre petite vallée encaissée, amphithéâtre naturel, entièrement construit de maisons les unes sur les autres. Les maisons en sassi ne comprennent souvent qu’une façade maçonnée, percée d’une porte surmontée d’une petite fenêtre, qui vient fermer un espace creusé dans la roche. Certaines sont augmentées d’extensions plus importantes surmontées d’un toit, qui forme parfois une terrasse ou peut servir de passage pour circuler dans la ville. L’ensemble est complètement rénové, propre et plein de charme. Une ville-musée. Peuplée de touristes et de touristes. Autant vous dire de suite que ce jour-là, nous n’étions pas bousculés.
Nous ferons une première pause dans une petite trattoria car midi a déjà bien sonné. Une bonne pause déjeuner durant laquelle nous pouvons échanger sur nos expériences de voyage et nos projets. Aurélie et Romain reviennent de Grèce et d’Albanie. Nous allons y aller. Ils se dirigent vers les Pouilles. Nous en venons. On nous sert des plats de pâtes bien cuisinés. Et des bruchettas pour les enfants qui se régalent de troquer leurs différentes tartines. Et puis tiens, c’est l’anniversaire de Romain aujourd’hui, nous trinquons.
Santa Lucia delle Malva, une des églises troglodytes
Et puis nous repartons à l’assaut de la ville. Ce grand clocher là haut, nous voulons l’atteindre. Mais les ruelles sont tellement étriquées que même Google a du mal à nous guider correctement. Nous nous trompons plusieurs fois, mais ce n’est pas bien grave, cette ville est un waouh à chaque détour. Et l’avantage, c’est que ce cocher se voit de loin, nous finissons par l’atteindre. La basilique est baroque, classique à l’italienne. Mais Matera renferme aussi une multitude d’églises rupestres creusées dans la roche. Ce sera notre second objectif. Direction Santa Lucia delle Malve, demi-tour. Nous retraversons encore la ville dans l’autre sens, nous perdons dans deux où trois impasses avant d’arriver… Sur son toit ! Il n’y a plus qu’à trouver comment en descendre. Il s’agit bien d’une église creusée, carré, et décorée de fresques byzantines. Aux VIIe et VIIIe siècles, les grottes sont devenues le refuge de moines byzantins, qui transformèrent leurs murs en chapelles. Des travaux de restauration sont en cours. La métamorphose se poursuit. Nous pouvons visiter, mais pas de photos, dommage. La description est cependant en français. L’église avait été un temps transformée en habitation.
La nuit est tombée sur Matera. Nous avons tellement marché ! Nous saluons nos amis du jour sur notre parking. Chacun sa route. Nous avons été heureux de nous croiser. Un peu de route pour nous, il nous faut tout de même avancer vers Rome, Noël commence à arriver à grands pas. Nous trouvons un arrêt dans la montagne des dolomites Lucanes, à côté d’une fontaine d’eau de source. Je ne savais pas qu’il y avait des dolomites ici ! Nous arrivons tard, faisons un peu d’école, difficilement. Pierre bat les blancs de la mousse au chocolat, difficilement. Et mangeons, rapidement. Nous sommes fatigués. L’Emile-Pat nous fait l’honneur d’allumer son chauffage pour la nuit, nous pouvons dormir tranquillement.
Les sites troglodytes
Les maisons troglodytes de Matera ne sont pas sans nous rappeler le quartier troglodyte de Sacromonte à Grenade en Espagne. A venir dans notre voyage : le château troglodyte de Predjama en Slovénie, puis plus tard les thermes troglodytes de Miskolctapolca en Hongrie.
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